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Ressources naturelles : le chef de l'ONU plaide pour la coopération afin d'éviter des conflits



  • A l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité sur le lien entre les ressources naturelles et les conflits, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a plaidé mardi pour une plus grande coopération dans la gestion de ces ressources afin d’éviter des conflits.

    « L'exploitation des ressources naturelles, ou la concurrence pour les exploiter, peut conduire à un conflit violent », a noté M. Guterres devant les membres du Conseil. « Une distribution inéquitable des ressources naturelles, la corruption et une mauvaise gestion peuvent également conduire à un conflit, en particulier dans les pays dotés d'institutions faibles ».

    Des études des Nations Unies montrent que plus de 40% des conflits armés internes de ces 60 dernières années ont été liés à des ressources naturelles (pétrole, gaz, minéraux, eau et terres). Et avec l’impact croissant du changement climatique, les risques de conflits liés aux ressources naturelles ne feront que croître.

    La croissance démographique, la consommation croissante et la dégradation de l'environnement exercent également des pressions importantes sur la disponibilité de nombreuses ressources naturelles.

    En outre, depuis 1990, 75% des guerres civiles en Afrique ont été partiellement financées par les revenus provenant des ressources naturelles. L'extraction illégale de minéraux, de bois, et de charbon de bois a ainsi alimenté la violence dans un certain nombre de régions. En République démocratique du Congo, elle a généré des recettes de près d’un milliard de dollars pour les rebelles et les groupes criminels.

    De même, en République centrafricaine, l’exploitation illicite de minéraux par de nombreux groupes armés et milices a contribué à maintenir et à prolonger le conflit.

    « Il faut faire plus pour réglementer la provenance, la vente et le commerce des minéraux grâce à des accords de coopération associant la société civile, les gouvernements et les organisations régionales et internationales », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU. Il a pris pour exemple, le processus de Kimberley, qui a réussi à réduire le commerce des diamants de guerre.


    « L'exploitation des ressources naturelles, ou la concurrence pour les exploiter, peut conduire à un conflit violent », a noté M. Guterres
    Les ressources naturelles partagées sont un catalyseur de coopération

    Le chef de l’ONU a également rappelé que les ressources naturelles partagées ont toujours été « un catalyseur de la coopération entre les États, les communautés et les peuples ».

    « Par exemple, le partage des bénéfices tirés des ressources en eau a une longue histoire parmi les États riverains du bassin du fleuve Sénégal. En Amérique du Sud, le lac Titicaca, le plus grand lac d'eau douce du continent, constitue depuis longtemps une source de coopération entre la Bolivie et le Pérou », a-t-il ajouté. « Dans le bassin du lac Tchad, la coopération dans le domaine de l'eau a également joué un rôle essentiel en rassemblant les pays pour qu'ils s'attaquent aux problèmes plus vastes de la région ».

    Pour conclure, M. Guterres a détaillé un certain nombre de mesures prises par l’ONU pour encourager la coopération. L’Organisation cherche ainsi à renforcer sa capacité à faire face à la menace croissante des risques de sécurité liés au climat. Elle s’efforce aussi d’utiliser au maximum la médiation dans le domaine des ressources naturelles comme outil de prévention des conflits et de renforcer son partenariat avec les organisations régionales et sous-régionales en la matière. Enfin, les Nations Unies cherchent à renforcer la capacité des réseaux et des organisations de femmes à s’impliquer dans des processus de dialogue et de médiation sur les ressources naturelles et l’environnement.

    Communiqué de l'ONU

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