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Agir concrètement contre l’impact conjoint des changements climatiques et des crises alimentaire, énergétique et financière



  • La Réunion préparatoire intergouvernementale aux travaux de la dix-septième session de la Commission du développement durable (CDD-17),a achevé ses travaux, en adoptant le texte de négociations de la Présidente, Mme Gerda Verburg, des Pays-Bas, ainsi que le rapport des travaux de la Réunion. Le texte de négociations de la Présidente est inclus dans le rapport de la Réunion préparatoire et sera le socle des discussions qui auront lieu lors de la CDD-17.

    Au terme d’une semaine d’échanges interactifs qui ont porté sur l’agriculture, les sols, les régimes fonciers, le développement rural, la sécheresse, la désertification et l’Afrique –qui sont les thèmes choisis pour la CDD-17– la Réunion préparatoire a décidé d’appeler les gouvernements et le système des Nations Unies à agir concrètement contre l’impact conjoint qu’ont les changements climatiques et les crises alimentaire, énergétique et financière sur le développement.

    Le texte présidentiel examiné et adopté cet après-midi souligne la nécessité de répondre de manière urgente et déterminée à ces crises pour protéger les acquis des dernières décennies en matière de développement durable et accélérer les progrès en cours dans ce domaine.

    Il y est notamment demandé que soient améliorées la productivité agricole et la gestion des ressources naturelles; que soient mis en place des filets sociaux et de sécurité alimentaire pour protéger les communautés vulnérables; que soient instaurés des régimes fonciers efficaces et transparents; que soit accéléré le transfert des technologies en vue d’atténuer les effets de la sécheresse et de la désertification; et que soient poursuivis les efforts destinés à réduire le poids de la dette des pays africains pour leur permettre d’intégrer le commerce international sur une base équitable. 

    Le texte de négociations de la Présidente lance, en outre, un appel pour l’apport d’un appui multilatéral accru provenant du Fonds mondial pour l’environnement (GEF), des autres institutions financières internationales, ainsi que du Fonds d’adaptation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Le texte propose aussi que soit institué un processus de suivi d’application des décisions qui seront prises à l’issue de la CDD-17.

    Dans ses remarques de clôture, la Présidente de la Réunion préparatoire, Mme Gerda Verburg, s’est dite convaincue que, sur la foi du texte qui a été appuyé par les principales délégations ayant animé les débats de la Réunion préparatoire intergouvernementale, la CDD-17 parviendrait à un accord prônant une « résolution verte » des crises multiples auxquelles le monde est aujourd’hui confronté. 

    Des délégations ont regretté que l’occasion de faire des commentaires de fond sur le texte ne leur ait pas été donnée dès aujourd’hui par la présidence, cette dernière ayant décidé de reporter au premier jour de la CCD-17 l’examen détaillé du document.

    La délégation du Canada a toutefois tenu à déplorer que le texte ne reflète pas le fait que la sécheresse doit être considérée comme une catastrophe naturelle.  De son côté, celle de la Norvège a également regretté que les propositions qu’elle a faites pour que soient établies des directives internationales sur les biocarburants ne figurent pas dans le texte, dont elle a souhaité, à l’instar de la délégation des États-Unis, qu’une version remaniée soit transmise aux membres de la CCD d’ici à mai prochain.  Le Groupe des 77 et de la Chine a estimé, pour sa part, qu’il aurait fallu mentionner la situation dans laquelle se trouvent les peuples vivant sous occupation étrangère.

    Par ailleurs, au cours de la table ronde qui s’est tenue pendant la matinée, les participants ont proposé des solutions politiques pour atteindre le développement durable dans les domaines examinés cette semaine au cours des travaux de la Réunion préparatoire, en défendant une approche intégrée des questions multisectorielles.

    Un activiste nigérian, défendant les questions liées à l’environnement, a demandé qu’un meilleur accès aux marchés soit accordé aux produits agricoles provenant des pays en développement.  Paul Collier, professeur d’économie à l’Université d’Oxford, où il est aussi le Directeur du Centre d’études sur les économies africaines, s’est élevé contre l’abandon, par les gouvernements des pays africains, des organismes génétiquement modifiés (OGM), alors, a-t-il souligné, qu’en utilisant ces semences et cette technique, l’Afrique aurait accéléré l’industrialisation de son agriculture.

    De nombreux intervenants ont souligné l’importance qu’il y a de favoriser le partenariat dans le domaine scientifique, de mettre l’accent sur l’éducation et la communication pour faire circuler les connaissances, d’impliquer systématiquement les femmes, les populations autochtones et locales aux processus de prise de décisions, d’investir dans les infrastructures et de lutter contre les changements climatiques.

    La majorité des délégations ont d’autre part demandé que soient respectés par les pays développés les engagements qu’ils ont pris au titre de l’aide publique au développement (APD), et que soit améliorée la mobilisation des ressources financières.  Trouver une solution viable au problème de la dette extérieure qui écrase les budgets des pays en développement est une impérieuse nécessité, ont souligné ces délégations.

    [CDD17]

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