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ONU : les engagements pris en faveur de l'aide publique au développement (APD) doivent être respectés



  • Soulignant l'importance du financement pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030, de hauts responsables des Nations Unies ont appelé mardi à renforcer les partenariats pour s'assurer que les besoins en ressources soient satisfaits.

    Lors d'une réunion de haut niveau sur cette question au siège de l'ONU, la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, a déclaré que le premier impératif était que les engagements pris en faveur de l'aide publique au développement (APD) soient respectés de manière « cohérente et prévisible ». Selon elle, on pourra alors utiliser cette aide de manière catalytique pour intensifier les progrès dans la mobilisation des ressources au niveau national.

    Mme Mohammed a également suggéré de mobiliser les fonds de pension, le secteur des assurances et d'autres sources de capitaux. Elle a pris pour exemple la coopération entre la Banque mondiale et la banque française BNP Paribas sur des obligations liées aux objectifs de développement durable. Elle a aussi mis en avant les exemples de jeunes entrepreneurs qui installent des panneaux solaires au Kenya, d'étudiants qui créent des applications pour les objectifs de développement durable au Brésil, et de traders qui utilisent les données pour anticiper les chocs économiques en Inde.

    Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson, a prévenu pour sa part que, selon les estimations, il faudra un investissement annuel de 6.000 milliards de dollars, soit 90.000 milliards sur 15 ans, pour réaliser les Objectifs de développement durable (ODD).

    Selon lui, il faudra une transformation du système financier mondial pour réaliser ces objectifs et il faudra faire le tri entre les différentes sources de capitaux. Le Président a donné l'exemple des investisseurs institutionnels dont les capitaux sont gérés par les compagnies d'assurance, les fonds de pension, les fonds souverains et les fondations. Ces investisseurs pèsent 80.000 milliards de dollars dans les seuls pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), a-t-il fait observer.

    Changer les réflexes de cette catégorie du secteur privé pourrait transformer les efforts mondiaux visant à créer des systèmes financiers susceptibles de promouvoir des investissements à long terme, a souligné M. Thomson. Ces trois dernières années, les investisseurs institutionnels ont ainsi retiré 2.300 milliards de dollars à l'industrie des combustibles fossiles. Le défi de la communauté internationale est d'exploiter ce changement, en créant les bonnes incitations pour que progressivement les acteurs du secteur privé répondent de plus en plus aux besoins du développement durable.

    Tous ces efforts doivent être consolidés et intensifiés, a estimé le Président de l'Assemblée générale. Il faut d'abord et avant tout réformer les politiques et les cadres réglementaires pour augmenter le financement public et privé des objectifs de développement durable. Pour ce faire, s'est expliqué le Président, il faut créer des incitations pour ancrer la durabilité dans le processus de prise des décisions financières, stimuler l'investissement dans les secteurs les plus cruciaux pour le développement durable et réorienter les flux financiers vers des investissements propres, à long terme, soucieux du social et économiquement viables.

    Il faut aussi augmenter l'investissement étranger direct (IED) et aider les banques à investir dans des projets à long terme et à haut-risques, dont la plupart sont lancés dans les pays en développement.

    [ODD2030-17]

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