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"flygskam" : une reflexion sur l'impact environnemental de l'aviation



  • Le «flygskam» est un mouvement environnemental en pleine expansion résumant le sentiment de culpabilité ou de honte pouvant provenir de la connaissance de l'impact environnemental des voyages en avion.

    L'aviation est responsable de 2% de toutes les émissions mondiales de carbone (CO2), et selon l'Association internationale du transport aérien (IATA), environ 4,5 milliards de passagers embarqueront sur des vols commerciaux en 2020, ce nombre doublant presque d'ici 2037.

    De nouvelles stratégies pour atténuer l'utilisation des combustibles fossiles sont mises en œuvre et, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le carburant durable d’aviation (SAF pour Sustainable Aviation Fuel) est essentiel pour réduire les émissions de carbone. Actuellement, il n'y a aujourd'hui que cinq aéroports avec une distribution régulière de biocarburants : Bergen, Brisbane, Los Angeles, Oslo et Stockholm.

    Les fournisseurs de biocarburants pour l'aviation disent que le carburant durable d’aviation (SAF) peut réduire l'empreinte carbone des compagnies aériennes jusqu'à 80%, mais cela coûte jusqu'à quatre fois plus cher que le kérosène normal, ce qui a réduit l'utilisation et la demande de production.

    L’émergence de modèles d'avions plus économes en carburant réduiront considérablement les émissions grâce à des matériaux plus légers et des moteurs plus efficaces. L'Airbus A350 pèse 40 tonnes de moins que ses deux principaux concurrents : les Boeing 777 et 787. Capable de parcourir 16 000 km sans escale, cet appareil émet 25% de CO2 de moins en consommant moins de carburant. Les évolutions« neo » avec l’A319/A320/A321neo ont rencontré leur public car elles consomment 15% de moins que l'ancienne génération.

    Désormais de nombreuses compagnies aériennes encouragent leurs clients à compenser leurs émissions de carbone en participant à un projet qui permet de réduire l'utilisation d'énergies fossiles ou de favoriser la captation du CO2 de l'air. 

    Par exemple, lors de l'achat de «crédits carbone» par le biais d'Air New Zealand, tout l'argent collecté va directement à son programme FlyNeutral, qui désigne des fonds pour des projets nationaux et internationaux aidant à éliminer le carbone de l'atmosphère.

    Depuis l'intégration d'une fonctionnalité de compensation dans son système de flux de réservation, Air New Zealand est passée de moins de 100 réservations de compensation carbone par mois à plus de 15 000. Au cours de l'année 2019, les clients ont partiellement ou entièrement compensé plus de 183 600 voyages, soit une augmentation de 41% par rapport à 2018.

    En Australie la compagnie Qantas ambitionne d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Air France est également entrée dans la démarche en effaçant depuis le 1er janvier dernier les émissions correspondant à ses vols intérieurs. 

    Selon le rapport « the global tree restoration potential » paru dans la revue Science, même si il existe une opportunité d’atténuer le changement climatique à long terme grâce à la restauration des arbres à l'échelle mondiale, il est prioritaire d'agir urgemment contre les émissions de CO2. En appliquant une stratégie environnementale de compensation carbone au détriment de la question de la dépendance aux combustibles fossiles, les compagnies aériennes ont donc réussi à transformer les effets en cause. 

    [MOGED]

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