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Haïti / Société civile. Mobilisation nationale pour la lutte contre le désastre écologique et pour la protection de l



  • Un atelier de travail a été réalisé à Port-au-Prince les lundi 25 et mardi 26 mai 2009 autour des problèmes écologiques en Haïti. C'est une initiative de plus de 150 organisations de la société civile haïtienne répondant à l'appel du Collectif National des Organisations de la Société Civile pour la Protection et la Réhabilitation de l'Environnement (CONAOS/ENVIRONNEMENT) et du Centre Pétion-Bolivar. Ces deux journées d'activités de formation et de conscientisation sont préparatoires à une mobilisation générale de la société civile haïtienne pour la protection de l'environnement.

    A cet effet plusieurs interventions des différents panélistes ont portés sur des notions essentielles concernant la problématique environnementale en général et le cas particulier d'Haïti.

    C'est ainsi que Dr. Jean Vilmond Hilaire dans son intervention, a mis l'accent sur quelques causes de la dégradation de l'environnement en Haïti. Il a profité pour attirer l'attention de l'auditoire sur les valeurs éthiques et la responsabilité que chaque individu devrait adopter dans une perspective de gestion de l'environnement. Car, gérer l'environnement, c'est gérer notre vie et notre survie.

    L'agronome David Nicolas, un ancien ministre haïtien de l'Agriculture et actuellement coordonnateur de l'Institut de Consultation, d'Evaluation et de Formation pour le Développement Agricole (ICEF-DA), a intervenu autour de la thématique de la protection de l'environnement rural. Selon lui, beaucoup de problèmes sont à résoudre si l'on veut protéger l'environnement rural. Ces problèmes sont entre autres : la précarité du système foncier, l'épuisement des sols et la désertification. Face à ces problèmes, l'agronome Nicolas prône un ensemble de dispositifs pour arriver à la protection de l'environnement rural : création de richesses dans les villes, politique énergétique, politique forestière, politique touristique, politique de population, politique agricole... Il a été dit également que la protection de l'environnement rural est liée à l'environnement urbain en vue d'arriver à l'amélioration des conditions de vie de toute la population.

    Pour clôturer la première journée, William Cinéa a fait une présentation sur la reforestation et les aires protégées en Haïti. C'était l'occasion pour ce jeune ingénieur-agronome, formé en République Dominicaine, de faire la promotion pour la création de forêts modèles et de jardins botaniques en Haïti comme celui qu'il a crée aux Cayes[1], dans le sud d'Haïti.

    Au cours du dernier jour de travail, il a été question de la protection contre les cyclones et les inondations et du risque sismique en Haïti. Concernant cette thématique, l'ingénieur Claude Prépetit a précisé qu'Haïti est située au bord de la plaque tectonique caribéenne qui est une zone à forte activité sismique. Il a rappelé deux séismes majeurs qui ont détruit Port-au-Prince (1751) et Cap-Haïtien (1842). Et il tenait à ajouter qu'il existe un risque d'avoir un séisme majeur en Haïti à n'importe quel moment. Face à cela il préconise : l'éducation (consignes de sécurité), la surveillance sismique et l'obligation de procéder à de bonnes constructions.

    Dans l'ensemble des deux journées de cet atelier de travail, il a été établi clairement qu'en Haïti les problèmes de l'environnement rural et urbain sont urgents, essentiels et prioritaires. D'un côté, on constate la déforestation, l'érosion, l'appauvrissement des sols, la perte de biodiversité, le tarissement des sources, le régime torrentiel des rivières, les inondations répétées, l'envasement des canaux d'irrigation et de drainage, le blanchiment des coraux, la désertification et l'utilisation inconsidérée des ressources naturelles. De l'autre côté, on note la pauvreté des masse, l'émigration, la multiplication des bidonvilles, la mauvaise gestion des déchets, les décharges sauvages, l'absence d'égouts sanitaires, la divagation des eaux usées, les nuisances sonores et la transformation de nos principales villes en d'infectes cloaques. Et comme il n'y a pas de cloisonnement entre le premier côté de l'autre, la société haïtienne, dans son ensemble, doit s'alarmer et comprendre qu'elle est devant une situation exceptionnelle et de gravite explosive qui exige des mesures urgentes, vigoureuses, de grandes amplitudes et un changement de comportement radical de la population face à l'environnement.

    Programme des deux journées

    Lundi 25 mai 2009

    - Notions de base générales sur l'environnement : par Jean Vilmond Hilaire, Doctorat en Sciences Biologiques, Directeur de la Société Audubon-Haïti.

    - La protection de l'environnement rural : par David Nicolas, Ingénieur-Agronome, Ancien ministre haïtien de l'agriculture.

    - La protection de l'environnement urbain : par l'Architecte Gladys Berrouet, Responsable de l'Institut Caribéenne de Géographie Appliquée

    - La reforestation et les aires protégées en Haïti : par William Cinéa, Ingénieur-Agronome, propriétaire du Jardin Botanique des Cayes (Sud d'Haïti)

    Mardi 26 mai 2009

    - La protection face aux cyclones et aux inondations : par Josette Joseph, officier humanitaire à OXFAM-GB en Haïti.

    - Risque sismique en Haïti : par Claude Prépetit, Ingénieur

    - Déclaration finale d'engagement des représentants d'organisations : Mobilisation générale de la société [haïtienne] face au désastre écologique

    Gérald CASSIS

    Membre du Comité Jeunes Reporter Médiaterre

    Port-au-Prince, Haïti.


    [1] Le Jardin Botanique des Cayes (JBC) de William Cinéa fera l'objet d'une autre dépêche prochainement.

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