120 000 Parisiens invités à trier leurs déchets alimentaires

A partir de ce mercredi, les XIIe et IIe arrondissements expérimentent le tri des biodéchets. 3 200 poubelles à couvercle marron vont être installées d’ici à juillet.

 Ce seau trônera bientôt dans les cuisines de 120 000 habitants des XIIe et IIe, qui expérimentent à partir de ce mercredi la collecte des déchets alimentaires lancée par la Ville de Paris.
Ce seau trônera bientôt dans les cuisines de 120 000 habitants des XIIe et IIe, qui expérimentent à partir de ce mercredi la collecte des déchets alimentaires lancée par la Ville de Paris. Sophie Robichon/Mairie de Paris

    Désormais, pour 120 000 Parisiens, jeter les épluchures de carotte, les coquilles d'œufs ou les sachets de thé ce ne sera plus dans le bac vert mais… dans le bac marron. Engagée dans une stratégie zéro déchet, la Ville de Paris franchit une marche supplémentaire dans le tri sélectif en expérimentant la collecte des déchets alimentaires dans les XII e et II e arrondissement. «Une vraie révolution, salue Mao Péninou, adjoint (PS) en charge de la propreté. C'est la première fois depuis 2002 et l'apparition des bacs blancs (NDLR : pour le verre) et jaunes (journaux, plastique, carton) que l'on lance une nouvelle collecte à Paris.»

    Concrètement, une centaine d'agents entament dès ce mercredi et jusqu'à juillet un porte-à-porte géant pour distribuer un kit de tri comportant des biodégradables, un seau individuel de 7 litres et un guide. Leur tournée débute par les quartiers Vallée de Fécamp et des Maréchaux dans le XII e et celui de Vivienne-Gaillon dans le II e. Dans la foulée, 3 200 bacs à couvercle marron feront leur apparition dans les locaux poubelle. Et les premières collectes (bihebdomadaires) débuteront dès ce jeudi avec des bennes à étanchéité renforcée.

    Tout Paris converti d'ici 2020

    Si tout se passe bien, la capitale entière passera à la collecte des biodéchets avant 2020, à l'instar de San Francisco ou Milan. «C'est la clé pour assécher les poubelles dont 10 à 20 % sont constituées de déchets alimentaires, souligne Mao Péninou. On gagne ainsi des tonnes de déchets qui ne sont plus incinérés. Et on sait aussi que cela incite les Parisiens à mieux trier le reste de leurs poubelles».

    Quant à nos restes de repas, ils seront transformés en engrais agricole ou valorisés dans des usines de méthanisation qui les convertiront en chaleur et électricité ou en biocarburant pour les bus ou… les bennes de collecte. «Notre objectif sur ces deux premiers arrondissements est de ramasser 3 500 t de déchets chaque année», précise l'adjoint.

    Pour cela, il faudra que les Parisiens s'y mettent. Dans le XIIe, la maire (PS) Catherine Baratti-Elbaz est optimiste. «On va bien accompagner les habitants et aussi les gardiens d'immeuble mais je pense qu'ils sont prêts, confie-t-elle. Ces derniers mois, le XIIe a par exemple accueilli 40 sites de compost collectifs, notamment dans les résidences de nos bailleurs sociaux, et ça se passe très bien».

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