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Aperçu des réussites et ratés de la conférence de Doha

The Qatar National Convention Centre in Doha is teeming with life during the second week of the COP18. The sculpture named "Maman' by famous American artist Louise Bourgeois seen here is quite a talking point Jaspreet Kindra/IRIN
À l’instar de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique de 2011, la 18ème conférence organisée cette année à Doha s’est conclue, au terme d’une nuit de négociations, par un accord visant à prévenir l’aggravation du réchauffement de la planète et à protéger les populations des effets du changement climatique. Des compromis prometteurs ont été trouvés, mais l’absence d’engagements fermes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et aider les populations vulnérables à s’adapter au changement climatique est notable dans les 39 décisions prises lors de la conférence.

IRIN propose un aperçu des trois thèmes dominants de la 18ème session de la Conférence des Parties (COP18) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et des conséquences de ces décisions sur le travail des acteurs humanitaires.

Réussites et ratés

À l’issue de la conférence, un des négociateurs argentins a indiqué dans un twitt que les décisions ne sont pas « originales », mais qu’elles permettent « de sauver la face ». « Il y a des réussites et des ratés, rien de plus », a-t-il dit.

« les décisions ne sont pas originales, mais elles permettent de sauver la face. Il y a des réussites et des ratés, rien de plus »
Les pays pauvres, y compris les petits États insulaires et les pays les moins développés, espéraient une décision sur la création d’un mécanisme international pour répondre aux pertes et aux dégâts causés par le changement climatique. Le mécanisme ouvrirait la voie à une éventuelle indemnisation des pays pauvres, qui sont confrontés à la hausse croissante des coûts des évènements climatiques extrêmes, par les pays riches. Il prendrait en compte les pertes économiques et non économiques, et pourrait examiner les interventions technologiques.

Finalement, ces pays devront se contenter de l’espoir de la création de ce mécanisme lors des négociations de la COP19, organisées en Pologne l’année prochaine. Et le fait que cette éventualité soit reprise dans les décisions est perçu comme une avancée.

La prolongation d’un programme de travail portant sur la collecte des données sur les pertes et dégâts causés par les catastrophes à évolution lente – comme les sécheresses – a été annoncée. Le programme étudiera notamment l’impact du changement climatique sur les schémas de migration et les déplacements, et les efforts à réaliser pour réduire les risques.

Les décisions relatives aux pertes et aux dégâts reprennent en grande partie le cadre proposé par une coalition d’organisations non gouvernementales (ONG) au début de la conférence. Ce cadre recommandait qu’une attention particulière soit accordée au mécanisme international, au programme de travail et à la prise en compte des pertes non économiques. Mais, en définitive, les décisions dépendent des fonds alloués au développement du programme de travail.

Conséquences : Grâce à la prolongation du programme de travail, de plus amples informations sur d’éventuelles approches politiques seront disponibles. Les organisations humanitaires pourront ainsi améliorer les réponses aux évènements climatiques extrêmes, qui augmentent en fréquence et en intensité.

Les ONG et la société civile risquent toutefois d’attendre avant que les pays riches prennent des engagements fermes sur le financement, les mécanismes de transfert des risques, comme les assurances, et les technologies pour aider les pays pauvres à améliorer leur résilience au changement climatique. Étant donné que l’argent destiné à aider les populations vulnérables à s’adapter est versé au coup par coup et est insuffisant, il y a peu de raisons d’espérer que des fonds seront disponibles pour les indemnisations.

Financement de l’adaptation

En 2009, les pays développés se sont engagés à verser 30 milliards de dollars jusqu’à 2012 pour aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique. Ils ont également promis de verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
À Doha, les pays développés ont indiqué qu’ils avaient atteint la barre des 30 milliards de dollars, mais des universitaires et des groupes de la société civile ont contesté ce chiffre.

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« Il est très difficile de savoir à quoi les fonds ont servi », a dit Saleemul Huq, un scientifique de l’Institut international pour l’environnement et le développement. « Nous devons créer des procédures de surveillance, de rapport et de vérification de ces chiffres. Nous devons nous mettre d’accord sur un format pour que les fonds soient surveillés de manière efficace. Il n’y avait pas de surveillance des fonds auparavant ».

Les pays développés ont également indiqué que, en raison de la récession mondiale, ils ne pouvaient pas prendre des engagements fermes de financement des efforts d’adaptation des pays pauvres. Une décision a été prise concernant la création d’un programme de travail en 2013 afin d’aider les pays développés à identifier les manières de collecter des fonds.

Conséquences : Aucun engagement de financement global n’a été pris pour la période transitoire de 2013 à 2020. Cinq pays européens – y compris le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne – ont pris des engagements individuels, mais ensemble, ils n’atteignent pas les 60 milliards de dollars que les pays en développement ont demandés pour la période transitoire.

On ne sait pas non plus si les fonds promis par les cinq pays sont destinés spécifiquement à l’adaptation au changement climatique ou s’ils font partie de l’Aide officielle au développement (AOD) que les pays développés versent aux pays en développement. La CCNUCC exige que les pays développés versent des fonds pour l’adaptation au changement climatique en plus de l’AOD.

Réductions des émissions

La bonne nouvelle qui ressort des négociations est que le protocole de Kyoto – un accord mondial relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui doit prendre fin en 2012 – a été prolongé jusqu’en 2020.

Les pays se sont également accordés sur une feuille de route qui prévoit un accord pour remplacer le protocole de Kyoto en 2015.

Cependant, aucun engagement ferme n’a été pris pour réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre. Et alors que le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Russie et les États-Unis ont quitté le protocole de Kyoto, il faut noter que le protocole ne concerne que 15 pour cent des émissions de gaz à effet de serre actuelles.

Conséquences : Les organismes scientifiques, y compris le Programme des Nations Unies pour l’environnement, ont prévenu que si les émissions ne sont pas davantage réduites, on pourrait enregistrer une augmentation des températures mondiales de plus de 4 degrés Celsius à la fin du siècle. L’objectif, accepté au niveau international, est de limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius, mais l’Agence internationale de l’énergie a montré que la réalisation de cet objectif est chaque année plus difficile et plus coûteuse. Cela veut dire que les pays pauvres et les agences d’aide humanitaire pourraient être confrontés à des évènements climatiques plus fréquents et plus intenses, et à une hausse des coûts associés à la prévention, à l’aide et au rétablissement.

jk/rz-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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