Prix Nobel de la paix 2011 - Leymah Gbowee, pacifiste active du Liberia

Cette "guerrière de la paix" partage le prix Nobel 2011 avec la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf et la Yéménite Tawakkol Karman.

Source AFP

Temps de lecture : 2 min

La Libérienne Leymah Gbowee, lauréate 2011 du prix Nobel de la paix, est une militante pacifiste qui a contribué à mettre fin aux guerres civiles ayant ravagé son pays jusqu'à 2003. Petite, elle était surnommée "Red" ("Rouge"), en raison de son teint clair, raconte-t-elle dans un livre autobiographique publié en septembre, Mighty Be Our Powers : How Sisterhood, Prayer, and Sex Changed a Nation at War (Que nos pouvoirs soient puissants : comment la communauté de femmes, la prière et le sexe ont changé une nation en guerre"). Depuis qu'elle s'est illustrée dans des mouvements de non-violence, cette quadragénaire de forte corpulence, issue de l'ethnie Kpellé, a trouvé un autre surnom sur la scène internationale : "la guerrière de la paix".

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Contre les démons de la guerre, Leymah Roberta Gbowee a recours à la prière. Elle exhorte les femmes à faire comme elle, à prier pour la paix, ce qu'elles font sans distinction de religion, souvent vêtues de blanc. Le mouvement prend de l'ampleur pendant le conflit, jusqu'à la grève du sexe, obligeant le régime de Charles Taylor à les associer aux pourparlers de paix. Leymah Gbowee "est plus que courageuse. Elle a bravé la tempête Charles Taylor, l'a obligé à aller à la paix alors que la plupart d'entre nous, hommes, fuyions pour sauver notre vie", estime Nathan Jacobs, fonctionnaire de 45 ans.

Après avoir déclenché une rébellion en décembre 1989 contre le régime du président libérien Samuel Doe, Charles Taylor s'empare en quelques mois de la quasi-totalité du pays et se fait élire président en 1997. Également confronté à une insurrection armée, il est contraint de quitter le pouvoir et le pays en 2003, sous la pression de la rébellion et de la communauté internationale.

Défendre les enfants-soldats

Travailleuse sociale, Leymah Gbowee côtoie quotidiennement pendant la guerre les enfants-soldats. "La seule manière de changer les choses, du mal vers le bien, était pour nous, femmes et mères de ces enfants, de se lever et d'aller dans la bonne direction", témoigne cette femme, aujourd'hui mère de six enfants, établie depuis 2005 au Ghana. "Il n'y a rien qui devrait conduire les gens à faire ce qu'ils ont fait aux enfants du Liberia", drogués, armés, devenus des machines à tuer, explique-t-elle dans un documentaire sur le combat des Libériennes pour la paix, Pray the Devil Back to Hell (Prie pour renvoyer le diable en enfer).

La lutte des Libériennes pour la paix "n'est pas une histoire de guerre traditionnelle. Il s'agit d'une armée de femmes vêtues de blanc, qui se sont levées lorsque personne ne le voulait, sans peur, parce que les pires choses imaginables nous étaient déjà arrivées", écrit-elle dans son autobiographie. "Il s'agit de la manière dont nous avons trouvé la force morale, la persévérance et le courage d'élever nos voix contre la guerre, et rétablir le bon sens dans notre pays", ajoute-t-elle. Leymah Gbowee, qui a fondé ou dirige plusieurs organisations de femmes, a siégé dans la commission Vérité et Réconciliation. Un parcours inattendu pour celle qui avoue avoir été une petite fille maladive - rougeole, paludisme, choléra - ayant souvent souhaité "avoir la santé" au moment des voeux de fin d'année.

Commentaires (6)

  • spirity

    Elles se sont battues comme des guerrières pour le bien de leur peuple.

  • balou

    Je félicite ces femmes pour leur travail dévouement et parfois leur sacrifice.
    Mais nous les femmes n'avons pas que besoin de prix et de titres, n'avons-nous pas plus besoin de respect, de liberté et de considération.
    Encore une fois bravo de s'être imposées dans ce monde de "mec".

  • jako

    Pour une fois des femmes courageuses sont mises à l'honneur !