En 2014, la mairie d'Orléans a accepté que la société Hydroquest teste sur son territoire, dans la Loire, la première hydrolienne fluviale installée en France. Le raccordement de l'engin au réseau électrique ayant pris du retard, l'expérimentation qui devait durer trois ans a finalement duré une année de plus.
La barge a été retirée ce mardi 26 juin en début d'après-midi. Les riverains étaient conviés à assister à la manoeuvre, et à rencontrer Stéphanie Anton, adjointe au maire chargée du développement durable, et Thomas Jaquier, directeur technique de la société Hydroquest. Tous deux ont dressé le bilan de ces trois ans d'exploitation.
Les points positifs
Une expérimentation qui a permis la vente d'hydroliennes
Orléans était une vitrine pour Hydroquest, qui a fait venir à Orléans des délégations nationales et internationales. La commercialisation va donc commencer. Hydroquest installera en effet, en septembre 2018, quatre hydroliennes dans le Rhône.
"Elles sont deux fois plus hautes que celle d'Orléans pour une puissance de 320 kilowatts", précise Thomas Jaquier. La deuxième étape sera l'installation avec la compagnie nationale du Rhône d'une ferme de 39 hydroliennes. "Nous avons prospecté en Angola, en Birmanie, en Amérique du Sud", complète-t-il.
L'hydrolienne d'Orléans a fait ses preuves
L'approfondissement de la technique
Hydroquest a pu tester en conditions réelles sa technologie, et a traversé les crues, les embâcles, le décrochage de l'hydrolienne...
"La plupart des soucis techniques qui se sont révélés ont pu être corrigés. Par exemple, pour l'ancrage, nous avions prévu des fixations en croix, finalement ce n'était pas suffisant, donc nous avons mis des pieux. Nous avons eu également beaucoup de soucis électriques, on manquait de maturité industrielle sur cette question."
Elle a été placée sur un camion et sera stockée à Cherbourg.
Les points négatifs
Une faible production électrique
Lors de son installation, la mairie d'Orléans avait annoncé que l'hydrolienne pouvait produire "l'équivalent de l'énergie nécessaire à une soixantaine de foyers". Aujourd'hui Thomas Jaquier est incapable de dire quelle a été la production électrique réelle à Orléans.
D'autant que le raccordement au réseau électrique a été compliqué pour des questions administratives, liées à la protection du site en zone Natura 2000 : "C'était une expérimentation de mise au point. La performance énergétique n'était pas un défi", justifie le directeur technique.
Orléans ne sera que laboratoire de test
Pourquoi l'enlever aujourd'hui ? "Nous ne pouvons pas garder l'hydrolienne car le site est classé en zone Natura 2000", justifie Stéphanie Anton, adjointe au maire chargée du développement durable, qui ne cache pas sa fierté qu'Orléans ait été un showroom pour la société Hydroquest et que celle-ci ait pu vendre son concept.
Toutefois, Orléans métropole vient de s'engager dans un ambitieux Plan climat air énergie territorial, avec un scénario retenu qui vise l'autonomie énergétique de la métropole et le 100% énergies renouvelables en 2050. Installer des hydroliennes aurait été un moyen d'y parvenir. Cette expérimentation a aussi coûté de l'argent à la mairie, puisqu'une subvention de 50.000€ a été attribuée à la société Hydroquest.
Cindy Roudier-Valaud
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