En publiant une contribution ambitieuse de réduction de ses gaz à effet de serre, les îles Marshall appellent les grands émetteurs mondiaux à des objectifs plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique. Des objectifs compatibles avec un réchauffement global de 1,5°C au maximum. Un seuil au-dessus duquel les états insulaires seraient directement menacés de disparition.

Les îles Marshall ont été, vendredi 17 juillet, le premier état insulaire à publier ses objectifs en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans un document transmis à l’AFP (Agence France-Presse), cet archipel, très vulnérable à la montée du niveau des océans, prévoit de réduire ses émissions de 32 % d’ici à 2025, par rapport aux niveaux de 2010, portant ainsi la réduction à 45 % en 2030 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Un objectif en droite ligne avec le dernier rapport du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), qui recommande une réduction de 80 à 90 % des émissions d’ici au milieu du siècle, pour contenir le réchauffement à 1,5°C.

Des objectifs ambitieux pour sauver les états insulaires



Pour atteindre la neutralité carbone, le gouvernement indique vouloir renforcer ses capacités de production d’électricité venant du solaire et de l’éolien, mais aussi développer les cultures d’agro-carburants et lancer un projet d’énergie thermique marine.
Pour Tony De Brum, ministre des Affaires étrangères de cet archipel de 71 000 habitants, "depuis le choc pétrolier de 2008, les Îles Marshall ont pris les mesures parmi les plus vigoureuses au monde en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique".
Avec cette contribution "offensive", Tony De Brum, de passage à Paris pour une réunion informelle de 45 pays sur les négociations en amont de la COP 21, ne manquera pas d’appuyer la position de l’AOSIS (l’alliance des petits états insulaires) qui insiste pour ramener la "ligne de défense" des négociations à 1,5°C en lieu et place des 2°C actuels, jugés insuffisants pour sauvegarder les nombreux états insulaires de la montée du niveau des océans.

Un message aux plus gros émetteurs



Selon lui, le message des îles Marshall est simple : "Si l’un des pays les plus petits, les plus pauvres et les plus isolés géographiquement peut le faire, alors vous le pouvez aussi". En cela, De Brum s’adresse directement aux plus grands émetteurs mondiaux, dont les contributions les plus récentes ont déçu au regard des exigences climatiques, et de l’objectif affiché des négociations.
Les contributions récentes de la Chine, du Japon ou de la Corée du Sud, pour ne nommer qu’eux, sont incompatibles avec la trajectoire préconisée par l’AOSIS. Le Japon prévoit une réduction de 20 % de ses émissions en 2030 par rapport à 1990, quand la Corée du Sud et la Chine prévoient respectivement une augmentation de 78 % et de 440 % de leurs émissions entre 1990 et 2030, bien loin des 80 % de réduction d’ici à 2050 préconisés par le GIEC.

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