Les manifestations sportives de nature participent, toute proportion gardée, à la perturbation du milieu naturel. En effet, les passages répétés des coureurs, des équipes de sécurité, des traceurs ou encore des spectateurs engendrent des nuisances pouvant perturber les écosystèmes. Certaines manifestations traversent parfois des zones sensibles : réserves naturelles, sites Natura 2000, parcs nationaux ou régionaux. Les organisateurs doivent prendre en considération ces facteurs et mettre en œuvre une véritable stratégie de gestion permettant de préserver un terrain de jeu pour certains et un cadre de vie pour d’autres.

Les manifestations sont, par définition, ponctuelles et éphémères. Malgré cela, elles peuvent devenir un vecteur clé d’un développement local responsable. L’alimentation et la valorisation des producteurs locaux, les déchets et le recyclage ou encore l’eau et l’optimisation des consommations représentent autant de problématiques environnementales que de formidables leviers permettant d’impulser une démarche éco-responsable pertinente. Ainsi, dans bien des cas, les organisateurs, les collectivités territoriales, les producteurs ou les professionnels locaux doivent travailler main dans la main pour concevoir une stratégie de développement durable efficace, équitable et pérenne.

Les manifestations représentent un terreau fertile pour transmettre des messages clés, de par le grand nombre de personnes auprès desquelles elles peuvent communiquer et de par l’esprit dans lequel elles se déroulent. Imaginons simplement que les quelques millions de participants aux 100 000 manifestations organisées chaque année en France, économisent un litre d’eau ainsi qu’un litre d’essence, suite à la sensibilisation effectuée par les organisateurs… D’autre part, la pratique sportive requiert de mobiliser une forte énergie mentale et physique pour se surpasser et franchir les épreuves. Il s’agit à présent d’indiquer aux participants comment utiliser cette même énergie pour faire, au quotidien, des choix plus responsables.

Les émissions de gaz à effet de serre générées par les déplacements des participants, du public ou encore des équipes techniques représentent, de loin, les impacts environnementaux les plus importants en lien avec la tenue d’une manifestation. Le bilan Carbone d’un événement montre que le transport est responsable de 60% à 95% des émissions de CO2. Les consommations d’énergie (électricité, chauffage, groupe électrogène) produisent également des quantités non négligeables de gaz à effet de serre, qui viennent alourdir l’impact de la manifestation. Face à ces constats, les organisateurs se doivent de repenser les lieux d’accueil, les moyens de transport à disposition des participants ou encore la production et l’utilisation d’énergie.

Une manifestation est avant tout une aventure humaine : pour les organisateurs dont le travail de plusieurs mois se joue en quelques jours, pour les participants à la recherche de sensations et de rencontres, pour les bénévoles qui représentent les rouages de la manifestation et enfin pour les riverains et élus qui accueillent ces activités sur leur territoire. Ainsi, une manifestation éco-responsable doit veiller, d’une part à établir et maintenir de bonnes relations avec l’ensemble de ces parties prenantes et, d’autre part à garantir la meilleure cohésion au sein de ce tissu social. Elle doit également veiller à garantir l’accessibilité (physique, mentale, tarifaire) pour tous en s’adaptant et en innovant, de façon à renforcer la cohérence globale de l’événement.