Soixante-deuxième session,
4e et 5e séances – matin & après-midi
FEM/2136

La Commission de la condition de la femme incite à « forger des alliances pour parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser les femmes et les filles en milieu rural »

Au deuxième jour de sa session annuelle, la Commission de la condition de la femme, organe subsidiaire du Conseil économique et social (ECOSOC), a tenu deux tables rondes ministérielles en parallèle du débat général.  Au cours de la discussion du matin, une quarantaine de représentants de gouvernements et de la société civile ont présenté des exemples d’alliances devant servir de tremplin pour l’autonomisation de la femme rurale. 

Dans l’après-midi, des ministres et hauts représentants de gouvernements, ainsi que des délégués d’organisations non gouvernementales (ONG) ont participé à une table ronde sur l’accélération de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, afin de parvenir à des résultats concrets d’ici à 2020.

Au sujet des alliances recensées le matin, les intervenants ont souligné qu’ils peuvent impliquer des acteurs de divers ordres: gouvernements, organisations de la société civile, entreprises du secteur privé et organisations internationales.

Les alliances sont d’abord possibles au sein même des gouvernements, ont noté des orateurs au rang desquels la représentante de la Somalie qui a déclaré que ce pays touché par un long conflit armé avait mis en place un point focal pour les questions de genre dans chaque département ministériel. 

Les gouvernements œuvrent également en lien avec les entreprises privées dans l’optique de favoriser l’essor des femmes rurales.  C’est le cas en Hongrie où 70 centres d’emploi perçoivent chacun 750 000 euros par an de l’État afin de faciliter la mise en relation des talents des femmes rurales avec les offres d’emploi du secteur privé. 

De nombreux intervenants ont également mentionné des cas d’alliances entre gouvernements et acteurs extérieurs au pays, notamment dans le cadre de la coopération bilatérale avec d’autres gouvernements ou entre un gouvernement et des organisations internationales.    

« Nous avons octroyé 15 millions d’euros au Sénégal pour renforcer la productivité de ses femmes rurales », s’est enorgueillie la déléguée de l’Italie, tandis que le Commissaire de l’Union européenne à la coopération internationale et au développement a mentionné les 8,5 milliards d’euros dépensés pour financer un projet similaire dans une soixantaine de pays, dans le but de soutenir l’agriculture et la sécurité alimentaire. 

La Ministre de la femme de la République dominicaine a parlé d’un programme conjoint des pays de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) destiné à autonomiser les femmes rurales.  Ces projets visent, entre autres, à renforcer la conscience écologique des agricultrices par le biais de projets menés en commun par le Ministère de l’agriculture et celui de l’environnement. 

Au sein même de la société civile, les alliances sont aussi de mise, ainsi qu’entre femmes.  « Il faut que les femmes créent plus d’alliances entre elles afin de tirer parti des avantages du réseautage que les hommes ont toujours su exploiter », a prescrit la Ministre de la femme du Gouvernement du Québec (Canada).  Elle a en outre magnifié les alliances entre hommes et femmes, afin par exemple de se partager au mieux les congés parentaux qui s’étalent sur deux ans dans son pays.  La Ministre de la famille et des affaires sociales de la Finlande a de son côté encouragé le partage des tâches ménagères et de la prise en charge des enfants entre les deux sexes. 

Saluant ces alliances multipartites initiées par les gouvernements, la représentante de l’ONG « Asian-Pacific Resource and Research Centre for Women » a toutefois mis en garde contre les tentatives de diluer le combat des femmes rurales dans des « alliances de façade ».  Elle a donc prôné la mise en place de « vrais espaces sûrs d’expression des femmes rurales ».    

Au cours du dialogue interactif de haut niveau de l’après-midi, les femmes ont salué les avancées de leur condition tout en marquant leur impatience dans de nombreux domaines recensés par la Déclaration et le Programme d’action de Beijing adoptés à l’issue de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en 1995.  « Nous avons toutes le même adversaire, l’inaction.  2020, c’est dans 720 jours, alors demandons-nous de quoi et de qui nous avons peur », a notamment déclaré Mme Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). 

Vingt-trois ans après Beijing, les femmes gagnent moins que les hommes et sont plus susceptibles d’occuper des emplois peu qualifiés.  Plus d’un tiers des femmes dans le monde ont subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie, et les femmes agricultrices sont loin de bénéficier des mêmes droits d’accès, de gestion et de propriété de la terre que les hommes.

La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain, mercredi 14 mars, pour une journée qui sera consacrée à la suite du débat général, en parallèle avec deux tables rondes, le matin et l’après-midi, sur l’accès des femmes aux médias et aux technologies de l’information et des communications.

SUITE DONNÉE À LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET À LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ DES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »

Dialogue ministériel interactif de haut niveau sur le thème « Forger des alliances pour parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser les femmes et les filles en milieu rural »

Au cours de la table ronde organisée ce matin, au deuxième jour de la session annuelle de la Commission de la condition de la femme, une quarantaine de représentants de gouvernements et de la société civile ont présenté des exemples d’alliances devant servir de levain pour l’autonomisation de la femme rurale. 

Présidée par M. David Stanton, Ministre de l’égalité, de l’intégration et de l’immigration de l’Irlande, la table ronde a permis de souligner que ces alliances peuvent impliquer des acteurs de divers ordres: gouvernements, organisations de la société civile, entreprises du secteur privé, organisations internationales, parmi d’autres.

Les alliances sont d’abord possibles au sein même des gouvernements, comme l’a expliqué la Ministre des femmes et des droits de l’homme de la Somalie qui a déclaré que ce pays touché par un long conflit armé avait mis en place un point focal pour les questions de genre dans chaque département ministériel.  Au Congo, a indiqué sa représentante, le Ministère de la promotion de la femme et de l’intégration des femmes au développement collabore avec la police nationale pour, par exemple, renforcer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes qui affectent particulièrement les femmes rurales. 

Les gouvernements œuvrent également en lien avec les entreprises du secteur privé dans l’optique de favoriser l’essor des femmes rurales.  En Hongrie, a noté la Ministre d’État de la famille et des jeunes, 70 centres d’emploi perçoivent des subventions de l’État -750 000 euros par an pour chacun- afin de faciliter la mise en relation des talents des femmes rurales avec les offres d’emplois du secteur privé.  En Arabie saoudite, a témoigné sa Vice-Ministre du travail et du développement social, le Gouvernement s’emploie à faciliter l’accès des femmes rurales aux emplois urbains qui se trouvent dans des zones nécessairement éloignées de chez elles.  C’est pourquoi des alliances sont nouées avec le secteur privé afin de leur fournir des moyens de transport à la fois sûrs et à bas coûts, entre leur foyer et leur lieu de travail.

De son côté, la Directrice générale de l’Institut des femmes et de l’égalité des opportunités de l’Espagne a indiqué que les entreprises signent des accords avec son gouvernement pour promouvoir l’essor économique des femmes.  Dans le secteur de la pêche, qui emploie de nombreuses femmes rurales, les autorités espagnoles ont mis en place des alliances avec les femmes du secteur pour renforcer leurs capacités.

La Ministre des femmes, du revenu et des services financiers de l’Australie a pour sa part fait mention du travail que mènent en commun le Gouvernement australien et les organisations de la société civile dans le but d’autonomiser les femmes vivant en zone rurale.  Les six grandes coalitions de femmes en Australie, qui représentant 120 organisations de femmes rurales –y compris des associations de femmes aborigènes-, collaborent ainsi avec l’État.  En particulier, la coalition des femmes rurales australiennes s’assure sur le terrain que ces femmes aient accès à la technologie et aux formations adéquates afin de leur permettre de mener à bien leurs activités et de rester en contact avec leurs proches qui se sont installés en ville.

Saluant ces alliances multipartites initiées par les gouvernements, la représentante de l’ONG « Asian-Pacific Resource and Research Centre for Women » a toutefois mis en garde contre les tentatives de diluer le combat des femmes rurales dans des « alliances de façade ».  Elle a donc prôné la mise en place de « vrais espaces sûrs d’expression des femmes rurales ». 

De nombreux orateurs ont également mentionné des cas d’alliances entre gouvernements et acteurs extérieurs au pays, notamment dans le cadre de la coopération bilatérale avec d’autres gouvernements ou entre un gouvernement et des organisations internationales.  C’est le cas de Trinité-et-Tobago qui a pu bénéficier de l’appui du Secrétariat du Commonwealth afin de mettre sur pied une budgétisation sexospécifique.  Cela encourage l’État à tenir davantage compte de la problématique femmes-hommes dans ses dépenses.

« Nous avons octroyé 15 millions d’euros au Sénégal pour renforcer la productivité de ses femmes rurales », s’est enorgueillie la Vice-Ministre du développement économique de l’Italie, tandis que le Commissaire de l’Union européenne à la coopération internationale et au développement a mentionné les 8,5 milliards d’euros dépensés pour financer un projet similaire dans une soixantaine de pays, dans le but de soutenir l’agriculture et la sécurité alimentaire.  Il a également cité des projets spécifiques pour appuyer les droits fonciers des femmes rurales de Colombie et de Namibie.

En Iran, a expliqué sa représentante, une collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a permis de mener un projet de séquestration du carbone et un autre sur la modification des méthodes agraires pour diminuer le gaspillage de l’eau, une ressource tant utile pour les femmes rurales.

La Ministre de la femme de la République dominicaine a parlé d’un programme conjoint des pays de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) destiné à autonomiser les femmes rurales.  Ces projets visent, entre autres, à renforcer la conscience écologique des agricultrices par le biais de projets menés en commun par le Ministère de l’agriculture et celui de l’environnement.  L’un des pays de la région, la Colombie, a pour sa part dit attendre beaucoup du soutien de la communauté internationale pour la mise en œuvre de l’Accord de paix entre le Gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), un accord qui donne une place majeure à l’essor des femmes rurales, a rappelé la représentante du pays.

Au Pérou, c’est une alliance entre le secteur privé -Fundacion BBVA PARA Las Microfinanzas- et une agence du système des Nations Unies -ONU-Femmes– qui a permis de favoriser l’inclusion financière des femmes rurales. 

Au sein même de la société civile, les alliances sont aussi de mise.  La Vice-Ministre des politiques sociales de l’Ukraine a cité l’exemple de ce réseau de coopératives de femmes rurales qui a pour but de maximiser les revenus tirés de la vente des produits agricoles. 

« Il faut que les femmes créent plus d’alliances entre elles afin de tirer parti des avantages du réseautage que les hommes ont toujours su exploiter », a prescrit la Ministre de la femme du Gouvernement du Québec (Canada).  Elle a en outre magnifié les alliances entre hommes et femmes, afin par exemple de se partager au mieux les congés parentaux qui s’étalent sur deux ans dans son pays.  La Ministre de la famille et des affaires sociales de la Finlande n’a pas été en reste en encourageant le partage, entre les deux sexes, des tâches ménagères et de la prise en charge des enfants.  Ces fonctions sont très souvent dévolues aux femmes, en particulier en milieu rural, a-t-elle argué.

En définitive, la plupart des intervenants ont attiré l’attention sur le fait que les femmes rurales sont les meilleures partenaires pour les alliances visant leur essor.  C’est pourquoi la Ministre de la condition féminine du Costa Rica a insisté pour qu’elles soient au cœur de ces collaborations et qu’elles soient impliquées dans les structures de gouvernance au niveau local. 

Dialogue interactif de haut niveau sur le thème « Accélérer la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et parvenir à des résultats concrets d’ici à 2020 »

Alors que le Programme de développement à l’horizon 2030 et ses objectifs de développement durable mobilisent l’action dans le monde entier et alors que la célébration du vingt-cinquième anniversaire de la Déclaration de Beijing se profile, les États Membres doivent redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les engagements pris.

Face à cette exigence, la discussion de la table ronde, qui était présidée par Mme KOKI MULI GRIGNON, Représentante permanente du Kenya, a permis à plus d’une quarantaine de ministres et autres hauts représentants de gouvernements, de délégués d’ONG et d’instituts internationaux, de passer au peigne fin les actions lancées au niveau national et autre pour promouvoir l’autonomie des femmes et l’égalité entre les sexes.

Au-delà d’une liste de lois, stratégies de prévention et autres plans quinquennaux d’autonomisation des femmes adoptés pour promouvoir l’émancipation politique et économique des femmes, combattre la violence sexiste ou encore moderniser les politiques familiales, ce débat a aussi été le lieu d’un véritable appel à la mobilisation et à l’action, à l’instar de la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

« Nous avons toutes le même adversaire, l’inaction.  2020, c’est dans 720 jours, alors demandons-nous de quoi et de qui nous avons peur », a notamment déclaré Mme Michaëlle Jean, pour qui « il devient indécent de reporter sans cesse à plus tard ce qui est réalisable, nous le savons, dès aujourd’hui ».

Un appel à l’action auquel a fait écho celui du Vice-Président de la Commission du développement social qui a recommandé d’éviter la duplication des débats, prônant plutôt une meilleure interactivité des discussions, dans le cadre de la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC).

Abordant tout d’abord la question de l’émancipation financière, la Ministre du travail et des politiques sociales de l’ex-République yougoslave de Macédoine, dont le pays compte 40% de femmes au Parlement, a indiqué que le nouveau Gouvernement avait modifié la loi sur les salaires minimums pour remédier aux inégalités de salaires.

Au Costa Rica, nous aidons surtout les femmes à bien utiliser les services financiers, a indiqué la Ministre de la condition de la femme en expliquant que la Banque nationale s’était dotée d’un programme de soutien aux femmes qui dirigent des petites et moyennes entreprises (PME).

Les femmes entrepreneurs en milieu rural bénéficient également du soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie: l’OIF compte mettre sur pied un service mutualisé d’incubation pour les entreprises créées par les femmes.

En Chine, des crédits ont été octroyés à six millions de femmes, tandis que des formations ont permis à près de deux millions de femmes rurales de sortir de la pauvreté, a indiqué la Directrice générale de l’Institut de défense des droits de la femme.  L’intervenante s’est aussi enorgueillie de l’investissement de son pays à hauteur d’un milliard de dollars pour la prévention du cancer chez les femmes en milieu rural.

En Équateur, a fait valoir la Ministre de la justice et des droits de l’homme, la construction de logements sociaux exclusivement réservés aux femmes participe de leur émancipation économique.  Dans ce pays, les listes de candidatures aux élections locales doivent être absolument paritaires, ce qui lui vaut d’avoir une forte présence de femmes en politique.  Le Gouvernement équatorien a notamment une femme au poste de vice-président.

Poursuivant sur le thème de la participation politique des femmes, la représentante de l’Égypte s’est réjouie que 2017 ait été « l’année de l’éclatement du plafond de verre » dans son pays: une femme a été nommée pour la première fois au poste de conseiller présidentiel sur la sécurité nationale, tandis qu’un cabinet a été constitué avec le plus important pourcentage de femmes ministres. 

Des progrès ont également été réalisés en Érythrée.  La délégation de ce pays a ainsi parlé des mesures lancées pour promouvoir la participation politique des femmes qui occupent dorénavant 34% des sièges d’élus aux niveaux local et national ainsi que 37 sièges de juge.  Le Ministre du développement administratif, du travail et des affaires sociales du Qatar s’est quant à lui prévalu d’une représentation égale des sexes dans les instituts éducatifs du pays.

La représentante de la Hongrie a, en revanche, a déploré le manque de représentation criant des femmes en politique au niveau national, en dépit d’une forte présence féminine dans les rangs diplomatiques.

Les participants à la table ronde ont aussi recensé les mesures prises ou à prendre pour faire cesser les violences sexuelles.  La Ministre adjointe de la politique sociale de l’Ukraine a cité l’adoption, l’an dernier, d’une loi ukrainienne sur la prévention et la lutte contre les violences domestiques, avant d’attirer l’attention sur la vulnérabilité particulière à cet égard des femmes déplacées.

Au Maroc, un système multisectoriel a été mis sur pied pour faciliter la dénonciation des abus et l’hébergement des victimes, a indiqué à son tour la Ministre, qui a vivement déploré la prévalence de l’état d’esprit patriarcal dans le monde.  De même, la Commissaire de la Commission des droits de l’homme des Philippines a appelé à s’attaquer aux stéréotypes sexistes et à combattre les attitudes nuisibles.  Un appel lancé également par la Directrice exécutive du Département de l’égalité des chances de l’Italie pour qui « la violence contre les femmes est une urgence internationale ».  C’est pourquoi l’Italie a mis sur pied un plan d’action basé sur les données pour combattre ce fléau, a-t-elle indiqué.

La Ministre de la condition de la femme de la Province de l’Ontario (Canada) a parlé de son côté d’un système de financement des agences qui travaillent avec les communautés autochtones pour aider les victimes à s’extirper des réseaux de traite et appuyer leur réinsertion.

Au chapitre de la famille et des enfants, certaines délégations ont parlé des moyens de faciliter pour les femmes un équilibre entre leur travail et leur maternité.  La Ministre d’État de la famille et des jeunes de la Hongrie a souligné l’importance des politiques familiales de son pays qui permettent à une mère de rester chez elle jusqu’aux trois ans de l’enfant si elle le désire.  La Hongrie a également des services de garde d’enfants qui favorisent le retour des femmes sur le marché du travail et des incitations pour que les employeurs embauchent de nouvelles mères.  Une femme hongroise peut également choisir de prendre une retraite précoce pour participer à l’éducation de ses petits-enfants. 

La nécessité de tenir compte de la participation des hommes et des garçons a été mise en avant par la Secrétaire d’État de la Suède qui a parlé de l’organisation de débats autour du thème de la masculinité.  Elle a également évoqué la modification des cursus sur la santé dans les écoles, lesquels mettent dorénavant davantage l’accent sur l’aspect relationnel et non plus sur la dimension purement biologique de la reproduction sexuelle.

En ce qui concerne les droits de l’homme, la Vice-Présidente du Groupe de travail chargé de la question de la discrimination à l’égard des femmes dans la législation et dans la pratique, créé par le Conseil des droits de l’homme a tiré la sonnette d’alarme face au « recul inquiétant » enregistré dans le monde en matière de respect des droits fondamentaux des femmes, avant d’encourager les États Membres à mettre à profit les travaux du Groupe.  La Ministre de la femme de l’Australie a d’ailleurs insisté sur l’importance pour les gouvernements de privilégier la collaboration avec les institutions de défense des droits de l’homme.

Le Directeur de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne a indiqué que l’Agence avait organisé l’enquête la plus ambitieuse à ce jour sur l’incidence de la violence chez les femmes et annoncé la parution prochaine d’une enquête sur la situation des femmes migrantes musulmanes et des femmes roms.  La Commission afghane des droits fondamentaux a elle aussi mené une enquête sur la violence et le harcèlement des femmes, a indiqué sa Présidente qui s’est notamment souciée du nombre de crimes d’honneur commis dans le pays. 

À son tour, la représentante du Bureau du défenseur public de la Géorgie a insisté sur le rôle joué par les institutions de défense des droits pour promouvoir l’émancipation des femmes.  En la matière, l’Envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité a indiqué qu’une fiche de notation permet de veiller au respect et à la mise en œuvre de la Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Enfin, la Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a insisté sur l’importance d’amender les lois foncières et successorales pour ne pas défavoriser les femmes.  Elle a aussi parlé du rôle joué par un réseau d’écoles paysannes qui est appuyé par la FAO pour fournir des compétences vitales et promouvoir le leadership des femmes.  Le Directeur du Bureau de liaison de la Convention sur la lutte contre la désertification a signalé à cet égard que moins de 20% des propriétaires terriens sont des femmes, et que seulement 15% des personnes qui prennent des décisions sur la gestion des terres sont des femmes.  Les manquements en matière d’égalité entre les sexes ne sont pas liés à l’absence de lois mais à l’échec à les mettre en œuvre, a-t-il notamment souligné. 

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