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Les technologies de pointe peuvent aider à faire face aux enjeux mondiaux (CNUCED)

Sophia, le dernier modèle avancé de robot développé par Hanson Robotics, lors d’une conférence  sur le développement durable dans une ère de changement technologique rapide aux Nations Unies en octobre 2017 (archive)
Photo : ONU/Manuel Elias
Sophia, le dernier modèle avancé de robot développé par Hanson Robotics, lors d’une conférence sur le développement durable dans une ère de changement technologique rapide aux Nations Unies en octobre 2017 (archive)

Les technologies de pointe peuvent aider à faire face aux enjeux mondiaux (CNUCED)

Développement économique

Selon le dernier Rapport de la CNUCED sur la technologie et l’innovation, les technologies de pointe, en repoussant les limites du possible, peuvent aider à atteindre les ambitieux objectifs de développement durable et à trouver des solutions mondiales aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux du XXIe siècle.

Le Rapport 2018 intitulé « les technologies de pointe au service du développement durable »  lancé aujourd’hui par la CNUCED , la  Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement,  montre que « les technologies de pointe offrent la possibilité de relancer la productivité et de mobiliser des ressources abondantes pour en finir une fois pour toute avec la pauvreté, de mettre en place des modèles de croissance plus durables et d’atténuer la dégradation de l’environnement des dernières décennies, voire d’inverser ce processus ».  Pour Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED « Il faut que l’évolution technologique et l’innovation visent à des résultats à long terme et profitables à tous, ce qui suppose une volonté politique et une coopération entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et les milieux universitaires ».

Dans son rapport, la CNUCED observe une convergence des technologies de pointe, qui passe par l’utilisation de plus en plus fréquente de plateformes numériques pour produire de nouvelles technologies combinées et qui fait évoluer de nombreux secteurs à un rythme accéléré.

La CNUCED recommande une action internationale concertée pour développer les compétences technologiques et soutenir toutes les formes d’innovation dans les pays en développement. Les pays les moins avancés, en particulier, devraient bénéficier d’un appui international lorsqu’ils cherchent à renforcer leurs capacités et à créer un environnement qui permettra de tirer parti des technologies de pointe.

Cependant, la CNUCED relève aussi dans son rapport que la diffusion des nouvelles technologies est si rapide que la société − et les décideurs − pourraient bien être incapables de s’adapter aux changements radicaux qui l’accompagnent. De plus, les technologies de pointe peuvent aggraver les déséquilibres économiques, sociaux et technologiques existants, et creuser les inégalités.

Dans son rapport, la CNUCED invite les acteurs internationaux à élaborer ensemble des réponses concrètes aux graves questions éthiques, environnementales, économiques et sociales soulevées par les technologies de pointe.  

« En prenant conscience des immenses avantages des technologies nouvelles et émergentes, en recensant les risques et en y faisant face de manière judicieuse, nous pouvons surmonter les craintes et les inquiétudes qui vont de pair avec l’accélération des changements technologiques, économiques et sociaux », dit Shamika N. Sirimanne, Directrice de la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED.

Améliorer les conditions de vie dans les pays en développement

Au moyen d’exemples, le rapport montre comment les technologies de pointe peuvent améliorer les conditions de vie dans les pays en développement. Ainsi l’analyse des mégadonnées facilite  la prise de décisions en cas d’épidémies mortelles. Il donne l'exemple du l'Ouganda où lors d’une épidémie de fièvre typhoïque, le Ministère ougandais de la santé s’est servi d’outils de cartographie des données pour décider de la répartition des médicaments et de la mobilisation des équipes de santé. L’analyse des mégadonnées aide aussi à élaborer des produits d’assurance à l’intention des petits agriculteurs africains.  Dans les pays en développement, les imprimantes 3D sont utilisées pour produire des membres artificiels sur mesure et à moindre coût. L’intelligence artificielle excelle par sa précision dans la lecture des scanographies et, de ce fait, rend les médecins disponibles pour la prestation de soins où la relation humaine est importante. Enfin, les objets connectés permettent aux agriculteurs de surveiller l’état des sols et de décider du meilleur moment pour planter.

 Dans son rapport, la CNUCED s’intéresse aux problèmes que soulève le progrès technologique rapide et réfléchit au meilleur traitement à leur réserver. Elle demande donc à ce que des cadres réglementaires appropriés soient étudiés, en matière d’accessibilité, de collecte et d’utilisation des données, pour préserver la vie privée et la sécurité, tout en conciliant les droits individuels et les droits collectifs (y compris la liberté d’expression et d’information) et en permettant l’innovation dans le secteur privé .