08 Jun 2018 Récit Ocean & Coasts

Aux Seychelles, une approche de la protection marine innovante

En février 2018, le gouvernement des Seychelles a annoncé la création de deux nouvelles zones de protection et de gestion qui recouvrent une superficie totale d'un peu plus de 200 000 kilomètres carrés, soit 16% de la Zone économique exclusive des Seychelles : 

  • 74 400 kilomètres carrés d'eaux profondes et côtières entourant les îles d'Aldabra, un archipel situé à 1 100 kilomètres à l'ouest des îles principales des Seychelles où vivent, se reproduisent et migrent des espèces marines menacées d'extinction.
  • 136 000 kilomètres carrés d'eaux profondes s'étendant entre Les Amirantes et Fortune Bank, une partie de l'océan central des Seychelles qui comprend des zones importantes pour la conservation de la biodiversité, le tourisme et les industries de la pêche.

Seychelles
(The Ocean Agency)

La première zone est un nouveau parc marin national qui restreint presque toutes les activités humaines dans l'un des habitats les plus importants au monde, les eaux entourant le groupe Aldabra, qui abritent les seuls dugongs de l'océan Indien, des tortues en danger critique et des frayères pour les espèces rares et économiquement vitales comme le thon.

Le deuxième zone fait partie d'une toute nouvelle catégorie aux Seychelles : zone marine de protection et d'utilisation durable. La région a introduit de nouvelles conditions et des restrictions importantes visant à équilibrer la nécessité des activités économiques durables comme la pêche et le tourisme de cette petite économie insulaire avec le besoin de sauvegarder les ressources environnementales dont dépendent ces entreprises, comme des stocks de poissons abondants, des eaux propres et des récifs coralliens sains.

Ces nouvelles protections marines constituent le premier jalon de la création d'un système de planification de l'espace maritime des Seychelles qui constituera la deuxième plus grande étendue d'océan au monde (après celle de la Norvège), et constitue le premier plan spatial marin de l'océan Indien.

 

Seychelles
(Jason Houston/The Nature Conservancy)

La phase 2 du projet qui sera achevée d'ici 2020 identifiera les eaux restantes pour la protection marine, portant le total à 410 000 km2 ou 30% des eaux des Seychelles. Les 70% restants seront classés en zones pour des utilisations multiples et des plans de gestion élaborés pour toutes les activités économiques.

Le fait que 16% de son territoire soient classé en deux niveaux de protection marine signifie que les Seychelles auront largement dépassé, trois ans plus tôt, l'objectif de 10% de la Convention sur la diversité biologique de protection côtière et marine et l'Objectif de développement durable des Nations Unies 14 - visant à une protection côtière et marine de 10%.

Pourquoi est-ce qu'un système de planification de l'espace maritime est-il nécessaire ?

Bien qu'il existe plusieurs lois, accords internationaux et règlements régissant la gestion de ces zones, il n'existe pas de processus unifié pour mener le développement durable dans le contexte d'un changement climatique qui assurera également la protection écologique et soutiendra l'économie bleue des Seychelles.

Seychelles
(The Ocean Agency)

C'est pour cette raison qu'un système de planification de l'espace maritime est nécessaire.

Le Plan fait suite à un accord de « dette pour conservation » de février 2016 que les Seychelles ont signé avec The Nature Conservancy. Ce financement a permis d'acheter 21 millions de dollars de la dette souveraine des Seychelles pour la refinancer et rediriger une partie des remboursements vers le financement de projets d'adaptation au changement climatique et de conservation marine.

Partenaires impliqués

  • The Nature Conservancy - facilite le processus d'identification de nouvelles zones de protection; fournit tout le soutien technique et scientifique et aide le gouvernement à créer le plan spatial marin
  • Le Fonds pour l'environnement mondial et le Programme des Nations Unies pour le développement - soutiennent le gouvernement dans l'Unité de coordination du programme
  • Citoyens, experts, scientifiques, conservationnistes, consultants politiques, entreprises de pêche, opérateurs touristiques, géologues pétroliers et gaziers, garde-côtes et services publics ont pris part à plus de 100 consultations pour informer sur la conception, la localisation des protections marines et développer activités admissibles et considérations de gestion pour les deux nouvelles zones
  • The Seychelles Conservation and Climate Adaptation Trust (SeyCCAT), une fiducie publique-privée indépendante chargée de gérer le produit de la conversion de la dette, y compris le décaissement des subventions et des actifs d'investissement financés par l'accord de conversion
  • Un certain nombre de bailleurs de fonds privés soutiennent également l'initiative.

Pour davantage d'informations, contactez : Joanna Smith, Ph.D. Joanna_smith@tnc.org ou Helena Sims helena.sims@tnc.org

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