World CleanUp Day : quand les citoyens s'attaquent aux déchets sauvages

VIDÉO. Des citoyens se mobilisent samedi pour nettoyer la nature. Les initiatives de ce genre se multiplient pour sensibiliser au problème des déchets abandonnés.

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Temps de lecture : 3 min

Nettoyer la nature pour la soulager des déchets abandonnés par des consommateurs peu scrupuleux, c'est l'objectif du World CleanUp Day (le jour du nettoyage en français), qui se tient ce samedi 21 septembre. Cet événement mondial, venu d'Estonie, entend coordonner différentes actions de nettoyage sur une même journée pour se faire entendre et sensibiliser les citoyens à cette cause.

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« L'an dernier, on a eu 200 000 participants en France, 18 millions dans le monde », assure au Point Julien Pilette, président de l'association World CleanUp Day France. Et l'édition 2019 s'annonce encore plus suivie, avec « 50 % d'événements en plus recensés » sur la carte interactive de l'association – plus de 2 000, partout en France métropolitaine et jusqu'aux Antilles, La Réunion et Tahiti.

Running écolo

Au bord des routes, dans la nature, sur les trottoirs ou parfois même à quelques centimètres seulement d'une poubelle, les déchets abandonnés sont partout. Si les grandes décharges sauvages concentrent les incivilités et attirent l'attention, ce sont quasiment tous les recoins du pays qui sont souillés par des emballages et des objets divers abandonnés.

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Face à ce fléau, les citoyens ont commencé à s'organiser et les initiatives se multiplient, signe que la prise de conscience est en marche. À Nantes, Nicolas Lemonnier a créé en 2016 le groupe Facebook Run Eco Team, invitant à ramasser un déchet à chaque footing. « Je pratique le run depuis un an et demi et j'ai constaté à chacune de mes sorties qu'il y avait de plus en plus de déchets », expliquait-il à l'époque à Ouest-France.

Son groupe Facebook trouve vite son public… jusqu'en Californie, où un certain Mark Zuckerberg, patron du réseau social, est séduit par l'initiative. Il envoie même des caméras à Nantes filmer Nicolas Lemonnier puis publie la vidéo sur son mur personnel. Trois ans plus tard, le groupe compte 26 000 membres, qui partagent quotidiennement des dizaines de photos des déchets ramassés lors de leurs séances de sport.

Sur le groupe Facebook Run Eco Team, des dizaines de photos sont postées chaque jour par des membres montrant les déchets ramassés pendant leur footing.

© Captures d'écran Facebook

#FillTheBottle

Les initiatives citoyennes prennent parfois aussi la forme de défis, comme #FillTheBottle. Ce hashtag, qui a fait le tour de Twitter cet été, invitait à sortir dans la rue muni d'une bouteille et de la remplir avec les mégots trouvés au sol. Certains n'ont eu besoin que de parcourir quelques mètres pour remplir leur bouteille.

Le défi #FillTheBottle a été lancé par une jeune femme de Chelles (Seine-et-Marne), Amel Talha. « Ça fait un moment que je suis intéressée par la cause écolo, raconte-t-elle au Point. Je faisais de petits gestes chez moi et j'ai vu une photo de bouteille remplie de mégots, postée par un pote sur Twitter. Je me suis dit que ça ferait un super challenge. » Partagé jusque dans les rangs des stars, son hashtag prend de l'ampleur, et les photos de ramassages de mégots envahissent les réseaux sociaux.

Nettoyage prétexte

« Le but n'était pas que les rues soient nickel, c'était vraiment de sensibiliser les gens pour montrer que nos rues sont sales. » Amel Talha dit avoir reçu de nombreux messages « de gens de tous âges » pour la remercier, affirmant vouloir changer leurs habitudes. « Si la prise de conscience est durable, c'est cool. »

« Le nettoyage n'est pas une fin en soi, c'est un prétexte, acquiesce Julien Pilette. L'important, c'est que les citoyens se rendent compte qu'il y a des déchets parce qu'on ne les remarque même plus, et que l'on réfléchisse à comment on en est arrivés là. » Avec à la clé, il l'espère, un changement d'habitudes. « Il faudra nettoyer un jour, mais il va d'abord falloir fermer le robinet. »

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Commentaires (20)

  • Mitch915

    Pourquoi ne pas convertir ces tâches d’intérêt général en sanctions correctionnelles pour ceux qui ont enfreint la loi ?
    Histoire de les faire sortir de leur petit confort et oisiveté carcéraux...

  • librepenseuse

    Ce que vous conseillez est pédagogique, et ça marche quand on prend le temps de parler au délinquant calmement. L'incident peut avoir des témoins, sans qu'on ait besoin d'élever la voix, et habilement on peut ainsi faire oeuvre utile. J'en ai la longue habitude et je peux garantir le succès. Plus on le fait, plus on devient efficace.

  • Le blaireau du Fezensac

    Ne serait-il pas plus pédagogique de patrouiller, à plusieurs, et quand on voit un malpropre jeter un sac, un mégot, un papier gras, de lui demander fermement de le ramasser et en plus d'en ramasser un autre, et de les porter à la poubelle. Ce serait bien plus efficace que de les ramasser soi-même, non ? Chiche, on commence quand ?