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Le Kenya, champion africain de la géothermie

#UrgenceClimat. L’électricité provient à 85 % des énergies renouvelables. Mais un mégaprojet de centrale à charbon risque de noircir ce tableau.

Par  (envoyée spéciale à Olkaria)

Publié le 12 décembre 2018 à 10h53, modifié le 12 décembre 2018 à 10h53

Temps de Lecture 5 min.

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Une partie du complexe de production d’énergie géothermique d’Olkaria, près du lac Naivasha, à environ 120 km au nord-est de la capitale, Nairobi, en août 2015.

A première vue, rien de très impressionnant. Des fumerolles blanches s’échappent çà et là du sol, tandis que des tuyaux, de taille variable, serpentent au milieu de vertes collines. A Olkaria, l’essentiel se passe en sous-sol. Sous nos pieds, la très active faille du Rift fait remonter près de la croûte terrestre une vapeur d’eau sous pression à 300 °C environ. Captée par 120 puits, envoyée vers quatre centrales électriques, elle y est transformée en électricité. Ce site géothermique, situé à moins de deux heures de route de la capitale, Nairobi, a fourni la moitié de l’énergie consommée au Kenya en 2018.

« Les conditions à Olkaria sont extrêmement favorables, bien plus que dans de nombreuses régions du monde, se félicite Cyrus Karingithi, ingénieur chez KenGen, le fournisseur national d’électricité. Ici, nous devons creuser à environ 3 kilomètres en profondeur, c’est une bonne distance. En Islande, il ne faut qu’un kilomètre, mais en France il faudrait aller à 10 ou 15 kilomètres ! », poursuit-il, planté devant l’un des puits, un tuyau plongeant dans le sol et d’où s’échappe une légère odeur de soufre.

Pour le Kenya, un pays de 48 millions d’habitants qui affiche une croissance soutenue, cette énergie venue des entrailles de la terre est une aubaine. Abondante et stable, elle alimente en continu le réseau électrique. « La géothermie n’émet pas de gaz à effet de serre et l’impact sur l’environnement est très faible », l’eau pompée étant réinjectée dans le sol sans ajout de produits chimiques, poursuit Cyrus Karingithi. En surface, admet-il, le développement d’Olkaria ne s’est pas fait sans contraintes. Cent cinquante familles, tout d’abord, ont dû être « relocalisées » à l’extérieur du site. De plus, une partie des installations, qui se trouvent au milieu du parc naturel du Hell’s Gate, ont dû être adaptées en conséquence – les tuyaux ont été surélevés d’environ un mètre pour autoriser le passage des animaux.

« Secteur électrique sain »

Le chemin a été long avant que la géothermie ne s’impose au Kenya. Entre 1956, date des premières recherches, et le tournant des années 2010, son développement a été poussif. « Nous ne parvenions pas à mobiliser suffisamment de financements, car les risques étaient élevés pour les investisseurs », explique Peter Odhengo, chargé de ces sujets au ministère des finances. Principale menace : la phase d’exploration, qui représente, comme dans l’industrie pétrolière, un coût significatif pour un taux d’échec important.

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