Forêt comestible à Madagascar

Objectif n°15 : Ecosystèmes terrestres

Le projet en détail

Objectif n°15 : Ecosystèmes terrestres

Ce projet de forêt comestible à Madagascar, basé sur l’agroforesterie entre dans le cadre de l’Objectif de développement durable n° 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.

La reforestation, essentielle à la lutte contre le changement climatique fait partie des priorité de cet objectif de développement durable.

Contexte du projet

A Madagascar, l’écosystème est fortement dégradé par les populations paysannes : déforestation, feux de brousse, usage de produits chimiques… Les paysans sont les acteurs et les premières victimes de ses mauvaises pratiques agricoles dont ils subissent les conséquences désastreuses (dégradation des sols, érosion, lavakisation, baisse drastique de la nappe phréatique), ce qui entraîne de faibles performances de production, et ainsi la pauvreté dans les zones rurales.

Objectif du projet de forêt comestible

Le projet a pour ambition de mettre en place une forêt alimentaire comestible de 8 hectares à Ambohimangakely (près d'Antananarivo) en s’appuyant sur le développement de l’agroforesterie, pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, sauvegarder les espèces autochtones, préserver la biodiversité, et lutter contre le phénomène de lavakisation qui domine sur les hauts plateaux malgaches.

Qu’est-ce qu’une forêt comestible ?

La forêt comestible est un espace de culture s’inspirant du modèle de la forêt naturelle. Également appelé jardin-forêt, forêt nourricière ou agroforêt, la forêt comestible condense sur la plus petite surface possible la plus grande production d’aliment diversifiée.

L’agroforêt présente une structure particulière. Ainsi diverses strates de végétations y cohabitent: les grands arbres (fruits, coques), les arbustes, les arbrisseaux donnant des fruits, des buissons pour les baies et enfin des plantes herbacées regroupant certaines plantes médicinales et aromatiques utiles dans la cuisine ou la pharmacopée.

Ce type de culture qui utilise les principes de l’agroforesterie et de la permaculture présente de nombreux avantages ;

  • peu d’entretien une fois arrivé à maturité ;

  • une productivité accrue (un demi hectare peut nourrir 10 personnes à l’année) ;

  • une plus grande biodiversité (diverses espèces d’arbres et de plantes en étages ou strates) ;

  • une production étagées pour répondre à de multiples usages (aliments, matières organique, bois pour la construction ou l’artisanat, déchets verts pour l’engrais, etc.).

 Activités du projet d’agroforesterie à Madagascar

Toutes les activités seront réalisées avec les paysans de la commune et quelques ménages vulnérables, qui verront ainsi leur économie améliorée, mais également pour qu’ils assimilent les principes, et puissent répliquer les actions sur d’autres terrains.

Les principales activités du projet

1) Étude technique, avec l’aide d’ingénieurs agronomes pour définir les actions à réaliser, les objectifs étant : capturer et stocker l’eau, stabiliser les lavaka, fixer les talus, anticiper et prévenir la création de lavaka….
 

2) Confection de baissières, pour dans un premier temps canaliser les eaux de ruissellement qui sont à l’origine des lavaka, et leur permettre de s’infiltrer afin de remonter le niveau de la nappe phréatique ... Les paysans seront en charge de creuser les baissières, et recevront ainsi une formation pratique sur le tas. Des plants de vétiver seront plantés par les femmes afin de fixer les talus.

 

 

 

3) Production de plants : ils seront achetés auprès des pépiniéristes locaux, afin d’augmenter leurs revenus et booster l’économie locale. A terme, l’association produira elle-même les plants grâce à la formation des paysans (hommes ou femmes) souhaitant intégrer la pépinière.

4) Préparation : les trous seront creusés par les paysans, et les femmes seront en charge de les amender avec du fumier, et pailler. Chaque étape des activités sera l’occasion de  former les ouvriers à la pratique de l’agroforesterie et d’ainsi leur expliquer les raisons, les apports et bénéfices de ces actions, et mettre ainsi en lumière l’avantage de la pratique de l’agriculture biologique et agroforesterie.

5) Plantation : elles seront effectuées en plusieurs journées de reboisement, par les femmes et par les jeunes (scouts, élèves, étudiants…) ce qui sensibilisera ces derniers à l’importance de la reforestation et de la protection de l’environnement.

6) Les lavaka seront traités pour éviter qu’ils n’étendent leurs ravages : création de fascines, plantation de bambou dans les lavaka, de vétiver sur les parois et sur les bords des lavaka…

7) suivi : arrosage, paillage et ombrage des plants, et corriger si besoin.

 

Le projet a été complètement mis en oeuvre. Le reportage de capitalisation du projet est accessible en ligne.

Résultats attendus

Les principaux résultats attendus sont :

  1. la mise en place d'une forêt comestible
  2. la régénération de l'écosystème
  3. l'autosuffisance alimentaire
  4. l’arrêt des comportements destructeurs des paysans locaux
  5. l’adoption de la culture biologique par les paysans locaux
  6. la prise en exemple du projet et réplication

En détails, ce serait :

À court terme

  • Faire produire 20.000 plants
  • Augmenter le CA des pépiniéristes locaux
  • Creuser quelques km de canaux de rétention (baissières) sur 8 ha
  • Creuser quelques mares
  • Planter des km de haies vives : tithonia, tephrosia, sesbania
  • Planter 10.000 vétivers
  • Planter des centaines de bambou
  • Augmenter le revenu de 16 ménages soit 80 bénéficiaires
  • Faire participer quelques centaines de jeunes à des journées de reboisement
  • Injecter 40.000.000 Ar dans l’économie locale

À moyen terme

  • Créer un micro climat local,
  • Faire émerger des activités génératrices de revenus, (apiculture, maraichage, élevage)
  • Atteindre l’autosuffisance alimentaire
  • voir répliquer les actions de reforestation sur des sites voisins

À long terme

  • préserver la biodiversité
  • sauvegarder les espèces autochtones
  • restaurer la fertilité des sols,
  • changer le comportement des populations en faveur de la restauration de l'environnement (leur faire adopter l’agriculture biologique)

Le projet a été financé à hauteur de 9000 euros par l'Institut de la Francophonie pour le développement durable dans le cadre de son initiative Objectif 2030.

Résultats obtenus

Depuis 2018, le projet de forêt comestible à Madagascar a permis de replanter 1450 plants d’arbres et 250 plants de vétiver.

À ce jour, la création de haies vives de vétiver est achevée, ainsi que la plantation de vétiver autour des lavakas, afin de les stabiliser. Des bambous ont aussi été plantés. 

D’autres haies vives sont en train d’être créées (tephrosia, sesbania, crotalaire….) ; une pépinière est en cours de mise en place; des canaux de rétention sont creusés.

La pépinière doit commencer à être utilisée en septembre 2020, grâce à l’achat de plants. Les premières fascines (assemblage de branchages en vue de les fortifier) doivent voir le jour. 

Quatre ruches ont également été implantées sur le site de la forêt comestible.

Ce projet d’agroforesterie a mobilisé 150 volontaires dont 140 jeunes de moins de 18 ans et donné lieu à la mise en place d’une formation de gestion de lavaka. Un chantier participatif « entretien des arbres » et deux ateliers « Seed bomb »ont également été organisés pour une mobilisation totale de 145 participants.

Capitalisation du projet

Le projet de forêt alimentaire à Madagascar a donné lieu à la réalisation d’outils de capitalisation des expériences :

  • Un article dans les pages de Médiaterre, système d'information mondial francophone pour le développement durable, intitulé Madagascar : Une forêt comestible pour restaurer l'écosystème

  • Un éclairage en tant que projet-témoin dans l’émission environnementale de RFI « C’est pas du vent » consacré à l’initiative d’Objectif 2030, à réécouter en podcast ici

 

À l'origine du projet

L’association à l’origine du projet est Green Art Soa Une association qui promeut le développement de la permaculture à Madagascar et culture biologique en général et sensibilise et éduque les jeunes à l’écologie à travers l’Art.

Grâce aux amis ingénieurs agronomes qui soutiennent et conseillent Green Art Soa, la régénération de l'écosystème du site, bien que commencée en mars 2017 n'a vraiment été effective qu'en décembre 2018.

Aider ce projet

L’initiative « Objectif 2030 » vise à créer des communautés de solutions autour de projets concrets en matière de développement durable. Elle fournit notamment une plateforme participative de financement et d’appui technique.

Vous pouvez contribuer au projet en utilisant le formulaire suivant. Il s’agit d’une promesse de don qui vous engage à verser le montant prévu pour mener à bien ce projet à l’issu de la campagne de financement.


(facultatif)

(en euros)

Contribuer autrement

Il vous est également possible de contribuer à ce projet en participant à sa communauté virtuelle. Bénévolat, partage d’informations ou de bonnes pratiques, retour sur expérience … sont tant de possibilités qui s’ouvrent à vous grâce au forum d’échange associé à ce projet.


(facultatif)

Vos contributions

Alfred, le 26 janvier 2021 12:56

Bonjour,
J'aimerais bien y participer en appliquant les même méthodes ou autre méthode semblable dans notre localité si possible.

TOVOHARINIAINA Angelo Michae, le 12 mai 2020 20:24

bonjour à tous, en participant à cette projet, je dis tout simplement que l'Homme et la nature ne font qu'un. Alors, il faut la protéger et le redonner une vie pour notre futur.

Ramisasoa, le 16 octobre 2019 14:56

ce projet est vraiment important pour atteindre l'une des objectifs du développement durable.
J'aimerais bien y participer en tant que bénévole pour l'association Green Art Soa.

Ramahatra Harilova Razaka, le 24 septembre 2019 09:16

Bonjour
Très interressant. Svp, me tenir au Courant pour les prochaines campagnes de plantations ou autres activités.
Bien cordialement
Razaka

RAKOTONDRAFARA Lovasoa Nomenjanahary, le 20 septembre 2019 14:42

Bonjour

Je trouve le projet intéressant et prometteur d'espoir dans la protection de notre environnement. Ainsi, j'aimerais y apporter ma part de contribution (selon les besoins du projet ainsi que mes expériences). En effet, merci de me tenir informer.

Cordialement

Voahangy.RAHARIMALALA (Office National pour l'Environnement), le 14 septembre 2019 11:35

Bonjour,
l'ONE désire partager les informations
- à mettre dans le site web Tableau de Bord Environnemental : https://www.pnae.mg/tbe/index.html
- à mettre dans le centre d'échange d'information de la convention sur la diversité biologique de Madagascar ; http://mg.chm-cbd.net/
N.B. Est ce que vous avez fait une EIE ou PREE?
Merci

suzy Rahantamalala, le 11 septembre 2019 13:12

C'est un projet très intéressant, et j'aimerais y contribuer si nécessaire. J'ai des pépinières d'arbres fruitiers nourris par le lombricomposte dans le cas où cela vous intéresse, car "foret comestible "veut dire pour moi en quelque sorte, qui produit ses fruits et je me vois d'une autre forme avec des fruits réels comme le citron, le kaki, le letchi, la mangue, le nèfle, le corossol, ...voilà ce que j'en possède en ce moment

Ramanandraitsiory Christelle, le 9 septembre 2019 10:41

Bonjour,

J'aimerais participer au projet et aimerais recevoir régulièrement les infos ou manifestations organisées autour du projet en vu d'une participation sur le terrain et/ou en terme de partage d'infos... etc.

Merci beaucoup,

Informations

Pays : Madagascar
9050€ engagés sur 9850€
Commencé le 09/09/2019
80 bénéficiaires

À propos de cet objectif

Objectif n°15 : Ecosystèmes terrestres

Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité

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