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L'Extrême Nord se réchauffe

Radio-Canada

Au cours des deux siècles derniers, le lac situé le plus au nord du continent américain a subi des modifications d'une rapidité et d'une ampleur sans précédent.

Le lac Ward Hunt qui est situé le plus au nord du continent, dans l'Extrême Arctique canadien, aurait subi des transformations majeures, selon une équipe du Centre d'études nordiques de l'Université Laval.

Dans une étude à paraître le 28 septembre dans la revue scientifique Geophysical Research Letters, les chercheurs s'étonnent de la rapidité et de l'ampleur des modifications du lac qui sont sans précédent. Le réchauffement climatique engendré par les activités humaines l'aurait transformé en à peine deux siècles.

L'île Ward Hunt, où est situé le lac, est entourée de glace de tous côtés. Le lac aussi est recouvert en permanence d'une couche de quatre mètres de glace, sauf de petites sections aux extrémités.

Des résultats étonnants

En 2003, l'équipe composée de chercheurs internationaux prélève une carotte de 18 centimètres. Elle est utilisée pour reconstituer la composition de l'écosystème du lac jusqu'à la période de la dernière glaciation. La carotte contient des pigments d'algues et des restes de diatomées, qui sont des algues microscopiques.

Toutefois, dans les deux derniers centimètres de la carotte, qui correspondent aux deux derniers siècles, la concentration en chlorophylle était 500 fois supérieure.

« Ce qui indique que les conditions actuelles sont plus propices à la croissance des algues », estime le principal auteur de l'étude, Dermot Antoniades, un biologiste de l'Université Laval, à Québec.

Selon le chercheur, l'absence de diatomées et la faible concentration de pigments dans le reste de la carotte suggèrent que le lac pouvait être gelé en permanence avant les années 1800.

Les chercheurs estiment que, depuis deux cents ans, le couvert de glace sur le lac se retire de plus en plus, ce qui permet l'installation soudaine d'organismes comme les diatomées.

« Il semble que le lac soit à un seuil critique. Soudainement, il y a de la vie aquatique qui s'est installée dans un système qui était auparavant scellé ».

Une citation de Reinhard Pienitz, géographe à l'Université Laval

Dermot Antoniades souligne que l'étude dirigée par les chercheurs de l'Université Laval permet de se faire une meilleure idée de l'impact des changements climatiques dans ces régions inhospitalières.

Selon le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, le GIEC, la température moyenne en Arctique a augmenté deux fois plus au cours des 100 dernières années que la moyenne mondiale. D'ici à 2100, l'épaisseur et l'étendue des glaciers de cette région polaire subiront d'importantes diminutions.

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