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Anticiper les problèmes de l'eau peut atténuer le fardeau des migrations (FAO)



  • Le fardeau des migrations à travers le monde peut être atténué si l’on anticipe les problèmes de l’eau, selon une nouvelle étude de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) présentée à l’occasion du 8ème Forum mondial de l’eau qui se déroule à Brasilia cette semaine.

    L'utilisation mondiale de l'eau a été multipliée par six au cours du siècle dernier, soit deux fois le taux de croissance démographique.

    Les deux tiers de la population mondiale souffrent de graves pénuries d’eau pendant au moins une partie de l'année. Cela a un impact particulièrement lourd sur les personnes qui dépendent de l'agriculture et certains, en particulier les plus pauvres, ne voient pas d’autre alternative que la migration et la recherche de meilleurs moyens d’existence.

    Lors d'un panel de haut niveau, qui s’est tenu dans le cadre du Forum, la FAO a présenté cette nouvelle étude intitulée ‘Le stress hydrique et les migrations humaines’ et réalisée en concours avec Global Water Partnership et Oregon State University.

    « Les stratégies d'adaptation agricole influencent le besoin de migrer de nombreuses personnes et devraient être explicitement prises en compte en matière de changement climatique et de politiques. Analyser les tendances relatives aux pénuries d'eau et s'impliquer dans la préparation sont des atouts précieux permettant d'intervenir à temps pour atténuer les pressions entraînant des migrations forcées », selon Eduardo Mansur, Directeur de la Division des terres et des eaux de la FAO.

    Une des principales conclusions de l’étude indique que des informations supplémentaires sont nécessaires sur la dynamique du lien migration-eau pour ce qui concerne l'Inde, l'Asie centrale, le Moyen-Orient et le Sahel central.

    Aggravation des pénuries d’eau

    Ces zones devraient être parmi les premières à faire face à de fortes augmentations des températures de surface et à l’aggravation des pénuries d’eau au cours des 30 prochaines années. L'Asie du Sud et du Sud-Est sont également relativement peu étudiées, alors que leurs longues zones côtières et leurs deltas de basse altitude méritent des rapports approfondis. En Asie du Nord et en Amérique du Sud, les pénuries d’eau sont moins marquées et l’on dispose de peu d’éléments quant aux pressions migratoires dans ces régions.

    On parle de stress hydrique dans les situations où la demande n'est pas satisfaite en raison d'une combinaison de problèmes d'accès et d'une baisse de la disponibilité et/ou de la qualité de l'eau. Le stress hydrique a tendance à augmenter en raison des hausses de température et de la demande accrue des secteurs agricole, énergétique et industriel. Il peut résulter aussi de pluies extrêmes ou d’une vulnérabilité aux inondations, ainsi que de conditions de sécheresse récurrentes. Des infrastructures inadéquates peuvent également exacerber les lacunes quant à la quantité et à la qualité de l'eau.

    Alors que certaines études démontrent une corrélation entre le stress hydrique et les phénomènes migratoires intenses, l'interaction causale n'est toujours pas clairement comprise, selon le rapport.

    « Il est essentiel de veiller à ce que l'interaction entre les pénuries d'eau et les migrations ne se transforme pas en une exacerbation réciproque », fait observer Olcay Unver, Directeur adjoint de la Division des terres et des eaux de la FAO.

    Si les interventions opportunes peuvent atténuer les migrations involontaires, l'impact des migrants sur le stress hydrique dans les régions vers lesquelles ils émigrent mérite également une attention particulière, d'autant plus que les implantations informelles impliquent souvent une forme d'utilisation des sols entraînant une utilisation inefficace de l'eau, endommageant les cycles hydrologiques locaux ou perturbant les systèmes traditionnels qui encouragent la conservation de l'eau.

    A l’opposé, les migrants peuvent contribuer positivement à la gestion de l'eau et au développement, aussi bien dans les communautés d'origine que dans celles d'accueil, grâce à des facteurs tels que les bonnes pratiques, le transfert de compétences et de connaissances et l'utilisation des envois de fonds.

    Communiqué de l'ONU 

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