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Quelques recommandations pour améliorer la formation par apprentissage



  • Les 28 et 29 mars, le Gret et l’Institut de promotion de la formation technique et professionnelle (INAP-FTP) ont organisé à Nouakchott un atelier de restitution de capitalisation du Programme d’appui au développement de la formation par apprentissage (Pafpa) en Mauritanie. Accueillant une trentaine d’organisations, cet atelier avait pour but de partager les résultats d’une capitalisation d’expériences sur ce programme et de formuler des recommandations avec toutes les parties prenantes.

    Le Pafpa s’était déroulé de 2011 à 2015 au Bénin et en Mauritanie. Ce projet avait pour objectif de développer une offre de formation en alternance, accessible aux jeunes, notamment issus des milieux défavorisés. Cette offre devait être durable, réactive aux besoins en compétences des micro et petites entreprises et reconnue dans le cadre d’une action concertée entre institutions publiques, entreprises et centres de formation. Ce programme a été coordonné par le Gret, mis en œuvre par le Bureau d’appui aux artisans (BAA) au Bénin et l’Institut national de promotion de la formation technique et professionnelle (Inap-FTP) en Mauritanie, et financé par l’Union européenne et l’Agence française de développement en Mauritanie.

    En termes de stratégie d’intervention en Mauritanie, le programme a consisté, dans le cadre de la collaboration entre le Gret et la Direction de la formation technique et professionnelle (DFTP) en l’expérimentation d’une première initiative de formation par apprentissage certifiée par l’État. Le dispositif de formation, validé par le certificat de compétences (CC), visait spécifiquement les jeunes déscolarisés et les apprentis des micro et petites entreprises du secteur informel urbain. Il s’est déployé à Nouakchott ainsi que dans les zones urbaines et périurbaines de Boghé, Rosso et Atar. Il a appuyé la formation par alternance de 900 jeunes dans 15 métiers différents dans le cadre d’un partenariat entre six centres de formation, quatre organisations professionnelles et des artisans. A l’issue du programme, les cibles ont été atteintes : 900 jeunes, dont 45 % de jeunes filles, ont eu accès à la formation, et 75 % d’entre eux ont obtenu un certificat de compétences ; des organisations professionnelles ont été renforcées, même si leur implication reste perfectible ; un tissu d’entreprises regroupant près de 225 très petites et moyennes entreprises (TPE/PME) a été structuré.

    Une quinzaine d’actions concrètes à mener

    L’atelier de restitution a permis de rassembler des représentants des centres de formation et des pouvoirs publics, un échantillon de jeunes formés, les organisations professionnelles (OP), ainsi que des représentants de l’Union européenne et de l’AFD. Après avoir discuté des résultats du programme, les participants ont recommandé la nécessité de renforcer la formation en situation de travail, de promouvoir l’apprentissage dans une vision stratégique du développement des micro et petites entreprises et des métiers porteurs, de diversifier les modalités d’alternance, de poursuivre et consolider l’éducation des jeunes apprentis et de développer des approches de type processus dans les stratégies d’intervention.

    L’atelier a ensuite permis de formuler ces recommandations sous la forme d’une quinzaine d’actions concrètes à mener dans le cadre d’une suite éventuelle au Pafpa :

    • sur le dispositif d’ingénierie de formation : actualiser les référentiels métiers et programmes formation ; adapter l’offre de formation aux spécificités économiques des territoires ; professionnaliser la formation des formateurs, opérationnaliser le passage du certificat de compétence au certificat d’aptitude professionnelle; renforcer l’alphabétisation fonctionnelle ;
    • sur la structuration de la filière : renforcer les capacités des acteurs publics ; accompagner la structuration et le renforcement des capacités des OP, des centres de formation et associations ; adapter les modalités de reconnaissance des compétences maîtres-artisans ; clarifier et simplifier les mécanismes de concertation sectorielle ;
    • sur l’appui aux TPE et PME: faire émerger des structures d’appui non financier aux TPE et PME, étudier d’autres types de produits financiers pour les TPE/PME ;

    sur des actions de plaidoyer : intégrer des clauses sociales dans la passation des marchés publics ; améliorer l’efficacité du fonds autonome de promotion de la formation technique et professionnelle et mettre en place un reversement immédiat ; élargir l’assiette de la taxe d’apprentissage (> 0,6 %) sans accentuer la pression financière sur les TPE/PME.

    Cet article a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité du Gret et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.

    Lire l’article publié par la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie à propos de l’atelier
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