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Le transport en commun à Bujumbura, un train peut en cacher un autre



  • Le transport en commun à Bujumbura, un train peut en cacher un autre

    Le  transport public  au Burundi reste confronté  à de nombreux défis. à part l'absence et/ou la  détérioration des bus de  transport, il s’y ajoute un réseau routier en état de délabrement dans la ville de Bujumbura.  Décryptage.

    Les passagers utilisant souvent le transport en commun dans la ville de Bujumbura le constatent. Plusieurs bus en circulation sont en mauvais état. Les bus  du transport en commun de la municipalité de Bujumbura se détériorent d’année en année.  A cette détérioration des bus de  transport, il s’y ajoute un réseau routier en état de délabrement. Le réseau routier qui dessert le centre-ville ainsi que les routes secondaires sont pleins de nids de poule.  Ce qui inquiète plus les passagers. Nombre sont des personnes qui optent le choix d’aller à pied au lieu de payer un déplacement qui peut leur coûter la vie suite à une insécurité routière, manque de professionnalisme.

    Joseph Niyonzima est l’un des passagers qui ne veut pas utiliser le transport en commun. Un jour, il a vu ses habits déchirés suite à la vétusté des chaises de ces bus. Même son de cloches pour Claudia Niyonsaba. Si Joseph et Claudia ont choisi le choix d’aller à pied, il sait que ce n'est pas les seules à pouvoir utiliser ce mode de déplacement.  Selon le rapport fourni par le dossier pédagogique réalisé par Burundi Eco en 2018, il souligne que tenant compte des moyens de déplacement qui sont utilisés à Bujumbura 50 % de la population urbaine marche à pied.

    Un moyen de transport accessible

    Le transport en commun a toujours été un élément structurant en matière de développement et de forme urbaine. Et il existe depuis longtemps à Bujumbura.  Tous les types d’activité peuvent être accessibles en transport en commun et cela favorise un dynamisme et une activité étalée sur toute la journée. C’est d’autant plus important pour certains segments de la population qui, autrement, ne pourraient pas se déplacer. Les ménages ne possédant pas de voiture, les personnes sans permis de conduire en dépendent davantage pour leurs déplacements. La population de  la ville de Bujumbura est estimée entre  800.000  et un million d’habitants en 2018. Et le parc automobile qui assure le transport en commun à Bujumbura est estimé à  800 selon charles Ntirampeba qui parle au nom de l’ATRABU. 

     

    Pour rappel, de nombreuses chaussées et rues irriguent la ville. A celles-ci viennent s’ajouter deux boulevards qui contribuent à desservir la capitale  économique.  Et la structure de son réseau routier  est  composée de 6 routes nationales et d’une ceinture de  principale, qui compose ces artères principales. Même si ces moyens de transport existent, ils sont également à bout de souffle. Ils ne sont pas tous autorisés à circuler dans toute la capitale et leurs heures de travail sont limitées. Or, à Bujumbura, la plupart des travailleurs habitent dans les quartiers périphériques. Pourtant, le centre-ville est le centre des affaires, des ministères, des banques, des commerces, mais aussi de beaucoup d’écoles. Ce qui fait qu’en dépit du faible développement des infrastructures routières, les heures de pointe sont caractérisées par des embouteillages. Cela  impacte beaucoup le  transport à Bujumbura. 

     

    À la vue de ces maux qui minent le transport en commun à Bujumbura, il importe de rappeler que les transports publics favorisent la mobilité du plus grand nombre. Le débat ne doit cependant pas être seulement infrastructurel, mais aussi s’adresser aux réelles craintes de vie privée des passagers, sans oublier de s’intéresser à cette problématique qui concerne tout un chacun, aussi bien les décideurs tels les acteurs et partenaires économiques, que les usagers. 

     

    Ferdinand Mbonihankuye

     

     

     

     

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