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Le groupe Ferrero fait des engagements calculés vis-à-vis de son impact écologique



  • Le Nutella est une référence alimentaire des plus vendues en grande distribution dans le monde. Seulement en France, 55 % des foyers consomment du Nutella, Kinder et d’autres pralines du groupe Ferrero. Malgré sa mauvaise réputation quant à la composition de la pâte à tartiner hyper sucrée, forte en matières grasses et en huile de palme, elle conserve 70% du marché (85% il y a cinq ans). Ces éléments ont posé de nombreuses interrogations vis-à-vis de la production du produit et son impact environnemental. L’exploitation de l’huile de palme, huile végétale très recherchée par les grandes firmes agroalimentaires et esthétiques par son faible coût, a provoqué ces dernières décennies la déforestation agressive des forêts amazonienne, indonésienne et malaisienne. 

    Les chiffres scandaleux liés à la production mondiale d’huile de palme de près de 87% seulement en provenance de plantations des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, un équivalent de 8,7 millions d’hectares de forêt rasés dans la région, ont suscité une polémique mondiale. Suite à cela, certaines firmes de l’agroalimentaire comme Nestlé et Nutella se sont engagées à réduire leur empreinte écologique par la production d’une huile de palme certifiée « durable », en favorisant par exemple, l’achat d’huile exploitée par des producteurs locaux qui possèdent de parcelles de terrain petites. Le passage vers un cacao durable est un deuxième compromis de Ferrero, mais contrairement à d’autres entreprises, le groupe ne s’est pas complètement engagé à acheter du cacao « zéro déforestation ». 

    Certes, Nutella a fait quelques ajustements à sa recette, mais la quantité de noisettes, cacao et huile de palme reste inchangée. Une régulation européenne aboutie obligerait ces entreprises à respecter leurs engagements écologiques à 100%. Cependant, on n’est pas encore là et le principe de durabilité nécessiterait de la collaboration des pays producteurs. Ferrero, qui avait adopté une politique « zéro tolérance » vis-à-vis du travail des enfants, dont un million en Côte d’Ivoire pour la production de cacao, considère que c’est une malheureuse réalité enracinée dans les "traditions" de travail des familles ivoiriennes difficile à éradiquer. Ainsi, le plus grand défi reste celui de faire respecter, par ces entreprises agroalimentaires, le principe de durabilité de leurs produits tout en garantissant les droits de leurs travailleurs, l’abolition du travail des enfants et la préservation des forêts. 

     

    source:

    Marie Dias-Alves, « Ce qu’il faut savoir sur l’huile de palme », National Geographic

    Michel Henry, « Nutella (2/4). Huile de palme, cacao : les engagements millimétrés de Ferrero », Médiapart, 14 août 2019

     

    [MOGED]

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