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Les conséquences du changement climatique



  • Le monde peut s’attendre à voir sa température augmenter d’environ 0,2°C tous les 10 ans, pendant les 20 prochaines années, selon plusieurs scénarios imaginés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). [...] La hausse des températures a déjà commencé à affecter des vies humaines et continuera de le faire. Voici un bref aperçu de ses conséquences.

    Les événements climatiques extrêmes

    L’évolution du climat donne lieu à des événements climatiques extrêmes, tels que des vagues de chaleur, des périodes de sécheresse, des crues et des ouragans.

    Selon le GIEC, le nombre des vagues de chaleur a augmenté depuis 1950, tout comme le nombre des nuits de chaleur aux quatre coins de la planète.

    La fréquence des ouragans, ainsi que l’intensité et la durée des tempêtes tropicales, ont augmenté ; l’activité cyclonique tropicale se développe également depuis 1970, environ.

    À l’échelle mondiale, un plus grand nombre et une plus forte proportion d’ouragans ont atteint les catégories quatre (caractérisées par des vents soufflant entre 210 et 249 kilomètres/heure) et cinq (caractérisées par des vents soufflant à plus de 249 kilomètres/heure) depuis 1970, en particulier dans les océans Pacifique Nord et Sud-ouest, et dans l’océan Indien.

    En mars 2004, le premier cyclone tropical jamais observé en Atlantique Sud s’est abattu au large du littoral brésilien.

    Certaines régions de la terre deviennent plus humides : diverses études ont montré qu’entre 1900 et 2005, les précipitations avaient considérablement augmenté dans l’est de l’Amérique du Sud et du Nord, en Europe septentrionale et en Asie centrale et septentrionale.

    D’autres régions deviennent plus sèches : les précipitations ont diminué dans le Sahel, dans la région méditerranéenne, en Afrique australe et dans certaines régions d’Asie australe. Selon le GIEC, la région touchée par les sécheresses s’est élargie depuis les années 1970.

    Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) cite souvent l’exemple du Lac Tchad, situé entre le Tchad, le Cameroun, le Nigeria et le Niger (autrefois le sixième plus grand lac du monde, qui a considérablement rétréci) pour illustrer la diminution des précipitations au Sahel.

    Les images satellite montrent qu’au cours des 35 dernières années, le lac a rétréci pour atteindre un dixième de sa taille initiale, en raison des sécheresses persistantes et d’une irrigation agricole plus intensive.

    L’impact

    Selon les études citées par le GIEC, et par d’autres agences des Nations Unies, ainsi que dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), à mesure que la fréquence et l’intensité des sécheresses augmenteront, l’Afrique se trouvera confrontée à un stress hydrique croissant et à une diminution progressive des ressources en eau, ce qui risquera de provoquer davantage de conflits liés à l’exploitation de ces ressources.

    Les 50 bassins fluviaux que compte l’Afrique sont en effet presque tous transfrontaliers.

    Dans de nombreux pays d’Afrique, la production agricole, qui dépend essentiellement des précipitations, source d’irrigation, diminuera. Les récoltes risquent de diminuer de 50 pour cent d’ici à 2020 dans certains pays, et les revenus nets générés par celles-ci, de pas moins de 90 pour cent d’ici à 2100.

    Des terres agraires seront également perdues. Les nombreux petits exploitants agricoles d’Afrique seront les plus durement frappés, ce qui nuira à la sécurité alimentaire des populations sur le continent.

    Selon les évaluations nationales, le changement climatique aboutira à une réduction des cultures de subsistance, notamment du sorgho au Soudan, en Ethiopie, en Erythrée et en Zambie ; du maïs au Ghana ; du millet au Soudan ; et des arachides en Gambie.

    Pour la plupart, les personnes qui risqueront de souffrir de la faim en raison du changement climatique d’ici aux années 2080 pourraient bien se trouver en Afrique, selon une étude citée dans la CCNUCC.

    Les populations exposées à un risque de stress hydrique accru en Afrique seront entre 75 millions et 250 millions d’ici aux années 2020, et entre 350 millions et 600 millions d’ici aux années 2050, selon les projections du GIEC.

    La CCNUCC a en revanche prévu qu’en raison d’une augmentation des précipitations sur la majeure partie de l’Asie, en particulier pendant la mousson d’été, davantage de régions pourraient être sujettes aux crues en Asie de l’Est, du Sud et du Sud-Est.

    En Asie centrale et en Asie du Sud, les récoltes devraient diminuer de pas moins de 30 pour cent, ce qui créera un risque d’insécurité alimentaire extrêmement élevé dans plusieurs pays.

    La hausse du niveau de la mer

    Les deux causes principales de la montée du niveau de la mer sont la dilatation thermique des océans (l’eau se dilate à mesure qu’elle se réchauffe) et la fonte, désormais plus rapide, des glaces continentales, selon le GIEC.

    D’après les observations menées depuis 1961, la température moyenne des océans dans le monde a augmenté jusqu’à une profondeur de pas moins de 3 000 mètres, et les océans absorbent plus de 80 pour cent de la chaleur ajoutée au système climatique, a indiqué le GIEC ; dès lors, les eaux marines se dilatent à mesure qu’elles se réchauffent, élevant d’autant le niveau de la mer.

    Les glaciers et la couverture de neige des montagnes ont rétréci, en moyenne, dans les deux hémisphères, ce qui a également contribué à une élévation du niveau de la mer.

    De nouvelles données indiquent que la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique a « très probablement » contribué à la hausse du niveau de la mer, entre 1993 et 2003.

    Entre 1961 et 2003, le niveau global des eaux marines s’est élevé à raison de 1,8 millimètres par an, en moyenne (1,3 à 2,3 millimètres). Cette élévation s’est accélérée entre 1993 et 2003 pour passer à environ 3,1 millimètres par an, en moyenne (2,4 à 3,8 millimètres).

    L’impact

    Le GIEC prévoit une hausse accélérée du niveau de la mer de 0,6 mètre ou plus, d’ici à 2100.

    Si les littoraux ne sont pas protégés, les inondations causées par l’élévation du niveau de la mer pourraient être 10 fois plus fréquentes, voire plus, d’ici aux années 2080, et toucher ainsi plus de 100 millions de personnes par an.

    Les habitants des deltas seraient particulièrement vulnérables. La montée du niveau de la mer élargira les zones de salinisation des nappes phréatiques et des estuaires, et il y aura ainsi moins d’eau douce pour les hommes et les écosystèmes des régions côtières.

    En Europe, plus de 158 000 personnes risquent de souffrir de l’érosion des littoraux ou d’être exposées aux risques de crues, d’ici à 2020, et la moitié des zones humides des littoraux européens devraient disparaître.

    En Thaïlande, la perte des terres due à une élévation du niveau de la mer de 50 centimètres risque de réduire le Produit intérieur brut (PIB) de 0,36 pour cent (soit environ 300 millions de dollars), et une augmentation du niveau de la mer d’un mètre entraînerait une perte de 0,69 pour cent (environ 600 millions de dollars) par an.

    Selon les estimations, les frais annuels de protection du littoral de Singapour devraient atteindre 0,3 million à 5,7 millions de dollars d’ici à l’an 2050, et entre 0,9 million et 16,8 millions de dollars d’ici à l’an 2100.

    Dans les villes d’Alexandrie, de Rosette et de Port Saïd, sur le littoral du delta du Nil, en Egypte, si le niveau de la mer s’élevait de 50 centimètres, plus de deux millions d’habitants seraient contraints de quitter leur domicile, 214 000 emplois seraient perdus, et les pertes de terres s’élèveraient à plus de 35 milliards de dollars, selon le GIEC.

    En Afrique, l’élévation du niveau de la mer pourrait provoquer des inondations plus graves, particulièrement le long des littoraux de l’Afrique orientale, ce qui augmenterait la vulnérabilité socio-économique et physique, déjà importante, des villes côtières, et se répercuterait sur la santé des populations.

    Les coûts d’adaptation à ce phénomène pourraient s’élever à au moins cinq à 10 pour cent du Produit intérieur brut.

    La neige et la glace

    Les études réalisées depuis de nombreuses années indiquent une diminution de la neige et de la glace, surtout depuis 1980, ainsi qu’une accélération de cette diminution au cours de la dernière décennie.

    Selon le GIEC, la plupart des calottes glaciaires et des glaciers des montagnes rétrécissent (depuis 1850, environ), la couverture de neige fond plus tôt au printemps, les glaces de mer de l’Arctique rétrécissent à toutes les saisons (particulièrement en été) et il est fait état d’une réduction du permafrost, du gélisol saisonnier, et des glaces fluviales et lacustres.

    Bien que bon nombre de glaciers de l’hémisphère nord se soient presque stabilisés pendant quelques années, vers 1970, cette période a été suivie d’un rétrécissement accru. Les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique rapetissent de plus en plus.

    L’impact

    À court terme, la fonte des glaciers de l’Himalaya augmentera le risque d’inondation et d’érosion des sols, et s’accompagnera de glissements de terrain au Népal, au Bangladesh, au Pakistan et dans le nord de l’Inde, pendant la saison des pluies.

    Parce que la fonte des neiges coïncide avec la saison des moussons estivales, toute intensification de la mousson et/ou toute augmentation de la fonte pourra contribuer à provoquer des inondations catastrophiques dans les bassins-versants de l’Himalaya.

    À plus long terme, le réchauffement climatique pourrait faire reculer la limite des neiges persistantes, et disparaître de nombreux glaciers, causant ainsi de sérieux préjudices aux populations qui dépendent des principaux fleuves d’Asie, dont bon nombre sont alimentés par l’eau de fusion de l’Himalaya.

    En Asie, un milliard de personnes pourraient ainsi se trouver confrontées à des pénuries d’eau, à la détérioration des terres ou même à des sécheresses dans les années 2050.

    L’évolution du climat et la santé

    Les facteurs de risques et les maladies liés au climat comptent déjà parmi les principaux facteurs qui contribuent à la charge de morbidité mondiale, notamment la sous-nutrition (qui serait à l’origine de 3,7 millions de décès chaque année), la diarrhée (1,9 million) et le paludisme (0,9 million), selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

    La hausse des températures et la fréquence des événements extrêmes pourraient aggraver les maladies liées au climat, et l’évolution à venir du climat continuera probablement de nuire à la santé des populations humaines d’Asie, selon le GIEC.

    Les maladies diarrhéiques principalement associées au changement climatique devraient entraîner de plus en plus de décès chez les populations d’Asie du Sud et du Sud-Est, à mesure que les eaux plus chaudes du littoral multiplient les maladies hydriques (telles que le choléra) et/ou aggravent leur toxicité dans ces régions.

    Dans le nord de l’Asie, les habitats naturels des maladies hydriques et à vecteur risquent de s’étendre, exposant ainsi davantage de populations aux maladies. Enfin, certaines études montrent que l’incidence du paludisme risque de se propager en Afrique australe et dans les hautes terres d’Afrique orientale.

    Mais cette nouvelle n’est pas entièrement mauvaise : d’ici à l’an 2050 et jusqu’en 2080, selon les projections du GIEC, une bonne partie du Sahel occidental, de l’Afrique centrale et de l’Afrique australe pourrait en effet ne plus être propice à la transmission du paludisme.

     

    Source : IRIN, département d'informations humanitaires des Nations Unies

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