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Prentice à l’environnement



  • Jim Prentice quitte le ministère de l'Industrie pour le ministère de l'Environnement, à la suite du remaniement ministériel que le gouvernement Harper se devait de faire après l'élection du 14 octobre dernier.

    John Baird qui avait repris les rênes du ministère suite à ce que de nombreux observateurs ont qualifiés de bévues de la part de Rona Ambrose, devient Ministre fédéral des Transports et de l'Infrastructure. Certains analystes positifs croient que l'existence des rapports de Jim Prentice avec l'industrie pourrait être une bonne nouvelle pour les environnementalistes.

    John Baird, tout comme celle qui l'a précédé, est considéré comme un ministre des plus partisans. Il avait été propulsé dans le siège de Rona Ambrose pour soutenir les attaques en chambre des partis d'opposition qui ne pouvaient que s'en donner à coeur joie alors que Rona Ambrose multipliait les maladresses. Celles-ci prouvaient qu'elle avait peu d'expérience pour diriger un ministère d'une telle importance symbolique. John Baird était connu pour ses attaques agressives et pour un comportement tapageur en chambre. Jim Prentice a la réputation d'être un parlementaire plus sage.

    John Drexhage, directeur de l'Institut International de Développement Durable (IISD) a souligné dans les médias que cette nomination démontrait l'importance que l'ensemble des dossiers environnementaux prenait au Canada. La nomination viendrait selon lui avec un poids politique important pour l'environnement.

    Jim Prentice a une formation de juriste. Il vit à Calgary. Il a été élu à la Chambre des communes en 2004 et a été réélu aux deux dernières élections. Son expérience de ministre est récente. Nommé aux Affaires indiennes et du Nord canadien au début de 2006, il est passé à l'Industrie il y a un an en août 2007. Comme avocat, le site Internet du Ministère de l'Environnement indique qu'il se serait intéressé en particulier " aux poursuites liées à la protection de l'environnement et aux zones d'aménagement limité ". Comme ministre de l'Industrie, il a été impliqué dans les négociations avec les représentants industriels concernant une réglementation sur les émissions de gaz à effet de serre. C'est une réglementation qui tarde à voir le jour.

    Jim Prentice a révélé aux médias qu'il allait opérer avec comme objectif de ne pas nuire aux entreprises déjà affaiblies par la situation économique. Il a aussi mentionné que ce qui lui semblait le plus ardu était de trouver le juste équilibre entre notre responsabilité envers la protection de l'environnement et celle de protéger l'économie canadienne. C'est un dilemme que les prédécesseurs Albertains du nouveau ministre de l'environnement ont aussi vécu.

    Les environnementalistes canadiens ont vertement critiqués le gouvernement Harper suite à sa décision de ne pas se joindre à l'Union Européenne dans le contexte des négociations internationales sur le climat. L'Union Européenne préconise l'établissement de cibles internationales ambitieuses en matière de réduction des gaz à effet de serre.

    Le gouvernement Harper n'a donné aucune indication récente qu'il changeait de stratégie. Les ministres de l'environnement des pays parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques se réuniront à la mi-décembre à Poznan en Pologne. Ils négocieront le futur régime international sur le climat. L'enjeu principal n'est pas anodin : la négociation d'un accord international pour succéder au Protocole de Kyoto.

    Lors de la campagne électorale, Stephen Harper indiquait vouloir travailler avec le prochain président des Etats-Unis concernant la recherche d'une approche continentale au défi climatique. Il reste à voir la place que prendra cette approche continentale dans le portfolio de Jim Prentice à moins d'un mois d'une réunion internationale majeure.

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