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L'Espagne met en place un dispositif technologique complexe destiné à donner l'alerte en cas d'urgence nucléaire.



  • L'administration et les organismes publics espagnols sont dotés d'un système législatif et technologique destiné à prévoir les urgences radiologiques et nucléaires et à gérer tout incident qui pourrait se produire sur une installation.La salle des urgences (Salem) du Conseil de Sécurité Nucléaire espagnol est l'élément le plus représentatif de ce dispositif. Plusieurs techniciens y montent la garde en permanence ; ils peuvent ainsi réunir un"cabinet de crise"en quelques minutes. Cette salle estéquipée d'une technologie de pointe et d'une mise en communication directe avec le Président du Gouvernement.

    Le Directeur de la Protection Radiologique, Carlos Lentijo, et le Sous-Directeur aux Urgences du Conseil de Sécurité, Eugenio Gil, affirment que cette salle reçoit en temps réel les données que fournissent les presque mille stations qui mesurent la radiation. Elles constituent un grand filet de diagnostics et de prévisions, complété par les réseaux de contrôle et de mesure des communautés autonomes ainsi que celles propres à chaque centrale nucléaire.

    Au cours des dernières années, la salle des urgences a évolué pour s'adapter aux technologies modernes et aux changements qui se sont imposés en matière de sécurité nucléaire, notamment après les accidents de Tchernobyl (1986) et de Vandellós (1989) en Espagne. Ce dispositif complexe de communication et detechnologie a été activé l'année passée"seulement"à deux reprises ; lors d'un accident de la route à Málaga dans lequel était impliqué un poids lourd transportant du matériel radioactif et au cours d'un feu de forêt qui s'approchait de la centrale nucléaire de Vandellós II. En cas d'alerte, la SALEM prévoit qu'en plus de la garde permanente, de larges effectifs soient mobilisés. En fonction du niveau de l'accident, on pourra recourir aux pompiers, aux experts techniques de différentes spécialités voire même aux plus de quatre cents personnes qui travaillent au Conseil de Sécurité Nucléaire (CSN).

    La salle est dotée d'un réseau privé virtuel de communications, lui-même connecté aux centrales nucléaires, aux sous-délégations du gouvernement, à la protection civile, ou à la Présidence du gouvernement. Elle est aussi équipée d'une ligne directe avec toutes les installations nucléaires, l'entreprise nationale de résidus radioactifs (ENRESA), l'usine de combustible de Jusbado (Salamanque) et l'Institut National de Météorologie. D'après les deux responsables du Conseil de Sécurité Nucléaire, l'accès aux données fournies par l'Institut National de Météorologie peut s'avérer déterminant pour localiser l'origine d'une pollution et pour connaître la trajectoire que peut suivre un nuage toxique.

    Carlos Lentijo et Eugenio Gil affirment que les plans d'urgence se régulent selon un ensemble de normes, de règlements et de plans issus de plusieurs conventions internationales, de la constitution espagnole ou de la réglementation de l'Union Européenne. Il en est ainsi de la loi sur l'énergie nucléaire, la loi de création du CSN ou la loi pour la protectioncivile. De celles-ci émanent les règlements pour les installations nucléaires et radioactives, la protection radiologique, le plan basique d'urgence nucléaire, et de nombreux plans, conventions, protocoles de conduite, et documents techniques.

    Source :

    BE Espagne numero 64 (26/07/2007) - Ambassade de France en Espagne / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com

    http://www.bulletins-electroniques....
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