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Le ravitaillement en eau potable : un parcours de combattant.



  • Par : Agnès Béatrice Bikoko et Paul Ombiono

    Les habitants de la ville de Yaoundé éprouvent d’énormes problèmes pour se ravitailler en eau potable. Non seulement l’eau n’est pas de très bonne qualité, mais elle coule difficilement des robinets. Certains quartiers de la ville doivent vivre plusieurs semaines, plusieurs mois et même plusieurs années sans eau potable. Certaines personnes, assez nanties, préfèrent s’offrir des forages pour pallier ce manque de la société en charge de l’approvisionnement en eau, la Cameroon Water (Camwater). Malgré toutes les assurances qu’elle donne aux populations, on constate que rien ne bouge et la ville de Yaoundé (avec toutes les autres grandes métropoles du Cameroun d’ailleurs) continuent à souffrir du manque d’eau potable.

    Des efforts sont faits mais ils restent insuffisants. L’usine des eaux de Nkolbisson, quartier périphérique de Yaoundé, a été réhabilitée, mais les nouvelles stations de pompage tardent à prendre corps. La distribution du précieux liquide se fait de temps à autre dans les quartiers à travers des camions citernes. Celle-ci draine des masses importantes qui souvent se bousculent, chaque personne tenant à rentrer chez soi avec de l’eau.

    Le problème se pose avec plus d’acuité pour les élèves qui sont obligés de rester dans l’enceinte scolaire pendant près de huit heures sans possibilité d’en sortir alors que l’eau pour se désaltérer et pour d’autres besoins n’est pas toujours au rendez-vous. Des coupures intempestives privent souvent les élèves de l’eau. Certains établissements tels que le Lycée Général Leclerc (LGL) et le Lycée de Nkoléton à Yaoundé vivent différemment le problème. Un responsable du LGL établit un rapport entre l’établissement et le voisinage. Il affirme à cet effet que « la proximité du premier avec le siège de l’Assemblée Nationale et les bureaux du Parlement fait que l’on réfléchisse plusieurs fois avant d’y envisager une coupure d’eau. En réalité, ces coupures sont extrêmement rares  ». Au Lycée de Nkoléton, le voisinage pourrait aussi être pour quelque chose. Cet établissement est en fait situé à côté du quartier Bastos où logent certains hommes puissants du régime et la presque totalité des ambassades étrangères. Néanmoins, il y a des coupures de temps à autre, ce qui amène le Proviseur dudit établissement à envisager la construction d’un forage pour résoudre définitivement le problème.

    La question se pose tout à fait autrement lorsqu’on se déporte au Lycée Bilingue de Yaoundé (LBY). Situé au quartier Essos où les coupures sont fréquentes et souvent pendant des jours, les élèves de cet établissement en pâtissent aussi. Des mesures ont été prises. Il y a été installé un grand récipient de près de 5000 litres qui devait être ravitaillé par les camions de la Camwater. Cela a été fait pendant près d’un an et est maintenant sans résultat. Approché, un responsable de cette société a prétexté que celui qui s’occupait de ce ravitaillement était en mission, puis plus rien. Cette supposée réserve ne fonctionne plus. Le Proviseur du LBY a entrepris des démarches auprès d’un organisme qui lui a promis la construction d’un forage pour enfin pallier cet éternel problème. Notre souhait est que ce projet se réalise dans les meilleurs délais.

    On sait bien que l’eau, c’est la vie et qu’elle est indispensable pour maintenir l’hygiène et la propreté. Pour assurer non seulement la santé de la population en général et la population scolaire en particulier, la question du ravitaillement en eau potable doit être analysée et solutionnée dans une perspective durable. Il ne nous reste plus qu’à attendre que les différentes mesures annoncées par les pouvoirs publics à travers le Ministère de l’Eau et de l’Energie deviennent effectives.

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