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La Russie confirme sa ferme volonté de contrôler ses exportations d'énergie.



  • A quatre semaines du sommet du G8, la Russie a fait vendredi un pas vers l'officialisation du monopole de fait de son géant semi-public Gazprom sur les exportations de gaz russe, allant à l'encontre des demandes de ses partenaires européens qui réclament une libéralisation.La Douma, chambre basse du Parlement russe, a adopté vendredi en première lecture à une écrasante majorité une proposition de loi introduite en ce sens par deux députés. Une deuxième lecture sur les trois nécessaires est attendue le 28 juin.

    Le texte propose d'attribuer le droit exclusif d'exporter du gaz de Russie"à l'organisation propriétaire du système unique d'alimentation en gaz ou à une filiale détenue à 100%", en l'occurrence Gazprom et toute filiale qu'elle détiendrait entièrement.

    L'Union européenne, qui s'inquiète de sa dépendance envers son grand voisin russe, pousse au contraire Moscou à ouvrir l'accès à ses gazoducs aux Etats et compagnies tiers pour renforcer sa sécurité énergétique. 26% de la consommation de gaz de l'UE est assurée par Gazprom.

    Moscou rétorque que la sécurité énergétique est avant tout de la responsabilité des pays consommateurs, qui doivent donner des assurances sur la demande future pour permettre les investissements nécessaires, et proteste contre les réticences des Européens face aux projets de Gazprom de se diversifier dans la distribution en Europe.

    "Il est clair que les pays occidentaux, qui veulent un accès à nos ressources et à nos gazoducs, renforcent leurs pressions sur la Russie pour faire s'effondrer les prix du gaz sur le marché mondial", a relevé vendredi un député russe, Valéri Iazev, chef de l'Association des producteurs de gaz et l'un des auteurs de la proposition de loi.

    Si la loi est définitivement adoptée, les sociétés russes ou étrangères souhaitant exporter du gaz russe ou faire transiter du gaz du Turkménistan (Asie centrale) par le territoire russe n'auront d'autre choix que de continuer de passer par Gazprom.

    La compagnie allemande BASF qui va exploiter un champ de Sibérie occidentale ne pourra par exemple exporter du gaz directement, mais devra le vendre à Gazprom, tout comme les concurrents russes du géant gazier qui contrôle 60% des immenses réserves de gaz de la Russie et est détenu à moitié par l'Etat.

    Source : 20 minutes.

    http://www.20minutes.fr/articles/20...
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