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Situation difficile des enseignants contractuels en Guinée



  • En dépit de différents programmes d’appui au secteur éducatif, l’enseignement en Guinée connaît encore bien des entorses. Dans le présent article, nous mettrons l’accent sur la situation difficile des enseignants contractuels en Guinée, notamment au niveau élémentaire.

    Depuis l’avènement de la Deuxième République, on remarque effectivement le développement de l’infrastructure scolaire ; l’effort du gouvernement dans ce sens a été constamment appuyé par l’action des partenaires au développement (Banque Mondiale, FMI, Coopération Guinéo-Japonaise…). Ainsi, pour assurer l’efficacité de l’aide internationale, l’on a assisté en Guinée à l’échafaudage de divers programmes éducatifs à savoir :

    - le Programme d’Ajustement Sectoriel de l’Education (PASE) qui s’est soldé par des résultats importants au plan pédagogique essentiellement ;
    - le Programme Education pour Tous (PEPT) qui a permis la croissance des effectifs scolaires et universitaires.

    Cependant, en dépit des avancées significatives, il est alarmant de constater, en ce qui concerne l’enseignement élémentaire, des problèmes effarants qui se posent aux enseignants contractuels. Cette catégorie du personnel éducatif, a été recrutée pour un double but :

    - juguler le chômage chronique des jeunes diplômés ;
    - apporter un effectif supplémentaire au personnel enseignant.

    Or, de toute évidence, diverses mesures d’accompagnement devaient s’en suivre nécessairement pour permettre aux contractuels de subsister en attendant le règlement définitif de leur situation administrative. Le département en charge de l’Education devrait disposer d’un fonds spécial pour l’entretien des contractuels. A défaut de ces mesures, l’on assiste à toute une scène de souffrances dont ils sont victimes. Cette catégorie connaît souvent des retards dans la perception des salaires, allant de 6 mois à 1 an. D’ailleurs, bon nombre d’entre eux sont soutenus par la caisse des collectivités locales de leur ressort. D’une année à l’autre, ils attendent des tests professionnels organisés par l’Etat pour trouver remède à leurs problèmes. Faute de solutions, ils se voient souvent contraints d’abandonner leurs postes de travail pour venir grossir le rang des chômeurs dans la capitale. Aussi, il n’est pas étonnant de voir l’école de l’intérieur se vider de leurs enseignants tandis que l’Etat continue d’avancer ses arguments de déficit budgétaire, le problème se maintient et devient cyclique.

    En conséquence, nous jeunes cadres fondateurs du CO.J.D.A.F portons une attention soutenue sur la situation ainsi décrite. Nous visons surtout à stimuler l’intervention des personnes et des institutions de financement pour venir en aide à cette couche socio-professionnelle laborieuse. Dans le cadre du partenariat Système des Nations Unis / Etat Guinéen, un projet d’envergure sectoriel est déjà en cours d’étude en vue de son lancement en 2007. Ceci dit, toute autre intervention de la part d’un partenaire pourra bénéficier d’une synergie avantageuse.

    DIALLO Mamadou Landho
    CO.J.D.A.F (Comité des Jeunes Démocrates pour l’Afrique sans Frontières)
    Conakry / Guinée
    BP 1879
    e-mail : ohdnalo@yahoo.fr


    Références:
    - Rapport du document final des jeunes de la Mano-River Union du Système des Nations Unies en Guinée – Mai 2006.
    - Rapport final du projet « Stratégies de Renforcement des Capacités d’Intervention des anciens contractuels de l’Elémentaire » - 2006.
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