La cour principale de Saint Joseph Foundation School Complex de Yaoundé a fait le plein d’œuf le 15 mars 2024, à l’occasion de la première édition du Festival des élèves pour sensibiliser le grand public sur la nécessité de protéger les forêts tropicales du Bassin du Congo. L’activité organisée par Saint Joseph Foundation a bénéficié de l’appui technique et financier du Pulitzer Center. Le thème retenu : « S’engager pour un environnement propre, sûr et durable ». Y prenaient part quatre établissements : Les Pyramides, Success Vision, ABS et Saint Joseph.
A travers une série d’activités ludiques (Brain Box, Miss/Master environnement, sketchs, danses traditionnelles et chants), l’objectif était de promouvoir l’éveil environnemental en les élèves du primaire et de sensibiliser le grand public sur le besoin de s’impliquer activement dans la protection de nos forêts. « Ces quatre écoles nous ont épaté par leurs prestations. Nous sommes là parce qu’ils sont en train de démontrer leur volonté à sensibiliser le grand public en commençant par la communauté scolaire sur les questions environnementales », a expliqué Eric Salomon Selemani, chargé de programme éducation du Bassin du Congo au Centre Pulitzer.
Les jeunes élèves, cible prioritaire pour la protection de l’environnement
L’enjeu du projet est davantage justifié par le fait que le Cameroun se trouve dans la région du Bassin du Congo, considéré comme poumon de la planète en matière de protection environnementale et de régulation du climat. « Il est donc urgent que ce message passe auprès d’un plus grand nombre et que la population de cette région comprenne qu’elle a un rôle à jouer dans la protection de l’environnement dans son ensemble », ajoute le représentant du Centre Pulitzer, Eric Selemani.
Le choix porté sur les jeunes élèves était un bon risque, estime le Centre Pulitzer.
« Les jeunes élèves sont des leaders de demain. Donc, si la jeune génération de leaders est impliquée, sensibilisée, informée et déjà active, nous sommes sûrs qu’elle prendra de bonnes décisions, parce qu’ils ont l’information. Ils connaissent déjà les enjeux autour de la planète, du climat et de la protection de la vie. Ce sont des acteurs bien choisis pour qu’ils grandissent déjà en étant conscients de ces sujets », soutient M. Selemani.
Une dynamique à consolider pour plus d’impact
Les responsables d’établissements ont souhaité la poursuite de ce programme d’éducation. « Le concept est nouveau et amène à un changement de comportement envers l’environnement qui est le même partout. Nous avons eu peu de temps pour se préparer, mais c’était une bonne expérience qu’il faut consolider », a déclaré M. Yimga, responsable à l’établissement Les Pyramides. Afin de capitaliser les acquis d’une telle activité, le représentant du Centre Pulitzer a invité les chefs d’établissements à rejoindre le réseau des enseignants du Bassin du Congo, initiative lancée il y a deux ans. « C’est un réseau à travers lequel nous partageons des informations, notamment sur la protection des forêts et de nouveaux articles publiés par les journalistes bénéficiaires des fonds du Centre Pulitzer. Et donc, en rejoignant ce réseau, ils seront informés des prochaines activités et vont pouvoir participer à toute la suite », a soutenu Eric Selemani.
Contribution du Centre Pulitzer à la promotion d’un journalisme de qualité
Un autre pan de l’activité a porté sur la vulgarisation des productions des journalistes en matière de protection des forêts tropicales. La journaliste scientifique Adrienne Engono Moussang, bénéficiaire d’une subvention du Rainforest Journalism Fund (RJF), a présenté les fruits de son travail sur le ras-le-bol des populations de deux villages Avebe et Meyos III à Djoum (région du Sud), qui revendiquent quelque 1500 hectares de terrain spoliés par un entrepreneur agricole. L’autre présentation a été faite par le journaliste Gibrile Kenfack, également bénéficiaire du RJF, qui est revenu sur son reportage relatif au bambou comme « plante du futur » et sa contribution à l’autonomisation socio-économique des communautés rurales du Cameroun.
M. Selemani est revenu sur le fait que le Pulitzer Center est une organisation beaucoup plus connue pour son appui au journalisme de qualité. « Ce que nous construisons c’est un partenariat. Nous ne soutenons pas quelque chose out of the blue (expression désignant un événement soudain et inattendu, ndlr) comme disent les anglo-saxons le disent. Nous sommes convaincus que les médias constituent une force. Et c’est un des moyens par lequel nous souhaitons que le message passe et que les décideurs ainsi que les bénéficiaires soient informés et qu’ils y aient moins de dégâts pour l’avenir, parce que tout le monde sera informé des enjeux des forêts tropicales dans notre région », a-t-il conclu.