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Ouvrage de l'OIF/IEPF : Forêts et humains : une communauté de destins


La forêt n'est pas le poumon de notre planète. Son rôle dans la régulation de l'oxygène atmosphérique est mineur, voire négligeable. Elle est bien plus que cela, bien plus qu'un puits de carbone ou un stock de ressources ligneuses et d'énergie. Elle se situe au coeur de très nombreuses préoccupations environnementales et sociétales majeures. Elle est pourvoyeuse d'une multitude de services environnementaux cruciaux pour la survie d'une portion significative de l'humanité, dont certaines des populations vivant dans les conditions les plus précaires.

L'économie verte, si elle a comme objectif l'éradication de la pauvreté, doit contribuer à la santé des écosystèmes forestiers. La forêt couvre encore aujourd'hui 30 % des terres émergées. Elle reste le principal réservoir de la biodiversité continentale. Elle exerce toujours des fonctions régulatrices majeures soutenant la résilience de l'ensemble des écosystèmes terrestres et procurant de nombreux bénéfices écosystémiques à l'humanité, en partie quantifiables (atténuation des changements climatiques, protection contre l'érosion, fertilité des sols) et d'autres plus difficiles à quantifier comme la régulation du cycle de l'eau dont la valeur n'est pas moindre.


Elle répond encore directement aux besoins de subsistance d'un cinquième de l'humanité. Elle offre un marché de biens et de services à hauteur de 327 milliards de dollars US (2004), générant 60 millions d'emplois.

Plusieurs forces directrices (croissance démographique soutenue, urbanisation galopante, mondialisation de l'économie, changements climatiques, changements culturels et sociétaux...) concourent à la disparition des forêts au rythme de 13 millions d'hectares par an pendant la dernière décennie, essentiellement dans la zone tropicale.Par ailleurs, une partie signifiante de leur surface actuelle a été profondément modifiée par une surexploitation de leurs ressources, la pollution et la fragmentation des espaces qu'elles couvrent et une transformation, parfois radicale, de leurs peuplements. Aujourd'hui, ces tendances menacent dangereusement la résilience des forêts et donc les services qu'elles rendent à l'humanité. Ces facteurs forment un écheveau complexe qui rend difficile à départager la responsabilité des unes et des autres.

L'économie, si elle se veut verte, doit prioritairement viser à renverser cette dernière tendance en créant les conditions pour cette transition endogène, en combattant les différentes dynamiques de dépossession des populations dépendant directement de la forêt et en permettant la préservation des savoirs et savoir-faire uniques dont ces populations restent les derniers dépositaires.Une juste rétribution de tous ceux qui participent au développement et à la préservation de ces valeurs et services constitue l'essentiel de ces changements visant, au premier chef, une redistribution plus équitable des richesses, la préservation des équilibres régionaux et planétaires et l'éradication de la pauvreté.

L'ouvrage a permis au comité scientifique de formuler, à l'intention de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de ses composantes, des recommandations. Ces dernières, reprises à la fin de la présente synthèse, devraient être intégrées dans la planification stratégique et dans les programmes de la Francophonie de manière à ce que les éléments qui peuvent être améliorés dans le domaine des forêts et de l'économie verte pour le développement durable montrent des progrès mesurables pour le prochain sommet de 2022. 

Source : OIF/IEPF 

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