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Partager l'eau et ses bénéfices : la situation autour de six barrages au Sénégal, Mali et Burkina Faso



  • Dans le cadre des processus de construction des grands barrages, il est possible de penser aux bénéfices locaux pour les communautés affectées, en même temps qu'aux objectifs de développement nationaux plus larges, souligne une étude présentée au Forum Mondial de l'Eau par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et l'IIED (l'Institut international pour l'environnement et le développement).

    Partager l'eau et ses bénéfices examine la situation autour de six barrages au Sénégal, Mali et Burkina Faso pour comprendre comment ces ouvrages ont affecté les conditions de vie des communautés locales et quelles ont été les opportunités de développement pour celles-ci. L'analyse révèle que l'accès aux bénéfices de développement local passe par l'implication effective des communautés lors de la planification et de la construction des barrages.

    "Lors de la construction des grands barrages, les objectifs nationaux pour produire l'électricité, réduire la dépendance des pays à l'énergie importée et améliorer la sécurité alimentaire, éclipsent souvent le potentiel de croissance au niveau local ou régional " explique Jérôme Koundouno, Coordinateur du projet GWI-Barrages à l'UICN. " Finalement, les populations locales se retrouvent marginalisées dans le processus - elles ne reçoivent pas la pleine compensation des impacts du barrage sur leurs moyens d'existence et leur environnement traditionnel, et bénéficient rarement de ses bénéfices."

    Bien que les populations qui ont perdu leurs terres suite à la mise en eau du barrage de Sélingué au Mali ont reçu en compensation des nouvelles parcelles irriguées, celles-ci n'ont pas reçu l'appui technique nécessaire pour maîtriser les nouvelles techniques agricoles. Confrontés à des récoltes désastreuses, de nombreux villageois ont abandonné leurs parcelles où se sont vu se les faire retirer pour cause d'incapacité de production.

    Dans le cas des barrages de Niandouba au Sénégal et Kompienga au Burkina Faso, les études préliminaires ont mal évalué la zone affectée par le réservoir du barrage. Comme conséquence, des villages n'ont pas été compensés pour les pertes subies, ce qui a engendré la frustration des populations locales.

    Le barrage de Moussodougou au Burkina Faso a créé une nouvelle ressource halieutique pour les communautés locales. Mais en l'absence d'une gestion rigoureuse et maîtrisée, le stock de poisson et la productivité ont diminué à cause de la surexploitation. Des tensions apparaissent aussi parmi les villageois liées aux condtions d'accès à la ressource.
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