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Qualité de l'air: Montréal, mauvais élève canadien



  • L’air de Montréal est sale. La récente base de données sur la qualité de l'air de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publiée le 7 mai, place en effet la métropole au sixième rang des villes canadiennes les plus contaminées, avec une concentration moyenne de 11 μg/m³ de particules fines PM2,5 (d'un diamètre inférieur à 2,5 microns). Laval, Trois-Rivières et Bécancour ne font guère mieux et montrent un taux de pollution atmosphérique similaire à celui de Montréal.  Au Québec, seule Gatineau fait pire avec une concentration de 12 μg/m³.

    Les effets à long terme de la pollution ont des conséquences plus néfastes que les effets aigus, liés aux épisodes de smog, d'après le docteur Louis Drouin, médecin en santé publique à la Direction de santé publique (DSP) de Montréal. Les personnes déjà atteintes de troubles cardio-respiratoires sont les plus vulnérables.  la DSP estime à 1540 le nombre de morts prématurées dues à la mauvaise qualité de l'air chaque année dans la métropole. Les effets chroniques de la contamination seraient responsables d'environ 1100 d'entre elles.

    Une augmentation du nombre de cas d'asthme chez les enfants est une autre conséquence directe d'un environnement vicié.

    Le docteur Drouin note qu'il existe aussi une inégalité dans l'exposition à la pollution, qui a des conséquences directes sur la santé: les personnes vivant près des sources de contamination, comme les autoroutes, montrent un excès d'hospitalisation de 20% par rapport au reste de la population.
     

    Cancers reconnus

    « Les particules PM2,5 sont des cancérigènes prouvés chez l'homme », explique M. Drouin, citant une étude de l'OMS datant de cette année. « Elles concentrent beaucoup de produits chimiques, des métaux lourds, des hydrocarbures, et pénètrent profondément dans les poumons. Il n'y a pas de niveau sécuritaire d'exposition. Nous avons donc encore du travail à faire pour réduire leur concentration dans l'air. »

    Pour ce faire, la DSP préconise un meilleur accès au transport en commun sur l'ensemble de l'île  et le bannissement du chauffage au bois, source importante de particules PM2,5 (85 000 foyers utilisent encore cette technique à Montréal), durant les périodes froides.

    Le record canadien de la pollution atmosphérique, avec 14 μg/m³ de particules PM2,5, a été obtenu par Red Deer, en Alberta. Rien à voir toutefois avec les 153 μg/m³ de Delhi, en Inde. Le Canada est d'ailleurs l'un des pays où l'air des villes est le meilleur, puisqu'il n'y a qu'en Islande, en Finlande, en Estonie et en Australie qu'on respire mieux.

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