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Desserte en eau de l'ENEP de Dori (Burkina Faso) : étude de cas



  • Le texte qui suit a été rédigé en collaboration étroite avec Tyssa Etienne Malbila, ingénieur des travaux génie civil, spécialiste en génie urbain, originaire du Burkina Faso et travaillant dans ce même pays.


    Au Burkina Faso, l'approvisionnement en eau potable est au coeur des préoccupations des différents acteurs du développement. Des décideurs aux utilisateurs, en passant par les partenaires techniques et financiers, la volonté de disposer d'eau potable pour tous ne fait aucun doute. Quant à l'Office National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA), il assure habituellement les dessertes en eau potable des villes de grande et de moyenne importance par des réseaux de distribution, tandis que les zones rurales continuent d'utiliser des forages et des AEPS (Adduction d'Eau Potable Simplifiée). Dans certains centres secondaires, l'ONEA procède parfois à l'exploitation et au traitement des eaux de forage, qui seront ensuite introduites dans le réseau de distribution.


    Le volet traitement peut donc s'appliquer à des eaux de surface et à des eaux souterraines captées à des profondeurs variées. C'est le cas dans le nord du Burkina où on note parfois la présence d'arsenic ou d'autres éléments qui empêchent la consommation directe de ces eaux.


    Dans le cadre du projet de l'Ecole Nationale des Enseignants du Primaire (ENEP) de Dori (nord-est du Burkina Faso), le volet Alimentation en Eau Potable (AEP) a prévu un réseau de distribution alimenté, d'une part par le réseau ONEA et, d'autre part, par une seconde source d'alimentation (alimentation de secours) en provenance d'un forage. Considérant que la source ONEA était sûre au niveau qualité, il a fallu procéder pour le forage choisi à des analyses physico-chimiques et bactériologiques pour s'assurer de la potabilité de l'eau pompée. En effet, disposer d'eau en quantité suffisante, c'est bien, mais il faut s'assurer qu'on puisse la consommer sans risques. Pour le forage de l'ENEP, une 3e série d'analyses a été nécessaire puisque les premiers résultats montraient des résultats contradictoires.


    Dans un premier temps, le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) et le  laboratoire Aïna ont analysé indépendamment l'un de l'autre l'eau du forage. Même si les résultats physico-chimiques étaient satisfaisants dans les 2 cas, il  y avait des divergences sur les résultats microbiologiques. Le LNSP a ainsi identifié, par des essais sur deux périodes différentes, une contamination fécale de l'eau, dont la source pouvait être liée au caractère sableux du sol de Dori et à l'utilisation irrégulière des latrines par les populations environnantes.


    Comme les résultats pour le faciès microbiologique divergeaient d'un laboratoire à l'autre, il a fallu procéder à une troisième série de tests, réalisée par les services de l'ONEA. Les résultats ont alors été déclarés conformes à la réglementation en vigueur au Burkina Faso et l'eau du forage finalement déclarée potable.


    La leçon à tirer de cette expérience est la nécessité d'avoir des analyses multiples avant toute utilisation de l'eau des forages. Cela doit être pris en compte par les acteurs du développement dans la conception et la mise en oeuvre des projets d'approvisionnement en eau.

    Contact : malbila@yahoo.fr




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