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CDD17 : Evènement parallèle en français : Modes de Production et de Consommation Durables enjeux pour l’Afrique



  • Un évènement parallèle, ouvert aux participants à la CDD 17,  et portant sur les : " Modes de Production et de Consommation Durables (MPCD) : Enjeux  pour l'Afrique " s'est tenu au siège des Nations Unies le Lundi 4 mai 2009. Il a permis des échanges  avec les délégués des pays francophones présents à la commission du développement durable.

     

    Le thème a été introduit par Chantal Line CARPENTIER agente principale de développement durable, à la Département des affaires économiques et sociales (DESA) des Nations Unies.

    Elle a resitué le sujet des modes de consommation et de production dans le contexte du Plan de mise en oeuvre de Johannesburg et de la Commission du développement durable, et du rôle du processus de Marrakech pour préparer le Cadre décennal de programmes à l'appui des initiatives régionales et nationales (10YFP).

    Elle a ensuite présenté le cadre conceptuel qui s'est imposé en s'appuyant sur le cycle de vie des produits et services, sur les forces du marché et signaux qui les conditionnent, et sur le Cadre politique habilitant qui permet les  évolutions. Elle a présenté les 7 Groupes de travail du processus de Marrakech mettant en application la PCD, en développant plus précisément le groupe de travail sur l'Afrique piloté par l'Allemagne.

    Ce groupe de travail s'appuie sur la table ronde Afrique sur la Consommation et la Production Durables (ARSCP) comme une organisation de réseau régional,

    Elle a présenté notamment le projet d'un cadre d'écolabel pour les produits africains qui pourrait s'appliquer aux produits agricoles ou halieutiques, et aux services comme le tourisme. Elle a aussi mis en perspective les opportunités des stratégies de rupture 'leapfrog' en Afrique. Enfin elle a conclu sur l'enjeu pour la francophonie pour assurer la présence des pays francophones notamment en développement dans ces différents processus.

     

    Madame Geneviève VERBRUGGE, Conseiller senior au service Production et Consommation Durable du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), a rappelé les enjeux de population et d'inégalités nord sud qui nécessitent un changement profond des modes de consommation et de production. En s'appuyant sur le guide méthodologique du PNUE en 10 étapes, elle a expliqué comment les pays pouvaient élaborer leurs stratégies sur les modes de consommation et de production et la nécessité d'un engagement au plus haut niveau dans les pays dans le cadre d'un processus impliquant l'ensemble des parties prenantes.

    En donnant des exemples concrets menés par les pays, comme le Sénégal, l'Ile Maurice, ou la France, elle  a proposé plusieurs approches permettant d'intégrer les programmes MPCD dan les stratégies existantes soit de développement durable soit de lutte contre la pauvreté. Elle a indiqué l'intérêt d'un processus de revue par les pairs comme permettant de faciliter l'intégration en s'appuyant sur les expériences du Burkina Faso et du Togo. Dans l'éventualité de l'organisation d'un Rio + 20 elle a souhaité que la question des modes de consommation et production soit au centre les priorités.

     

    Madame Djaheezah Subratty, Environment Officer, Division Politique et Planification, Département de l'Environnement au Ministère de l'Environnement de l'Île Maurice a exposé la façon dont son pays à intégré la question des Modes de Production et de Consommation Durables dans la Stratégie Nationale de Développement Durable. Le projet Maurice Ile Durable 2008 a formulé des ambitions fortes pour le pays portés au plus haut niveau par le Premier ministre. Elle vise à découpler la croissance économique des dommages causés à l'environnement à travers un slogan : atteindre plus avec moins (achieving more with less). Les MCPD ont été intégré dans la nouvelle Politique Nationale Environnementale (2007) et  un Programme National sur les MCPD a été élaboré grâce au soutien du PNUE pour la période 2008-2013. Fondé sur le guide du PNUE il a permis d'identifier les axes prioritaires d'intervention, engager des projets de démonstration et développer des indices de progression. 7 programmes s'appuyant sur 7 groupes de travail ont été fixés : Consommation Durable en Eau, Consommation Durable en Énergie, Bâtiments Durables, Réduction des déchets et Recyclage, Approvisionnement Public Durable, Communication et Sensibilisation, Biens et Services Durables. Elle a enfin conclu sur la façon dont le pays a su faire évoluer ce projet dans le contexte de la crise économique.

     

    La dernière intervention de Monsieur Christian BRODHAG, Directeur de Recherche à l'EMSE, Président du Groupe de Travail Tourisme du Processus de Marrakech, Président du Conseil d'Orientation de l'IEPF et Ancien délégué Interministériel au Développement Durable de la France portait sur le tourisme. Après avoir rappelé les enjeux économiques du tourisme notamment pour les pays les moins avancé il a montré comment la prospérité de l'industrie touristique dépend grandement de la qualité de l'environnement. Le groupe de travail s'est focalisé sur 4 thèmes principaux : le changement climatique, la biodiversité, la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel et le renforcement de la gouvernance locale. Le concept du tourisme durable est applicable à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destinations, le tourisme de masse, incluant les infrastructures existantes et les différents segments de " niches " touristiques : écotourisme, tourisme communautaire ou rural, tourisme basé sur le patrimoine ou la culture. Enfin il a illustré les résultats à travers les outils concrets qui ont été mis au point, les initiatives sur les finances ou la certification des labels. Enfin il a fait appel aux participant à se joindre à la réflexion pour transformer ce groupe de travail en une initiative de partenariat mondial pour le développement durable qui devrait se mettre en place d'ici la prochaine commission du développement durable.

     

    Le débat a permis de préciser certains points. L'une des questions importante a été la difficulté pour les pays en développement de répondre aux cahiers des charges de financeurs et bailleurs (Banque mondiale, Union Européenne...) sur des stratégies différentes alors qu'une seule stratégie devrait être arrêtée par les pays de façon à mettre en oeuvre les trois piliers économiques social et environnemental du développement durable.

      [CDD17]

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