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Entrevue de M. Brice Lalonde sur la coopération dans le domaine de l'eau



  • Entrevue de M. Brice Lalonde, Coordonnateur exécutif Rio 20, en marge de la Conférence annuelle d'ONU-Eau à Saragosse, sur l'Année internationale de la coopération dans le domaine de l'eau.

    Traduction libre. Le texte original de l'entrevue est disponible à l'adresse ci-dessous.


    "Évidemment, l'eau était l'un des principaux thèmes abordés lors de la Conférence de Rio2012. La conférence portait sur les vingt prochaines années. Non seulement la population mondiale tendra de 7 à 8 milliards, tandis que la quantité d'eau douce restera la même, mais l'impact du changement climatique va modifier les schémas d'eau et exposer les populations à de graves sécheresses ou des inondations, à des endroits où de tels évènements n'avait pas lieu avant, ou a tout de moins pas au même niveau. Après que la communauté internationale ait reconnu que l'accès à l'eau potable et à l'assainissement est un droit de l'Homme, la conférence de Rio 20 a reconnu l'atteinte récente de l'objectif de développement du Millénaire sur l'eau, ce qui est une avancé majeure, mais aussi la quantité de travail à faire pour s'assurer que l'accès à l'eau soit sécurisé partout et, en particulier, le travail à faire en matière d'assainissement, dont les progrès sont nettement insuffisants, mettant ainsi la santé humaine, en particulier celle des enfants, à haut risque. La question de l'assainissement a été considérée comme l'une des priorités pour les prochaines décennies alors que le traitement et le recyclage des eaux usées allait devenir l'une des principales sources d'eau pour la recharge des eaux souterraines, conservant les rivières ou l'irrigation des champs autour des villes. Il n'y a jamais eu aucun doute que résoudre tous ces problèmes nécessitera une coopération accrue. Ainsi, la coopération dans le domaine de l'eau est sorti très élevé dans les débats de Rio 20, non pas comme une obligation légale, mais comme un effort très pratique et nécessaire basé sur des partenariats, le renforcement des capacités, la distribution d'eau, des accords de gestion par bassin, l'adaptation en milieu urbain, des systèmes d'irrigation améliorés, des avertissements précoces d'ouragan, et ainsi de suite. En fait, le succès du mot "lien" illustre la prise de conscience générale que l'eau est l'élément unificateur reliant l'alimentation, l'énergie, la nature, mais aussi les êtres humains ensemble.

    Comme vous le savez la conférence Rio 20 a demandé à la communauté internationale de définir un ensemble d'objectifs de développement durable pour les vingt prochaines années. Je crois que l'un de ces objectifs pourrait porter sur l'eau, comme il est si important. Le Forum Mondial de l'Eau à Marseille propose qu'un tel objectif puisse être inspiré par l'initiative du Secrétaire général sur l'énergie "Énergie durable pour tous". Cette initiative englobe les trois dimensions du développement durable, l'impératif social en favorisant l'accès, la nécessité économique en améliorant l'efficacité, et la dimension environnementale en augmentant la part des énergies renouvelables. Il serait facilement possible e traduire l'initiative de l'énergie au domaine de l'eau. Aussi, les États membres de l'Organisation des Nations Unies devraient se rapprocher de se mettre d'accord sur la Convention des Nations Unies sur le droit relatif aux utilisations des cours d'eau internationaux à des fins autres que la navigation. Cette convention est tout au sujet de la coopération sur l'eau. L'Assemblée générale l'a adopté en 1997, mais elle est encore loin d'être ratifié. Il serait utile de comprendre où se situent les problèmes et comment ils peuvent être résolus.

    Inaugurant l'année internationale de la coopération de l'eau, Saragosse va façonner le paysage en offrant des exemples de coopération et de gestion entre les pays ou entre les usagers de l'eau, telles que les villes et les zones rurales. Il ne faut pas oublier qu'il y a plus de 200 bassins fluviaux transfrontaliers dans le monde entier. Non seulement les gens vivant en amont des bassins doivent-ils répondre aux besoins de leurs voisins riverains en aval, mais tout utilisateur doit reconnaître la légitimité des autres utilisateurs et se joindre à eux pour gérer le bien commun. Un des utilisateurs important est la nature elle-même qui a besoin d'eau pour l'ensemble de ses créatures vivantes, mais fournit également de l'eau de haute qualité si ses écosystèmes sont en bonne santé. La conférence décrira certains des outils, des institutions et des pratiques qui ont permis de renforcer la coopération. Ce sera là de précieux renseignements."

     "Les générations futures comptent sur la coopération dans le domaine de l'eau. Ils attendent beaucoup des participants à la conférence de Saragosse."

     

    [AICDEAU-2013]

    [PROCESSODD]

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