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La « mise en patrimoine de l’eau »: une perspective interdisciplinaire



  • Vendredi 9 et Samedi 10 mars 2007, Arras, Université d’Artois

    Exposé de la thématique et présentation du programme:

    Depuis quelques années on assiste, parallèlement à la diffusion du concept de développement durable, à une patrimonialisation de l’environnement et des ressources naturelles dans les discours comme dans les textes juridiques de portée nationale et internationale. L’eau n’échappe pas à cette tendance lourde et la loi française sur l’eau de 1992, tout comme la directive cadre européenne sur l’eau de 2000 reconnaissent à cette ressource un caractère patrimonial. Toutefois, la directive cadre stipule que « L’eau n’est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu’il faut protéger et gérer », soulignant que l’eau est à la fois un bien marchand (certes différent des autres) et un patrimoine…
    L’objectif de ces journées d’études est de fournir un lieu pour confronter la manière dont cette patrimonialisation des ressources en eau a été analysée par les disciplines de sciences humaines, sociales et juridiques. Que recouvre précisément la notion de patrimoine dans le domaine de l’environnement et des ressources naturelles ? Quelles sont les implications du passage de la notion de patrimoine à celle de patrimoine commun ? Peut-on étudier le patrimoine indépendamment de toute référence au cadre marchand ? Quelles sont les implications de la patrimonialisation des ressources en eau pour la gestion des ressources, mais aussi des réseaux d’eau ?
    D’un point de vue opérationnel, de nombreux travaux ont été menés sur le thème de la gestion patrimoniale des ressources naturelles et de l’environnement dans les pays développés, comme dans les pays en développement. Cependant, dans quelle mesure peut-on qualifier la gestion des ressources en eau de gestion patrimoniale ? Dans quelles configurations ? Comment la gestion patrimoniale s’articule-t-elle à la gestion intégrée des ressources en eau ? Sur quels territoires cette patrimonialisation opère-t-elle ?
    Toutes ces questions seront abordées à l’occasion des quatre sessions organisées lors de la première journée. D’abord, nous effectuerons un cadrage sémantique et épistémologique de la notion de patrimoine dans le domaine de l’environnement et des ressources naturelles. Puis, en resserrant progressivement notre champ d’étude, nous analyserons les implications de la qualification de l’eau comme patrimoine. Enfin, les deux dernières sessions examineront, à partir d’études de cas, la manière dont la gestion patrimoniale des ressources en eau est conduite dans plusieurs pays en développement et dans des pays occidentaux avec une démarche comparative.
    La seconde journée sera l’occasion d’une visite de terrain, comme lors des précédents rendez-vous scientifiques du GDR rés-eau-ville. La visite projetée est une visite du territoire des wateringues du Nord-Pas-de-Calais (situés dans la plaine maritime des Flandres, c’est-à-dire dans le triangle St Omer, Calais, Dunkerque). Le territoire des wateringues révèle une configuration spatiale et institutionnelle singulière orientée depuis plusieurs siècles sur la gestion des risques liés à l’eau. Envahi à l’origine par la mer, le territoire des wateringues fut mis hors d’eau par différents travaux à partir du 12ème siècle. Il s’agit aujourd’hui d’une vaste plaine maritime dont le
    niveau moyen des terres est inférieur au niveau moyen des plus hautes mers. Un ensemble complexe de fossés, de watergangs, de canaux, d’écluses, de portes à la mer et de pompes permet l’évacuation de l’eau de surface face à la mer. L’ensemble du dispositif, constitué et amélioré au fil des siècles, est destiné à évacuer les eaux à la mer, faire barrage aux entrées d’eau marine à marée haute et lors de surcotes exceptionnelles, maintenir le plan d’eau à un niveau constant dans les terres en périodes humides et retenir l’eau douce en périodes sèches.

    Présentation du comité d’organisation :
    Coordinateur : Olivier Petit, économiste, Centre EREIA, Université d’Artois, Arras.
    Comité d’organisation scientifique
    Catherine Baron, socio-économiste, Lereps-Gres, Universités Toulouse I et II, Toulouse
    Nadia Belaïdi, juriste, CNRS PRODIG, Paris
    Iratxe Calvo-Mendieta, économiste, IMN, ULCO, Dunkerque
    Catherine Carré, géographe, LADYSS, Université Paris I, Paris
    Agathe Euzen, anthropologue, CNRS PRODIG, Paris
    Jean Paul Haghe, géographe, PRODIG, IUFM de Caen
    Graciela Schneier-Madanes, architecte-géographe, CNRS CREDAL, Paris
    Comité scientifique d’évaluation
    Federico Aguilera-Klink, Professeur d’économie à l’Université de la Laguna , Tenerife, Espagne.
    Pierre Bauby, Chercheur en économie-gestion au Laboratoire d’Economie Dyonisien (LED), Université de Paris VIII.
    Stéphane Callens, Professeur d’économie, Directeur du Centre EREIA, Université d’Artois, Arras.
    Henri Coing, Professeur émérite de sociologie à l’université Paris XII - Val-de-Marne.
    Hubert Gérardin, Maître de Conférences en économie, Rédacteur en chef de la revue Mondes en développement, Laboratoire Beta, Université de Nancy II.
    Corinne Larrue, Professeur d’aménagement, Centre de recherches Ville Société Territoire, Université de Tours.
    Patrice Mélé, Maître de Conférences en géographe, Centre de recherches Ville Société Territoire, Université de Tours.
    Bruno Villalba, Maître de Conférences en sciences politiques, Laboratoire CERAPS-Lille II, Institut d’Etudes Politiques de Lille.
    Franck Dominique Vivien, Maître de Conférences en économie, Laboratoire HERMES, Université de Reims.
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