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La géographie au service du développement durable



  • Lorsque les gens mettent la géographie au service du développement durable, ils peuvent influencer le cours des événements dans leur collectivité et aux quatre coins de la planète.

    L'une de ces personnes est Peter Ndunda, un géographe du Kenya qui est associé au programme « Ma communauté, notre terre » (My Community, Our Earth, ou MyCOE), un programme que coordonne l'Association des géographes américains (Association of American Geographers, AAG).

    Peter Ndunda a grandi à Mitaboni, une région rurale du Kenya. Deux fois par jour, il devait faire à pied les dix kilomètres qui séparaient son domicile de l'école primaire la plus proche. Ayant obtenu de bonnes notes à l'école primaire, il a pu s'inscrire au lycée. Une fois son diplôme d'enseignement secondaire en poche, il fut accepté par le programme de géographie à l'université Moi.

    « J'ai décidé de me concentrer sur l'étude de la géographie de façon à connaître la terre dans toutes ses dimensions », explique-t-il.

    Durant sa troisième et quatrième années d'université, il s'est concentré sur les techniques de télédétection, connaissances qui devraient lui être très utiles pour résoudre les problèmes de gestion des ressources naturelles du Kenya, notamment les problèmes liés à l'environnement et à l'urbanisme.

    Durant sa troisième année d'université, Peter Ndunda a assisté à la Conférence africaine sur les systèmes d'information géographique (Geographic Information Systems, ou GIS) durant laquelle la principale conférencière, Carmelle Tebrough, a évoqué la portée de la géographie et des GIS et mentionné le lancement d'un nouveau programme, le MyCOE, dont l'objectif est de promouvoir le développement durable grâce à l'acquisition de connaissances géographiques.

    Ce fut une inspiration pour Peter Ndunda qui décida, après la conférence, d'organiser une journée consacrée aux GIS sur le campus de son université. Il réunit alors une équipe d'étudiants pour réaliser des projets et des présentations portant sur la géographie dont l'un fut présenté la même année à une foire scientifique nationale à laquelle assistait le président du Kenya.

    L'année suivante, Peter Ndunda mit au point un projet colossal pour MyCOE. Il concentra ses efforts sur la cartographie des problèmes écologiques résultant de l'utilisation des sols dans une région de Mombassa baptisée Changamwe, étudiant les conséquences de l'érosion des sols, du déversement des ordures dans les rues - un danger en matière de santé publique qui parfois bloquait des rues entières -, et des inondations dans les bidonvilles situés à proximité des gaines d'écoulement des eaux, autant de problèmes avec lesquels il était familier, les ayant constatés tout au long de sa vie, et auxquels il voulait trouver des solutions.

    Ses travaux terminés, des copies de son projet MyCOE accompagnées d'un plan d'action annonçant les zones où le danger était le plus grand et l'action la plus urgente, furent remises aux législateurs locaux.

    Ce projet valut à Peter Ndunda d'être l'un des quatre étudiants étrangers à recevoir un parrainage pour assister, en 2002, à la Conférence des usagers organisée aux États-Unis par l'Institut de recherche sur les systèmes environnementaux (Environmental Systems Research Institute, Inc, ou ERSI). À cette conférence, il rencontra deux personnes avec lesquelles il devait collaborer par la suite : Cynthia Moss et Harvey Croze, du Projet de recherche sur les éléphants d'Amboseli.

    De l'avis de Peter Ndunda, c'est bien grâce au projet MyCOE, pour lequel il n'a ménagé aucun effort, qu'il a pu venir aux États-Unis et qu'il a commencé à s'intéresser de plus près au travail communautaire. Si l'abstrait et l'obtention de bonnes notes avaient caractérisé ses études, son projet MyCOE lui a permis de rencontrer bien des gens, notamment des responsables du ministère kényan de l'environnement, et il l'a incité à s'intéresser à la recherche de solutions aux problèmes locaux et à essayer d'influencer le cours des choses.

    « Je me sentais davantage responsable de mes propres actions et de la façon dont elles affectaient les autres », se rappelle-t-il, décidant alors d'adopter une conduite pouvant servir de modèle pour venir en aide à la communauté.

    Après avoir obtenu sa licence, Peter Ndunda a pris un premier emploi avec le groupe de distribution régional pour l'Afrique orientale de l'ESRI. Par la suite, il s'est associé au Projet de recherche sur les éléphants d'Amboseli et a mis au point une banque de donnée GIS sur l'utilisation des sols afin d'encourager la protection durable des éléphants au Kenya.

    Parallèlement à ses études en vue d'une maîtrise sur la science des GIS à l'université de Redlands, en Californie, il s'est penché sur l'élaboration d'un model de recherche portant sur la visualisation de l'érosion des sols dans la région de San Mateo en Californie. En 2005, il se plaçait deuxième au concours international de l'ESRI sur les meilleures pratiques en matière de modélisation scientifique.

    Après avoir obtenu sa maîtrise, Peter Ndunda accepta un poste de consultant dans le domaine de la géoinformation à la Banque mondiale, à Washington. En ouvrant à résoudre les défis liés à l'environnement et au développement durable aux quatre coins du monde, ce travail était pour lui une façon d'aider les gens.

    C'est là qu'il a fait la connaissance du Kényan Wangari Maathi, lauréat du prix Nobel de la paix 2004 et chef de file du mouvement africain dit de la « ceinture verte » qui lui a offert un emploi portant sur la création d'un système d'information géographique pour appuyer les initiatives de reboisement mises en ouvre par le mouvement ceinture verte, emploi qu'il a tout de suite accepté.

    Non seulement va-t-il être en mesure de travailler sur les questions touchant le développement durable en Afrique en analysant les changements qui sont intervenus dans le couvert végétal, de cartographier les efforts de reboisement, de donner des informations indispensables pour surveiller et gérer les forêts et justifier les décisions prises en matière d'utilisation des sols et de réglementation, mais il se réjouit également de retourner au Kenya pour continuer à influencer le cours des choses dans son pays.

    (Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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