L’enjeu des hydrocarbures en Gaspésie soulève le débat et les passions et souvent, on peine à s’y retrouver à naviguer entre les réglementations et les documentations quelques peu techniques et ambiguës pour le commun des mortels.
Dans cette mer d’informations, qui sont parfois même contradictoires, les organismes de bassin-versant de la Gaspésie lèvent la main pour mettre leur expertise à contribution et sont d’avis qu’ils sont très bien placés pour répondre aux interrogations en rapport avec tout ce qui concerne l’eau et les hydrocarbures.
C’est que les organismes de bassin-versant (OBV) sont des tables de concertation qui réunissent des représentants de différents secteurs d’activités, que ce soit l’agriculture, la forêt, le monde municipal, la chasse, la pêche, l’environnement, l’éducation et même différents ministères dont les mandats sont liés à l’eau. « À cause de ce caractère multisectoriel, les OBV seraient très bien placés pour apporter une vision d’ensemble et réfléchie de l’enjeu de hydrocarbures et apporter un éclairage sur les avantages et désavantages de la filière pétrole et gaz en Gaspésie en rapport avec l’eau, tant sur terre que sous terre », explique Michel Chouinard du Conseil de l’Eau Gaspésie sud.
Il ajoute que le gouvernement du Québec aurait avantage à mettre à contribution des organisations qu’il a lui-même mis en place dans le cadre de la Politique nationale de l’Eau pour soutenir la prise de décision et la réflexion des élus et de la population de la Gaspésie.
L’eau qui rapporte
Cette sortie n’est évidemment pas fortuite et survient au moment où le ministre Moreau, responsable de la Gaspésie ainsi que des Ressources naturelles, était en visite à Gaspé pour dialoguer avec les élus à propos des hydrocarbures. Le Conseil de l’Eau Gaspésie sud rappelle que l’eau et son utilisation génèrent des retombées de dizaines de millions de dollars à chaque année dans la région, par l’utilisation récréative des lacs, des rivières et des ruisseaux. Bénéfices qui se renouvellent d’année en année, sans compter les activités de la mer.
« L’avenir de la région repose certainement sur son développement [de l’eau], qu’on souhaite harmonieux et réfléchi, mais ceci implique l’adoption d’une approche globale qui va voir à concilier les besoins économiques, la préservation des habitats et la qualité de vie de ceux qui vivent ici ou qui viennent la visiter pour en découvrir les beautés exceptionnelles […] L’eau et les milieux aquatiques représentent une richesse collective pour les Gaspésiens et Gaspésiennes qui méritent bien qu’on prenne le temps nécessaire de réfléchir aux différentes options qui se présentent à nous pour le futur. Qui est pressé? », conclut Michel Chouinard.
Source: Le Pharillon. Auteur: Jean-Philippe Thibault
07/10/24 à 12h30 GMT