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La protection des gorilles à l'ordre du jour de la réunion des Virunga



  • (Des ministres et des écologistes vont étudier les problèmes et envisager des solutions.) (1028)

    Par Lea Terhune
    Rédactrice

    Washington - Contrairement à ce que certains romanciers et cinéastes ont dépeint, les gorilles sont des animaux doux, qui risquent maintenant de disparaître à cause de ceux qui les tuent. Une réunion ministérielle qui doit se tenir à Gisenyi (Rwanda) portera sur leur protection et sur celle de leur habitat.

    Quelque 700 gorilles des montagnes vivent dans des régions sauvages de l'Afrique. Environ de la moitié d'entre eux se trouvent dans la région des Virunga qui se situe en partie au Rwanda, en partie en Ouganda et en partie en République démocratique du Congo (RDC).

    " La diversité biologique de la région des Virunga est exceptionnelle et revêt de l'importance pour le monde entier. Elle mérite qu'on la protège pour faire en sorte qu'elle ne disparaisse pas ", a indiqué la secrétaire d'État adjointe aux occéans et aux affaires écologiques et scientifiques internationales, Mme Claudia McMurray, à America.gov avant de partir au Rwanda pour assister à cette réunion les 14 et 15 juillet.

    " Les forêts de l'Afrique centrale jouent un rôle essentiel en offrant des moyens de subsistance à des millions de personnes, mais aussi en stabilisant les conditions climatiques aux niveaux tant régional que mondial ", a-t-elle dit tout en soulignant le courage des gardes forestiers qui risquaient leur vie pour protéger les animaux sauvages et leur habitat. Ces dix dernières années, plus de 120 gardes forestiers ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions.

    Les animaux sauvages, leur habitat et les gardes forestiers du parc national des Virunga en République démocratique du Congo (RDC) sont assiégés. Le conflit entre les milices des rebelles et l'armée congolaise empêche souvent les gardes forestiers d'avoir accès à ce parc. Les trafiquants de charbon de bois constituent un autre problème. Le charbon de bois est le principal combustible utilisé par la population locale pour faire de la cuisine, et les arbres des forêts sont abattus illégalement et transformés en charbon de bois dont le commerce est assez lucratif.

    En juillet 2007, la famille bien connue des gorilles Rugendo a été tuée dans le parc national des Virunga, un mois après qu'on eut découvert un gorille femelle qui avait été tué d'un coup de fusil à l'arrière de la tête dans la même zone. En tout, 7 gorilles ont été tués. Les gardes forestiers et les écologistes qui ouvrent en faveur de la protection des forêts tropicales considèrent que ces actes meurtriers constituent un moyen pour les trafiquants de charbon de bois de décourager toute entrave à leur trafic.

    Un ancien directeur du parc accusé d'avoir organisé la tuerie des gorilles, M. Honoré Mashagiro, a été arrêté en mars. Dans son article intitulé " Qui a assassiné les gorilles des Virunga ? " que la revue National Geographic a publié en juillet, M. Mark Jenkins décrit comment M. Mashagiro a persécuté le garde de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), M. Paulin Ngobobo, qui a dû se cacher pour se protéger.

    Un représentant de l'organisme de WildlifeDirect a déclaré à M. Jenkins que les gardes forestiers n'avaient pas pu arrêter les trafiquants de charbon de bois parce que M. Mashagiro les protégeait. Cet organisme, dont le siège est au Kénya et qui a à sa tête le célèbre anthropologue Richard Leakey, protège activement les gorilles.

    Protection et développement économique

    Lors de leur réunion, les ministres compétents en la matière des États intéressés et Mme McMurray étudieront les causes de l'abattage des gorilles ainsi que les problèmes économiques et écologiques et ils chercheront à protéger ces ressources importantes.

    L'Ouganda, la RDC et le Rwanda sont signataires de la Déclaration tripartite sur la gestion transfrontalière des ressources naturelles de la zone protégée de la Central Albertine Rift, qui énonce un plan décennal de protection pour cette zone.

    Les États-Unis appuient le développement économique et les mesures de protection dans cette partie du monde dans le cadre du programme de protection de l'environnement en Afrique centrale de l'Agence des États-Unis pour le développement international, ainsi que du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo.

    Des clichés pris par des satellites de la NASA permettent aux spécialistes de suivre de près l'abattage, par des paysans et par des trafiquants de charbon de bois, des arbres dans le parc national des Virunga.

    L'organisme Wildlife Conservation Society, dont le siège est à New York, collabore étroitement avec l'ICCN en vue de renforcer les compétences en matière de gestion du parc et de fournir le matériel nécessaire aux gardes forestiers.

    Les gorilles des montagnes ne sont qu'une des espèces de grands singes dont la vie est mise en danger par la guerre, les braconniers et la coupe des arbres. Le nombre des bonobos et des chimpanzés diminue aussi.

    On tue souvent les singes pour leur viande, mais ils sont aussi victimes de la fièvre d'Ebola et de virus qui s'attaquent à leur appareil respiratoire comme chez l'homme, ce qui est particulièrement inquiétant car le tourisme fournit des emplois et est important pour le développement économique.

    Par ailleurs, à cause de la forte croissance démographique, les habitants de cette région se disputent les ressources locales et empiètent sur l'habitat des singes, ce qui aggrave le problème. Les trafiquants de charbon de bois ont une grande clientèle : des centaines de milliers de personnes de la région achètent leur marchandise. Selon des estimations, une famille utilise 68 kilogrammes de charbon de bois par mois.

    Face à ces problèmes complexes, les organismes publics, les organismes de protection de l'environnement et les gardes forestiers ont peu de moyens financiers et sont mal équipés. Créé en 1925, le parc national des Virunga en RDC, qui est limitrophe de l'Ouganda et du Rwanda, a été classé par l'UNESCO en 1979 dans le patrimoine mondial en raison de la diversité de ses animaux sauvages et de leurs habitats (marécages, forêts, savanes et montagnes volcaniques escarpées).

    " Le dévouement remarquable de nos partenaires à Virunga, en dépit des nombreux risques, mérite qu'on le reconnaisse davantage. Nous sommes convaincus que la protection peut jouer un rôle important pour établir la stabilité et pour appuyer le développement économique dans la région ", a fait remarquer Mme McMurray.

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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