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Planèt'ERE: un colloque de recherche pour réunir les acteurs de l'Éducation Relative à l'Environnement



  • Par Émile Doyon pour GaïaPresse

    Un colloque de recherche tenu dans le cadre du Forum Planèt’ERE, portant sur l’éducation relative à l’environnement (ERE) dans la Francophonie, s’est révélé inspirant et formateur. Près de 40 chercheurs y ont participé afin de présenter le fruit de leurs travaux. Des thèmes aussi variés que l’impact du colonialisme à l’engagement numérique dans l’ERE ont été abordés dans cette journée d’échanges.

    Le colloque de recherche qui s’est tenu le 27 juin invitait les participants à porter un regard descriptif, interprétatif et critique sur le champ de l’ERE, à en cerner les défis et les enjeux et à entrevoir des avenues de cheminements critiques et féconds. C’était également un lieu de rencontres entre étudiants, professeurs et professionnels tant québécois que de l’étranger. Deux conférences ont retenu particulièrement notre attention.

    L’importance de l’éducation aux adultes

    Lorsqu’on parle d’éducation, on pense souvent à la formation dirigée aux enfants, dans un contexte scolaire (éducation formelle). Cependant, lors de sa conférence, Carine Villemagne, professeure à la faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, insiste sur l’importance du champ de l’andragogie, c’est-à-dire de l’éducation des adultes. Elle résume les diverses initiatives de ce champ d’études au sein de la Francophonie canadienne. On parle, entre autres, d’éducation qui vise une prise de conscience, d’acquisition de savoir et de changement d’état d’esprit. « L’ERE a donc pour but de développer une citoyenneté environnementale», précise-t-elle.

    Ce type d’éducation se fait généralement dans un contexte plus informel, non encadré par un système éducatif hiérarchiquement nivelé. On parle alors d’une éducation effectuée dans des médias, dans des jardins communautaires et dans des musées. «Il important de s’appuyer sur des réalisations concrètes et en lien avec le quotidien afin que la transmission d’information soit porteuse», souligne-t-elle.

    L’apprentissage par des stages pratiques

    Dans une deuxième présentation Émilie Boulay, étudiante à la maitrise en sciences de l’environnement à l’Université du Québec à Montréal, aborde la nature de l’éducation formelle de la jeunesse. À cet égard, elle nous fait part d’un nouveau programme d’éducation dans les écoles collégiales. «Le milieu académique souffre d’un manque déplorable d’éducation relative à l’environnement», affirme-t-elle. Elle a développé un programme d’éducation prenant la forme d’un stage, organisé en collaboration avec le Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE) et le Cegep Bois-de-Boulogne.

    Le stage se déploie sur une période de 5 jours se déroulant au parc-nature Bois-de-Liesse et regroupant 50 étudiants d’une classe de biologie. La participation au programme de stage demeure volontaire et offre aux participants d’être exemptés de quelques cours de biologie. Les étudiants sont exposés à des mises en situation et appelés à prendre le rôle de certaines parties prenantes, suivant la méthode éducative APP (Apprentissage par Problèmes). L’éducation expérientielle est  privilégiée pour créer un lien plus fort à la nature et voir l’application concrète des observations.

    Mlle Boulay souligne également l’importance déterminante que représente l’interdisciplinarité dans le nouveau programme qu’elle a élaboré afin d’obliger les étudiants à s’affranchir des limites de la biologie. Par exemple, des thématiques telles que le droit de l’environnement ont été explorées. Le programme a été un franc succès et des professeurs d’autres institutions collégiales ont comme projet de l’incorporer dans leurs cursus.

    La recherche : un vecteur pour l’avancement de l’ERE

    Soulignons que ces deux conférences ne sont qu’un fragment de tout ce qui a été présenté lors du colloque de recherche. Une telle activité, riche d’enseignement et de pistes d’action, représente une contribution majeure pour l’ERE dans la Francophonie.

    Ces nombreuses présentations, de par leur connaissance renouvelée et des pratiques innovantes, tracent la voie pour élargir et renforcer l’éducation relative à l’environnement, maillon essentiel pour forger une large mobilisation sur les questions environnementales.

    Source : GaïaPresse

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