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Le Cameroun obtient un financement pour restaurer les terres et renforcer la sécurité alimentaire



  • Un projet pilote financé par le Fonds de l'Environnement Mondial soutiendra la culture du riz et des oignons dans les régions du Nord et de l'Extrême-Nord du Cameroun  

    Dans le cadre des discussions en cours lors de la COP28 à Dubai, les débats sur le financement des projets d'adaptation aux changements climatiques des pays en développement sont au cœur des préoccupations. Toutefois, le Cameroun a déjà fait un pas en avant en obtenant un financement du Fonds de l'Environnement Mondial pour un projet ambitieux de restauration des terres.

    En effet, le Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) du Cameroun a récemment élaboré un projet d'envergure intitulé "Promouvoir la neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) et l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre dans les paysages de production de la zone agroécologique soudano-sahélienne du Cameroun".

    Cette initiative, pilotée par le gouvernement camerounais, répond aux engagements pris par le pays envers la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULCD) à travers le mécanisme de Neutralité de la Dégradation des Terres (NDT). Ce mécanisme, mis en place par la CNULCD, vise à aider les pays à résoudre les problèmes de désertification et de dégradation des terres pour parvenir à un développement durable. Pour concrétiser cet objectif, le gouvernement camerounais a sollicité et obtenu un financement du Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) avec la participation de l'Agence d'Exécution, le Fonds Mondial pour l'Alimentation (FAO).

    La zone agroécologique soudano-sahélienne du Cameroun, qui compte cinq millions d'hectares de terres fortement dégradées, a été identifiée comme la zone la plus propice à la mise en œuvre de ce projet NDT. Ces régions soudano-sahéliennes sont donc reconnues comme des zones prioritaires pour le mécanisme NDT. Le Cameroun a adopté une approche de mise en œuvre municipale, avec pour objectif ultime que 90% des communes des "zones prioritaires" luttent durablement contre la dégradation des terres et atteignent la neutralité de dégradation des terres. Pour la phase pilote, six communes ont été sélectionnées.

    À long terme, l'objectif est de contribuer à la définition des objectifs et à l'élaboration de plans d'utilisation durable des terres et de gestion des ressources, ainsi que de suivre leur mise en œuvre afin de promouvoir un développement durable dans toutes les communes concernées. La mise en œuvre du projet NDT implique plusieurs parties prenantes et partenaires financiers, tels que le Ministère de la Forêt et de la Faune (MINFOF), le Ministère du Commerce, des Mines et du Développement Technologique (MINMIDT), le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER), des organisations de la société civile (OSC), la FAO, CIFOR, ICRAF, GIZ, et bien d'autres.

    Une première mission conjointe entre le MINEPDED et la FAO s’est déroulée du 26 novembre au 2 décembre 2023 dans les six communes ciblées. Cette mission avait pour objectif de présenter le projet, la méthodologie de définition des objectifs de la NDT, la planification intégrée de l'utilisation des terres et sa mise en œuvre. Des rencontres avec les parties prenantes ont été  organisées dans chaque commune pour présenter les objectifs du projet et faciliter une bonne appropriation de ses activités, ainsi que l'implication des bénéficiaires, notamment les membres des coopératives agricoles.

    Le gouvernement camerounais montre ainsi son engagement déterminé dans la lutte contre la désertification et la dégradation des terres en lançant ce projet ambitieux. En promouvant la neutralité en matière de dégradation des terres, le Cameroun aspire à un avenir durable et résilient pour les générations actuelles et futures.

    Lionel MINGUE 

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