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La lutte contre les changements climatiques exige une volonté politique internationale



  • Par Merle David Kellerhals Jr.
    Rédacteur

    Washington - Le ministre du commerce des États-Unis, M. Gary Locke, a déclaré lors de la conférence de l'ONU sur les changements climatiques à Copenhague que le monde avait à portée de la main les moyens de répondre simultanément aux situations environnementale et économique, mais qu'il lui fallait trouver la volonté politique d'agir.

    " Si nous prenons des mesures sérieuses pour lutter contre les changements climatiques, non seulement léguerons-nous une planète plus propre et plus salubre à nos enfants, mais nous mettrons aussi en place les fondations de décennies de prospérité durable pour l'ensemble du monde ", a dit M. Locke le 11 décembre. " Il nous faut, pour cela, rien de moins que de changer entièrement notre façon de concevoir la production et la consommation de l'énergie ", a-t-il ajouté dans ses propos aux membres des 192 délégations qui participent à cette conférence internationale, la plus grande jamais organisée sur le thème du réchauffement de la planète.

    Depuis plus de deux décennies, la majeure partie du monde a bénéficié d'un luxe à deux volets qui a suscité la plus importante vague de croissance économique jamais connue, à savoir l'existence de carburants fossiles peu coûteux et abondants, tels le pétrole et le gaz naturel, qui ont été utilisés sans s'inquiéter ou sans prendre conscience de l'effet des émissions des gaz à effet de serre qui découlent de leur combustion, a indiqué M. Locke. Il a ajouté qu'au cours des prochaines décennies, le monde devra rebâtir et réinventer presque toutes les activités industrielles, de la génération et de la distribution de l'électricité à la production manufacturière et aux méthodes de construction, pour qu'elles s'effectuent de manière plus efficace et rentable dans un monde qui devra apprendre à compter de moins en moins sur les combustibles fossiles.

    " Lorsque nous soulignons le potentiel de création d'emplois des investissements dans le secteur de l'énergie propre, nous ne parlons pas seulement de quelqu'un qui travaillerait pour une compagnie d'énergie solaire ou éolienne ", a dit M. Locke. " Il s'agit en fait de créer un modèle entièrement nouveau de croissance économique. " Une nouvelle économie verte, a-t-il expliqué, comprendrait notamment : des méthodes d'éclairage, des compteurs et des procédés manufacturiers qui utilisent l'énergie de manière efficace ; la réhabilitation des réseaux électriques pour incorporer des systèmes de surveillance et de distribution plus efficaces ; la construction de bâtiments qui feraient usage de matériaux verts ; l'amélioration de la surveillance des émissions et de l'utilisation de l'énergie ; et des systèmes plus intelligents d'irrigation pour les récoltes qui produiront la prochaine génération de biocarburants.

    La première étape de cette transition consiste, en partie, à simplement appliquer ce que nous savons déjà au sujet de l'utilisation efficace de l'énergie, a ajouté M. Locke, donnant en exemple les progrès accomplis par le pays hôte de la conférence sur le climat, en l'occurrence le Danemark.

    " En 1970, le Danemark dépendait presque entièrement de sources étrangères de pétrole et de charbon pour ses besoins énergétiques. Il est devenu aujourd'hui un exportateur net de gaz naturel, de pétrole et d'électricité ", a indiqué M. Locke, ajoutant que 20 % de l'énergie utilisée au Danemark provient de sources renouvelables. Le produit intérieur brut du Danemark - la valeur des biens et services qu'il produit - a doublé au cours des 40 dernières années, mais sa consommation générale d'énergie est demeurée à peu près la même. Le profil démographique et géographique des autres pays peut être différent de celui du Danemark mais son exemple montre ce que la volonté et l'action politiques peuvent accomplir pour susciter la croissance d'une économie verte, a fait remarquer M. Locke.

    Pour que tous les pays du monde établissent la voie qu'ils suivront dans cette nouvelle direction, leurs gouvernements devront adopter des mesures plus vigoureuses pour financer la recherche et le développement de sources d'énergie propre, de même que pour réglementer le marché de manière à offrir des incitations à l'innovation dans le secteur de l'énergie propre. Un pas en avant sur ce long chemin consistera à mettre fin aux mesures d'incitation néfastes qui, en revanche, nuisent au développement de sources d'énergie propre.

    L'une de ces mesures néfastes est le fait que trop de pays offrent encore des subventions pour la production et la consommation de combustibles fossiles, a ajouté M. Locke - des subventions que le président Obama a proposé d'éliminer. Selon l'Agence internationale de l'énergie et l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'élimination de ces subventions permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 10 % d'ici 2050.

    " Nous ne pouvons pas, d'un côté, déclarer que nous souhaitons utiliser davantage l'énergie propre, tandis que de l'autre, nous fournissons de nombreuses mesures d'incitation financières qui servent à promouvoir les carburants à haute teneur de carbone ", a souligné M. Locke.

    La conférence de Copenhague

    M. Locke a tenu ces propos sur le réchauffement planétaire et ses effets au cinquième jour de la conférence sur les changements climatiques. D'autres membres du gouvernement des États-Unis ont déjà fait des déclarations à cette conférence ou doivent le faire dans le courant de la semaine tandis que l'allocution du président Obama est prévue pour le 18 décembre.

    La conférence de Copenhague vise à établir le texte préliminaire d'un traité international ayant force obligatoire, dont le but est contrôler les émissions de gaz à effet de serre qui sont généralement reconnues comme étant la cause première du réchauffement planétaire. Des délégués de 192 pays participent à la 15e Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), comme elle est officiellement appelée, qui se déroule du 7 au 18 décembre à Copenhague. Le projet d'accord qui en découlerait prendrait la relève du Protocole de Kyoto, conclu en 1997, lequel exigeait une réduction d'environ 5 % d'ici 2012 des émissions de gaz à effet de serre de la part de 37 pays industriels.

    Le président Obama a déjà indiqué que les États-Unis étaient prêts à établir comme cible une réduction des émissions des gaz à effet de serre des États-Unis d'environ 17 % d'ici à 2020 par rapport à leurs niveaux de 2005, ce qui serait éventuellement conforme aux projets de lois sur l'énergie et le climat qui seraient adoptés aux États-Unis - des projets de loi que le Sénat examine actuellement. L'objectif à long terme du chef de l'exécutif américain est de parvenir à une réduction des émissions de dioxyde de carbone (ou gaz carbonique) qui atteindrait 30 % d'ici 2025 et 42 % en 2030, toujours par rapport à leurs niveaux de 2005.

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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