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Brésil : les droits autochtones et environnementaux sont attaqués, selon des experts



  • Trois experts des Nations Unies et un rapporteur de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) ont joint leur voix pour dénoncer les attaques contre les droits autochtones et environnementaux au Brésil.

    « Les droits des peuples autochtones et les droits environnementaux sont attaqués au Brésil », ont déclaré les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, Victoria Tauli Corpuz, sur les défenseurs des droits de l'homme, Michel Forst, et sur l'environnement, John Knox, ainsi que le Rapporteur de la CIDH sur les droits des peuples autochtones, Francisco José Eguiguren Praeli dans un communiqué de presse.

    Au cours des 15 dernières années, le Brésil a enregistré un grand nombre de meurtres de défenseurs de l'environnement et des terres, ont noté les experts, soit une moyenne d'environ une personne par semaine. Les populations autochtones sont particulièrement menacées.

    Les experts ont pointé du doigt les projets de réforme de la Fondation nationale indienne, l'organisme qui soutient les peuples autochtones dans la protection de leurs droits et qui a déjà vu son financement réduit considérablement. Un rapport récemment adopté par la Commission d'enquête du Congrès brésilien demande que l'organisme soit privé de la responsabilité de la délimitation des terres autochtones.

    « Ce rapport prend plusieurs mesures qui représentent un recul en matière de protection des terres autochtones », ont averti les experts. « Nous sommes particulièrement préoccupés par les procédures futures en matière de démarcation, ainsi que pour les terres autochtones qui ont déjà été délimitées ».

    Le rapport de la Commission d'enquête du Congrès brésilien questionne également les motifs des Nations Unies en l'accusant d'être une confédération d'ONG qui influencent la politique brésilienne par l'intermédiaire de ses agences, de la Convention 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

    Les experts en droits de l'homme ont également noté qu'un certain nombre de projets de loi établissant des licences environnementales qui affaibliraient la protection de l'environnement ont été présentés au Congrès le vendredi 2 juin. La législation proposée supprime ainsi le besoin de licences environnementales pour les projets impliquant l'agroalimentaire et l'élevage de bovins, quelle que soit leur taille, leur lieu, leur nécessité ou leur impact sur les terres autochtones ou l'environnement.

    Les experts ont prévenu que les lois proposées étaient en contradiction avec la Déclaration américaine sur les droits des peuples autochtones, qui garantit les droits de ces peuples à la préservation et à la protection de l'environnement et protège la capacité de production de leurs terres et de leurs ressources.

    « Les tensions sur les droits fonciers devraient être résolues par des efforts pour reconnaître ces droits et trouver une solution aux conflits, plutôt que de réduire considérablement les garanties en place pour les peuples autochtones, les personnes afro-descendantes et l'environnement au Brésil », ont-ils déclaré.

    Communiqué de l'ONU

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