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Appel à communications " La Francophonie, liaison entre mondes émergents Dynamiques Asie - Afrique "



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    Appel à communications

     

    « La Francophonie, liaison entre mondes émergents

    Dynamiques Asie - Afrique »

     

    Atelier de recherche : 18 octobre 2017

    Université Jean Moulin Lyon 3 et Institut international pour la Francophonie

     

    Coordination scientifique :

    Nadine MACHIKOU, Professeur des universités, Université de Yaoundé II - Faculté de sciences juridiques et politiques

    Khanh DANG, Docteur en science politique, Université Jean Moulin Lyon 3 - Institut international pour la Francophonie

     

    La fin de la guerre froide a entraîné des mutations profondes dans les relations internationales avec l’avènement de l’économie et de la culture sur la scène internationale au côté de la politique qui, pendant la bipolarité, disposait d’un statut dominant. L’accélération de la mondialisation a permis au capitalisme de se répandre sur toute la planète et l’anglais est devenu une langue hyper-centrale[1]. Les relations Nord-Sud et Sud-Sud dans le monde sont quasiment couvertes par cette caractéristique.

    La question de l’émergence, réalité « fortement systémique qui prend en compte des critères économiques, politiques et stratégiques, s’inscrivant dans une dynamique nationale et internationale »[2] peut s’entendre dans la perspective d’une dynamique molle dans la mesure où elle est traversée par divers malentendus mais pour équivoque qu’elle soit, elle constitue la toile de fond d’une reconfiguration des relations Nord-Sud et Sud-Sud[3]. Elle peut être saisie comme référence pratique s’appliquant à des ‘‘pays émergents’’ (plus ou moins connus) et comme réalité (‘‘l’émergence’’) recouvrant « un moment du développement, articulant une sortie de trappe de pauvreté et une séquence de croissance élevée suffisamment longue pour converger vers le club des pays industrialisés »[4]. Sous ce rapport, l’on peut désigner des pays qui n’émergent pas et qui se situent le plus souvent en Afrique en raison de faillites multiformes (politique, institutionnelle, économique, financière, sécuritaire, etc.) mais en réalité, l’émergence peut s’étendre bien au-delà de la logique macro-économique et financière tant aux dragons asiatiques que, de manière performative, aux pays africains les moins avancés, inscrit dans une volonté d’émergence. Prise comme énoncé performatif, l’émergence connaît un franc succès en Afrique et engage des connexions nouvelles et fortes avec les pays émergents et tout particulièrement les BRICS, nouveaux conquistadores de l’économie mondiale, pour reprendre la formule de Degans[5]. Ces connexions donnent à repenser les dynamiques de développement dans des termes nouveaux. L’essoufflement de la croissance mondiale et l’attractivité toujours plus grande de l’Afrique[6] fonde une donne croisée et convergent vers la cristallisation de nouvelles dynamiques sur la scène internationale. La croissance très élevée de certains pays asiatiques et le développement remarquable de leurs relations économiques avec l’Afrique en est une des expressions. L’Afrique francophone subsaharienne se présente notamment comme l'un des principaux relais de vent de croissance mondiale en raison de sa dynamique démographique. La Chine, géant dragon d’Asie, y accroît sa présence en mettant en œuvre de nouvelles initiatives de coopération pouvant ensuite devenir des modèles pour d’autres pays du Sud en forte croissance. L’on peut retenir au cœur de cette dynamique Asie-Afrique, la présence de l’Afrique francophone et de plusieurs pays asiatiques notamment francophones (Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande).

    Cette donne nouvelle traverse le repositionnement politique et économiquede la Francophonie, comme a tenu à l’analyser Jacques Attali en partant de la perspective française[7]. Cet horizon est entendu au cœur de la Francophonie[8] comme appelant à la promotion de la part de l’institution d’une « coopération tripartite qui associe les pays des différents continents » [9]. Abdou Diouf précisera que « du côté de l’Afrique, la question qui se pose est plutôt de savoir dans quelle mesure l’Asie ou certains marchés émergents ne risquent pas de concurrencer les relations euro-africaines. La solidité du lien euro-africain ne peut en effet occulter la tendance à un nouvel équilibre des relations extérieures de l’Europe. Cette tendance est renforcée par les interrogations du Groupe ACP sur son avenir, les évolutions inhérentes aux Accords de partenariat économique et l’échéance de l’Accord de Cotonou en 2020 »[10].

    Dans les relations avec l’Afrique francophone, le français reste encore indispensable. Cette langue de plus en plus enseignée en Chine au service de la coopération Chine-Afrique en développement rapide en est la preuve. D’une part, l’on observe des potentialités très importantes que recouvre la facilitation francophone dans les relations Asie-Afrique, tout particulièrement depuis le tournant économique de la Francophonie, dès 2014. D’autre part, on est en face d’un recul global de la francophonie en Asie. Non seulement le français cède sa place à l’anglais mais la conscience d’appartenance à la Francophonie n’existe presque pas dans les relations économiques entre les pays francophones d’Afrique et l’Asie.

    C’est en ce qu’elle recouvre des enjeux aigus de puissance que l’émergence engage la Francophonie (saisie à travers la langue, les valeurs culturelles francophones ainsi que ses institutions) [11]. Son implication dans les débats contemporains sur la croissance et le développement, sa régulation et la variété des formes de capitalismes en présence mais aussi la mise en lien de ces différents mondes émergents est-elle souhaitable, nécessaire et/ou efficace ? Au regard des enjeux politiques et institutionnels à l’œuvre, la Francophonie peut-elle jouer un rôle de facilitateur stratégique dans cette dynamique entre l’Asie et l’Afrique ? Quelle approche développer dans ce sens pour mobiliser États, réseaux d’acteurs économiques, collectivités territoriales, universités, société civile, diasporas, dans la perspective de la structuration et de la consolidation des initiatives en vue et autour de l’émergence en tant que réalité pratique et symbolique ?

    Le présent appel entend saisir et analyser ces dynamiques en évaluant la capacité institutionnelle, politique et économique de la Francophonie à fonder et à structurer les dynamiques d’émergence entre l’Afrique et l’Asie. Il se propose de penser à partir d’une réalité très imprécise, l’émergence, les catégories et taxinomies en présence (à confirmer, infirmer ou nuancer), les trajectoires de développement à l’œuvre ainsi que les nouvelles expressions de la puissance qu’elle induit et qui fondent une responsabilité spécifique de la Francophonie en matière de régulation internationale. Fondé sur une ambition analytique et programmatique, l’appel est ouvert aux contributions s’inscrivant dans les axes suivants :

    -     Langue, valeurs et émergence

    -     Acteurs, discours, instruments et pratiques de la facilitation francophone de l’émergence

    -     Puissance, Francophonie et économie politique de l’émergence

    Dans une perspective disciplinaire très large, l’appel est ouvert aux universitaires et praticiens et les contributions retenues seront présentées dans un numéro de la Revue Internationale des Francophonies.

     

    Le calendrier :

    1. Date butoir d’envoi d’une proposition : 20 juillet 2017

    2. Annonce des communications sélectionnées : 28 juillet 2017

    3. Date butoir d’envoi de l’article complet : le 20 août 2017

    4. Evaluations et retours aux auteurs 1er septembre.

     

    Contact :  rif@univ-lyon3.fr

    Dr Aurore SUDRE, Université Jean Moulin Lyon 3 – Institut international pour la Francophonie

    Camelia DANC, Université Jean Moulin Lyon 3 – Institut international pour la Francophonie

     

    Politique rédactionnelle

    Résumé : Le résumé ne doit pas dépasser 100 mots.

    Abstract : La traduction en anglais ne doit pas dépasser 100 mots.

    Mots-clés : 5 mots maximum.

    Keywords : 5 mots maximum.

    Longueur : L’article est limité à 25 pages de format lettre (références comprises − tableaux, figures et annexes non compris) saisies à double interligne, marges : haut, bas, gauche, droite de 2,5 cm, format 21x29,7 cm, police 12 pts.

    La note de recherche est limitée à 15 pages (références comprises − tableaux, figures et annexes non compris) saisies à double interligne, marges : haut, bas, gauche, droite de 2,5 cm, format 21x29,7 cm, police 12 pts.

    Titres et sous-titres : Ils doivent être courts et faire l’objet d’une numérotation (I, I.1., I.1.1., etc.).

    Tableaux, graphiques, organigrammes, cartes : Ils sont numérotés et ont un titre.

     

    Références

    Utiliser les normes françaises.

    Références dans le corps de texte:

    Les sources bibliographiques doivent être citées dans le corps même du texte des articles, et non pas en note de bas de page, sous la forme suivante : (Balandier, 1988, 35)

    S’il y a deux références, la même année, pour un même auteur : (Balandier, 1988a, 17) et (Balandier, 1988b, 70)

    Les notes de bas de pages servent donc uniquement à un complément d’analyse.

    Lorsque deux citations d’un même ouvrage, d’un même article ou d’une même source se suivent immédiatement, mais correspondent à des pages différentes, mettre (ibid., ##). Lorsque les deux citations qui se suivent correspondent à la même source et à la même page, écrire seulement (ibid.).

     

    Bibliographie en fin d’article

    Toutes les références citées dans la contribution seront développées dans la bibliographie, sous la forme suivante :

     

    Article :

    Filion M. (1995), « La publicité américaine à la radio canadienne : le cas du réseau français d’audio-Canada, 1938-1958 », Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 51, no 1, p.71-92.

     

    Ouvrage :

    Missika J.-L. (2006), La fin de la télévision, Paris, Seuil.

    Raboy M. (1990), Missed opportunities: the story of Canada’s broadcasting policy, Montréal, McGill-Queen’s University Press.

     

    Chapitre d’ouvrage :

    Prémont K. (2010), « L’influence des médias américains sur la culture Québécoise ou l’impact de l’American Way of Life sur les Québécois » dans Lachapelle G.-F. (dir.), Le destin américain du Québec : américanité, américanisation et antiaméricanisme, Québec, Presses de l’Université de Laval, p. 115 136.

    Communication dans un colloque :

    Montani P. (2015), « Silence tragique et stade préliminaire de la prophétie », dans Careri G. et Didi-Huberman G. (dir.), L’histoire de l’art depuis Walter Benjamin : actes du colloque international organisé par l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, 5-6 décembre 2008. Paris : Mimésis, p. 125-153.

     

    Article de presse :

    Barbier A. (2016), « Madagascar prête pour accueillir le Sommet de la francophonie », Le Monde.fr, 22/11/2016, disponible sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/11/22/madagascar-prete-pour-accueillir-le-sommet-de-la-francophonie_5035822_3212.html#hm2YfSt2JtSdK1Gl.99 .

     

    Page web :

    Centre de la francophonie des Amériques (2017), Conférence de Jean-Martin Aussant : L’innovation sociale, 07/05/2017, disponible sur : http://www.francophoniedesameriques.com/blog/evenements/conference-de-jean-martin-aussant-conference-linnovation-sociale , consulté le 25/05/2017.

     

    [1]Calvet L.J., La guerre des langues et les politiques linguistiques, Paris, Hachette Littératures, 1999.

    [2] Mbaloula M., « La problématique de l’émergence économique des pays en voie de développement », Revue congolaise de gestion, 14, 2012, p.107.

    [3]Reverchon A. et de Tricornot A., « Pays émergents : après la Chine, l’Inde et le Brésil, à qui le tour ? », in Dossier : pays émergents : vers un nouvel équilibre mondial », Problèmes économiques, La documentation française, n° 2993, 2010.

    [4]Piveteau A., Rougier E., « Émergence, l’économie du développement interpellée », Revue de la régulation [En ligne], 7 | 1er semestre / Spring 2010, mis en ligne le 03 juin 2010.

    [5]Degans A., Brics : les nouveaux conquistadores de l’économie mondiale, Géopolitique.over-blog.fr, 4 septembre 2008.

    [6]Voir notamment Héloise B., « Pays émergents : Au loin, les multinationales du Sud s’activent », in Dossier : pays émergents : vers un nouvel équilibre mondial », Problèmes économiques, La documentation française, n° 2993, 2010.

    [7] « RAPPORT  ATTALI », La Francophonie : moteur de  Croissance durable pour l'Economie  française et ses Entreprises, 25 août 2014. Voir également La Francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable, Paris, La Documentation française, août 2014.

    [8] Voir notamment Phan T, et Guillou M, Francophonie et mondialisation.Histoires et institutions des origines à nos jours, Paris,Belin, 2011; Vettovaglia J-P, et al, Médiation et facilitation dans l'espace francophone : théorie et pratique,Vol 1,Bruxelles,Bruylant, 2010.

    [9] Fondation Prospective et Innovation, Afrique : l’émergence, Paris, Ginkgo, juillet 2015, p.12 et ss.

    [10] Idem, p.12.

    [11] La Francophonie est une organisation à la fois politique et culturelle regroupant, en 2017, 84 États et gouvernements.

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