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Changements climatiques : La crise financière actuelle devrait être vue comme une chance


« La crise financière actuelle devrait être vue comme une chance de refonder le système financier international et de le mettre au service d’une croissance durable », a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Yvo de Boer.

« Les gouvernements ont désormais la possibilité de créer et d’appliquer des politiques visant à stimuler la concurrence dans le secteur privé et à financer une industrie propre », a poursuivi M. de Boer qui est venu faire part de l’évolution des négociations liées au nouvel accord sur les changements climatiques devant être finalisé d’ici à décembre 2009, à Copenhague.

La demande mondiale d’énergie augmentera de 55% d’ici à 2030, a-t-il indiqué, et pour y répondre, des investissements d’un montant de 22 000 milliards de dollars devront être réalisés dans les infrastructures énergétiques, dont près de la moitié dans celles des pays en développement.  L’absence de tels investissements entraînerait une hausse des émissions de gaz à effet de serre au lieu de la baisse attendue, a prévenu le Secrétaire exécutif.

La question de la réorientation des investissements en temps de crise devrait figurer à l’ordre du jour de la Conférence des parties (COP14) à la Convention-cadre et au Protocole de Kyoto qui se tiendra en décembre 2008 à Poznań, en Pologne, a annoncé Yvo de Boer.  Une quarantaine de Ministres de l’environnement se rencontreront dans les semaines qui viennent pour préparer cette Conférence, en se revoyant ainsi pour la première fois depuis Bali.

La Conférence de Poznań, a relevé le Secrétaire exécutif, sera importante parce que, pour la première fois, un véritable texte sur l’après-Kyoto sera négocié et des discussions intergouvernementales se tiendront sur les meilleurs moyens de progresser dans les domaines de l’adaptation, de l’atténuation, de la technologie et du financement.

Dans ce contexte, il sera très important que les Ministres définissent une action concertée, a souligné M. de Boer, en estimant que jusqu’à présent, il y a eu beaucoup de discussions sur la nécessité de réduire les émissions mais très peu sur l’infrastructure et l’architecture financière nécessaires pour les pays en développement.  Il est donc impératif qu’à Poznań, les ministres prennent les engagements nécessaires en ce sens, a-t-il insisté.

S’attardant sur l’architecture financière, il a souligné que de nombreuses approches créatives étaient sur la table ou à l’étude, telles que le Mécanisme de développement propre ou encore la loi liée au commerce des émissions actuellement à l’examen au Congrès des États-Unis.  Il a appelé de ses vœux d’autres initiatives du même type, sur le modèle du marché de carbone qui a atteint 60 milliards de dollars.

Appelé à commenter les perspectives de voir les États-Unis devenir un partenaire à part entière dans la lutte contre les changements climatiques, Yvo de Boer a rappelé que de nombreuses municipalités américaines avaient déjà pris des mesures pour limiter et échanger leurs émissions.  L’industrie américaine a également été invitée à consentir les investissements nécessaires et enfin, les deux candidats en lice pour l’élection présidentielle se sont engagés à lutter contre les changements climatiques dans le cadre de la coopération internationale.

« Ce dont nous avons besoin maintenant, ce sont des objectifs ambitieux dans les pays industrialisés pour faire en sorte que le marché des émissions fonctionne », a estimé le Secrétaire exécutif.  Cependant, pour infléchir la hausse de ces émissions, une telle approche doit être combinée avec des mesures fiscales et des normes juridiques.  Le commerce de carbone aura en effet peu d’impact direct sur la consommation énergétique individuelle, a-t-il fait observer.

Si les combustibles fossiles continueront inévitablement à faire partie du bouquet énergétique dans les années à venir, M. de Boer a cependant jugé essentiel, pendant la transition vers des sources d’énergies alternatives, de mettre au point des technologies propres pour ces combustibles.

Source : ONU

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