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Rio+20 : Enjeux et défis de l'accès à l'énergie pour tous en Afrique


Rio+20 : Enjeux et défis de l'accès à l'énergie pour tous en Afrique

 

ENDA, ENERGIES 2050, l'IEPF/OIF et le PNUE ont organisé le 19 juin 2012 à Rio Centro un événement associé dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio de Janeiro.

 

Pierre Vaudois Pereira da Silva, ENERGIES 2050 pour l'IEPF

 

Proclamant l'année 2012 comme l'année des énergies renouvelables pour tous, les Nations Unies ont envoyé un signal clair quant à l'évidence de l'opportunité que représente l'énergie décentralisée pour combattre l'exclusion énergétique.

Cet événement parallèle s'inscrivait dans cette dynamique d'autant plus qu'il a réunit des représentants de plusieurs pays africains autours d'acteurs dont la transition énergétique constitue un des piliers de leurs activités.

 

La présente réflexion s'intéresse à la question de la décentralisation de l'énergie.

 

Il y a deux manières d'interpréter la situation actuelle que connaissent nombreux pays africains dont le taux d'accès à l'énergie et à l'électrification est faible, voire proche de zéro en zones rurales.

 

La première peut être qualifiée de conservatrice et limitée. Il s'agit de considérer que l'accès à l'électricité passe forcément par la mise en place d'infrastructures lourdes, qui  dépendent elles-mêmes de financements très importants, gérés de manière centralisée. Dans ce cas de figure, il est effectivement difficile actuellement de réunir toutes les conditions nécessaires à cette mise en place.

Ces gros financements provenant en grande partie des pays développés sont actuellement restreints par leur conjoncture économique, et le bouillonnement socio-politique en cours dans de nombreuses nations africaines rend souvent instable le cadre juridique et économique nécessaire dont dépend la confiance nécessaire à la mise en place de ses moyens par des investisseurs privés.

 

La seconde option est de considérer que cette verticalité des installations et des investissements n'est pas indispensable dans beaucoup de cas.

Si l'on prend exemple sur le secteur des télécommunications, la phase d'investissement et de déploiement de réseaux de lignes et d'appareils fixes a été quasiment inexistante dans divers pays, où l'on a directement déployé un réseau de terminaux mobiles, moins couteux, plus flexibles et intelligents.

 

Dans le secteur énergétique, ce modèle peut aussi fonctionner grâce aux énergies exploitables de façon décentralisée. En procédant de la sorte, en plus d'économiser tous les coûts de déploiement de réseaux et de gestion centralisée du système, cette configuration permet au citoyen de s'approprier la question de l'énergie, et de prendre conscience de la valeur qu'elle a. Une telle approche est également une opportunité pour engager des actions de maîtrise de l'énergie et ainsi engager les populations concernées sur une transition énergétique.

 

Nous pensons que la situation actuelle des pays dont l'accès à l'énergie reste un luxe est inacceptable. L'Afrique reste en moyenne le continent où l'énergie est la plus chère ce qui comporte un trésor d'opportunités que les pays développés n'ont pas.

Il s'agit dès lors de concevoir l'accès au service énergétique comme une priorité dans les politiques publiques tout en associant une participation active et démocratique des citoyens, la difficulté consistant bien sûr à lever les capacités de financement à cette mise en place.

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