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Bien vivre ensemble : une condition pour le développement durable



  • Par: Agnès Béatrice BIKOKO et Paul OMBIONO

    Le vivre ensemble est une philosophie de la vie qui privilégie les savoirs être et les savoirs vivre. Cela veut dire qu’au centre même de cette philosophie, il y a l’acceptation de l’autre comme un semblable, mais un semblable différent de moi. Cela veut encore dire que l’on évite toute attitude socio centrique ou ethnocentrique qui consiste à juger l’autre au prisme de ma culture ou de mon ethnie.

    La fin de l’année 2016 a connu trop de problèmes liés à des revendications d’abord corporatistes ensuite sociales. Ce que l’on a finalement baptisé « problème anglophone ». L’année scolaire 2016/2017 s’en est trouvée menacée d’être déclarée année blanche. Jusqu’aujourd’hui, ce problème ne semble pas avoir trouvé de solution puisque l’école tarde à véritablement commencer dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun.

    C’est l’occasion de rappeler que le pays a une double spécificité.

    D’abord le bilinguisme. Le Cameroun a été mis sous protectorat franco-britannique. Ce qui explique le fait que les deux langues le Français et l’Anglais y aient été adoptées comme langues officielles.

    Ensuite le multiculturalisme. Le Cameroun compte près de quarante-deux ethnies et presque chacune d’elle ayant sa culture. Même si on peut les ramener en grands groupes socio- linguistiques dans la mesure où certaines de ces ethnies se comprennent entre-elles et partagent certains traits culturels, des différences subsistent.

    Ces différences, dès lors, ne doivent en aucun cas constituer un blocage au vivre ensemble mais une richesse qu’il faut savoir capitaliser car l’unité nationale est un moteur indéniable de la lutte pour le développement.

    Plutôt que des divisions ou des fractions, c’est le moment de garder le bloc uni de s’accepter mutuellement, d’accepter les compromis. Ce qui se vit actuellement dans le monde est l’unification en grand groupe pour être plus fort afin de tirer le plus grand profit de la mondialisation qui n’est pas, certes, le sens de l’histoire mais la force historique dominante.

    Dans une telle atmosphère, la cohabitation harmonieuse et pacifique, et donc le vivre ensemble, est en même temps un calcul personnel vital et un impératif catégorique pour la survie de tous.

    C’est donc l’occasion d’inviter les uns à respecter les institutions et les autres à honorer leurs engagements pour un développement durable.

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