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POLLUTION PAR LE MERCURE: Ouagadougou donne l’alerte



  • Hier s’est tenu dans la salle de conférences du Liptako Gourma un atelier de sensibilisation à la pollution due au mercure. La rencontre marque également le lancement du "projet mercure" au Burkina Faso, dont l’un des objectifs est de faire l’état des lieux de la situation de la substance dans notre pays.

    Le mercure est un polluant dangereux. Du moins, son utilisation incontrôlée. Unique métal liquide (couleur blanche) à la température ordinaire, cette substance chimique peut avoir de graves répercussions sur la santé humaine, animale et l’environnement. C’est à la même conclusion que sont parvenues plusieurs études scientifiques, résultat corroboré par le Conseil d’administration du Programme des Nations unies tenu en février 2003.

    Et c’est pour réduire les risques liés à l’usage de ce produit, notamment sur les sites d’orpaillage et dans la fabrication des amalgues dentaires, des peintures, des piles, des lampes fluorescentes, de certains vaccins, de produits cosmétiques et de savane, que se tient, du 30 janvier au 1er février 2007, le premier atelier sur la sensibilisation à la pollution au mercure. "Les récentes études ont montré une utilisation de plus en plus accrue du mercure au Burkina Faso. Il nous faut combattre ce mal sous peine d’être anéantis par le produit", a prévenu le coordonnateur national du Comité international d’étude des pollutions organiques persistantes (Pops), Désiré Ouédraogo.

    Des propos fort alarmistes et sur lesquels reviendra le consultant du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Yves Guibert, qui ajoutera que "La situation est d’autant plus préoccupante que le mercure, produit indestructible utilisé dans plusieurs activités humaines, est sur le marché sans aucun principe de précaution".

    Trois jours durant, experts nationaux et étrangers réfléchiront sur le niveau du risque lié à l’utilisation de cette substance dans notre pays aux fins d’élaboration d’un plan de gestion du mercure.

    Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, M. Ouiraogo Bertrand Zida, s’est longuement étendu sur les maladies liées aux produits mercuriels : "La preuve scientifique a été clairement établie que ce métal a des effets neurologiques, rénaux, cardiovasculaires et gastro-intestinaux. Il agit aussi sur les systèmes respiratoire et nerveux. Il a des effets cancérigènes et s’attaque au système immunitaire".

    Les conclusions des travaux vont servir de matrice au plan de lutte contre la pollution par le mercure dans la sous-région ouest-africaine.

    Source: Alain Saint Robespierre
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