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République de Guinée : Cri d’alarme



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    Alors que la communauté internationale s'émeut pour certains pays de l'Afrique, la République de Guinée pousse, seule, son cri d'alarme, à POLLUTEC 2008 salon international des techniques de l'environnement.

    Depuis la venue de Madame Safiatou DIALLO, qui représentait Monsieur le Ministre de l'Environnement, à la dernière édition, malgré la volonté des cadres du Ministère et de la population toute entière, peu de choses ont évolué en République de Guinée et aucun partenariat n'a permis d'assainir la situation.

     

    Cette année, M. Papa Koly KOUROUMA, Ministre du développement durable et de l'environnement de République de Guinée, est venu à POLLUTEC.

    C'est un douloureux constat que dresse le Ministre a son arrivée : " notre problème d'assainissement de la ville de Conakry, dépasse largement l'enjeu environnemental, aujourd'hui, c'est un enjeu de santé public aux conséquences qui dépasse nos frontières. "

    La République de Guinée est l'un des châteaux d'eau de l'Afrique. Les épidémies qui démarrent de Conakry se propagent au-delà du pays et gagnent les régions voisines.

    La mer, qui sert d'exutoire pour nombre de déchets, les transporte à l'autre bout du monde. La vie marine comme en a dressé le lourd constat Jean Michel Cousteau, en est perturbée au point de décimer des espèces déjà malades et de compromettre l'équilibre terrestre. (Voir atlas de l'océan mondial de Jean Michel Cousteau et Philippe Valette, éditions Autrement).

    M. Papa Koly KOUROUMA a assisté à une conférence privée animée par le Professeur émérite Jean Marie Haguenoer, ambassadeur du réseau océan mondial, (http://www.worldoceannetwork.org),  sur les dégradations du milieu marin. "  J'ai vu les conséquences de nos actes " à constater le ministre, qui souhaite sensibiliser la population guinéenne.

    Un ministre volontaire, " Vu la problématique de la gestion des déchets que nous avons aujourd'hui dans la capitale CONAKRY, nous recherchons des partenariats pouvant nous permettre de résoudre à très court terme le problème que nous avons en matière non seulement de collecte mais aussi de transfert et de gestion de déchets solides.

    A POLLUTEC, nous avons fait beaucoup de découvertes en matière de technologie et en matière de contact.

    Nous venons de contracter avec une société pour effectuer la dépollution sur le site de KAMSAR qui a connu un déversement massif de mazout dans la mer qui pose aujourd'hui tant de problèmes sur les mangroves et les lieux de reproduction des tortues marines. " (Financée par les compagnies d'assurances) " A CONAKRY, il nous est impossible de trouver des sociétés pouvant gérer ces problèmes.

    Le second acquis, c'est que nous allons dans le domaine de la gestion des déchets et des ordures, savoir à très court terme, comment parer au plus difficile en attendant de trouver des solutions pérennes, voilà aussi ce que nous a apporté POLLUTEC.

    Pour ce qui est des contacts, nous y avons été très bien reçu, avons des contacts chaleureux de la part des sociétés. Nous avons constaté la disponibilité de celles-ci et leur ouverture envers la GUINEE. "

    Devant ce manque de partenariat et financement, je ne peux terminer sans une réflexion tout à fait personnelle :

    La contribution internationale, par l'intermédiaire, entre autres, de l'OMS, est surtout orientée aux soins des personnes contractant de nombreuses maladies.

    Pourquoi toutes ces maladies et épidémies ? Ne serait ce pas du à la principale maladie qu'est l'importation de la vie à la mode occidentale, à l'importation de certaines de nos productions et même de se servir d'exutoire pour certain pays ?

    Ne faudrait il pas que la communauté internationale aide, financièrement, beaucoup plus à l'élaboration de schémas directeurs de gestion des déchets, qui éradiqueraient en grande partie maladies et épidémies et en conséquence, les organisations comme l'OMS parviendraient à réaliser des économies ?

    La gestion des déchets doit être considérée comme une filière industrielle à part entière. En plus d'éradiquer certaines maladies et épidémies, elles créent de l'activité, de la richesse, de l'économie d'échelle et participerait également à l'éradication de la pauvreté, aux sens évoqués dans de nombreux rapports internationaux, et plus particulièrement, ceux concernant la Guinée.

     

    L'homme devient malade de la terre, soignons la terre et nous aurons soigné l'homme.

     

    Jack PEUREUX

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