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Maintien des filles à l'école et réussite scolaire : l'expérience des club des filles



  • La Direction de l'éducation des filles et de la promotion du genre (DEFPG) a mis sur pied le club d'éveil des filles afin de prévenir les difficultés que rencontrent les filles dans les établissements d’enseignement et de trouver des solutions alternatives.

    La DEFPG, qui relève du ministère de l'Éducation nationale, s'est inspirée des travaux menés par l'Association d'appui et d'éveil Pugsada (ADEP) et le club FAWE (Forum for African Women Educationalists) pour développer le club d'éveil des filles, ces trois apptoches ayant de fortes ressemblances sur leur principe et mode de fonctionnement.

    Toutes ces approches visent la promotion de l’éducation des filles. Ce sont des cadres d’échanges et d’expression mis en place au sein des écoles pour permettre aux filles de comprendre et surmonter les obstacles qui entravent leurs performances académiques, leur épanouissement social et leur autonomie.

    L’importance du club des filles

    Il est ressorti à travers des recherches qu’une approche efficace de l’éducation pour une vie saine nécessite le développement de compétences telles que celles en rapport avec la communication, la prise de décision, l’acceptation de soi,  l’estime de soi, la confiance en soi, l’affirmation de soi  ainsi que les relations interpersonnelles. Force est de constater que les filles ont besoin d’un environnement favorable pour optimiser leurs potentialités et concrétiser leurs aspirations. Le club des filles est un cadre d’habilitation des filles scolarisées. Il offre aux filles des dispositions psychologiques et matérielles favorables au processus d'enseignement et d'apprentissage ainsi qu'à la réussite scolaire.

    Les principes et fonctionnement des clubs de filles

    Dans chaque établissement, un bureau de club des filles est mis en place pour en assurer la gestion interne et assumer l'organisation des activités. Il est composé uniquement de filles, mais les activités concernent tous les élèves de l’établissement. Selon l’initiateur, le bureau est composé de 5 à 8 personnes. Par exemple pour le club Pugsada, le bureau compte 5 membres : une présidente, une secrétaire générale, une trésorière, une secrétaire à l’information et une à l’organisation.

    Pour le club d’éveil des filles, un règlement intérieur ainsi que le projet d’arrêté indiquent les principes, l’organisation et le fonctionnement.

    Pour le club Pugsada les principes sont essentiellement en rapport avec l’éligibilité des membres du bureau du club et sont définis comme suit :

    -       être une fille régulièrement inscrite dans l’établissement

    -       ne pas être dans une classe d’examen

    -       être disponible pour les autres

    -       être disciplinée et travailleuse.

    Le bureau a un mandat d’une année scolaire renouvelable.

    Le fonctionnement des clubs des filles est assuré par les membres du bureau en collaboration avec les marraines et les animatrices. La supervision et le contrôle de l’action des membres du bureau sont assurés par l’administration scolaire ou par une personne externe au club.

    Les mentors

    Chaque club est doté d’une marraine proposée par les élèves lors d’une rencontre par vote secret et confirmée par l’administration scolaire. Les critères principaux retenus pour le choix de la marraine sont les suivants : être une femme enseignante dans l’établissement, être engagée à la cause de la jeune fille, être facile d’accès pour les filles, être disponible.

    Le rôle de la marraine est d’écouter, conseiller et accompagner les jeunes filles dans la résolution de leurs problèmes au quotidien. Elle doit servir de courroie de transmission entre les élèves et l’administration. Quant aux animatrices, elles proviennent des structures responsables et aident au bon fonctionnement des clubs.

    Si les clubs des écoles secondaires et les collèges ont créés par FAWE et l'ADEP, ceux de l’enseignement primaire sont dans leur majorité créés par des structures du système éducatif public. Si l’ancrage institutionnel est un avantage pour le bon fonctionnement actuel de ceux-ci, il leur manque néanmoins une légitimité car la plupart n’a pas de reconnaissance légale. Ils ne sont pas reconnus dans les textes portant organisation et fonctionnement des établissements d’enseignement. Ceci pourrait porter préjudice à la pérennisation des clubs. Il s’avère important de faire le plaidoyer auprès des autorités éducatives pour une prise en compte des clubs et parlements scolaires dans les textes régissant le fonctionnement des établissements d’enseignement.

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